| Arts & Lettres | Poésie | Démocratie, laïcité, droits | Politique | Féminisme, rapports hommes-femmes | Femmes du monde | Polytechnique 6 décembre 1989 | Prostitution & pornographie | Syndrome d'aliénation parentale (SAP) | Voile islamique | Violences | Sociétés | Santé & Sciences | Textes anglais  

                   Sisyphe.org    Accueil                                   Plan du site                       






mardi 4 octobre 2022

Andrée Ferretti : Écrire pour qu’arrive le grand soir






Écrits d'Élaine Audet



Chercher dans ce site


AUTRES ARTICLES
DANS LA MEME RUBRIQUE


Matzneff dénoncé, un autre regard sur la pédocriminalité
Eremo Chroniques du désert, 1939-1945. Roman — Louky Bersianik
Le Devoir d’équité
"Toilettes pour femmes" de Marilyn French
Le pouvoir du silence : "Va et nous venge" de France Théoret
"L’épagneule casquée", un conte lesbien
Mea culpa, je ne savais pas
Décès de la poète féministe Marie Savard (1936 - 2012)
Place au conte : Célestine et le géranium magique
"D’ailleurs", de Verena Stefan : apprivoiser l’exil
Anaïs Airelle : poésie, colère et révolte
Marilyn French : nommer l’oppression des femmes
Gabrielle Roy : les amitiés féminines et l’écriture
Une histoire des créatrices, par Liliane Blanc
Tous les livres de Sisyphe
Vision poétique et politique de Marie-Claire Blais
Antoinette Fouque persiste et signe
Le mentorat en politique, une innovation signée Femmes - Lancement à l’Hôtel de Ville de Montréal
Femmes et livres
Marie-Claire Blais, l’art au secours de la vie
Virginia Woolf, marginale et solidaire
Antoinette Fouque, entre féminisme et libération des femmes
Lire la rubrique Poésie
La France, les femmes et le pouvoir, par Éliane Viennot
Ainsi soit l’étoile
Orpiment, la plénitude de vivre
M’as-tu lu ? Télé-Québec
Le dialogue des sexes : Sisyphe heureuse ?
Christine de Pizan, prestigieuse écrivaine du Moyen Âge
Épître à la Reine
The Last Resort : sous le soleil de l’émancipation
Patricia Highsmith, énigmatique et insaisissable
Une chair triste à pleurer
Des écrits inspirants par des femmes de parole
Quand l’orgueil manque aux filles
« Vent en rafales » ou le récit d’un enfermement
Les femmes et l’institution littéraire
Marguerite Yourcenar et l’amour viril
Andrée Ferretti et la judéité vue de l’intérieur
Du sable dans l’engrenage du pouvoir
Colette et Sido, des femmes libres







« À écrire comme on s’arme pour lutter contre la domination, écrire des textes politiques ou un roman, c’est pour moi les deux faces d’une seule et même médaille, c’est toujours une expression nécessaire de mon engagement dans la conquête d’une plus grande liberté. »

Andrée Ferretti

Photo : Josée Lambert

Écrire pour qu’arrive le Grand Soir raconte le parcours intellectuel et littéraire de la militante et écrivaine, Andrée Ferretti. Elle dévoile d’abord les sources de ses désirs, indissociables, de vivre libre et souveraine au milieu d’un peuple libre et souverain dans un Québec indépendant, et nous apprend que ces sources remontent au tournant de ses onzième et douzième années.

Après avoir énoncé toutes les raisons qui la poussent à écrire, dont la principale est sa foi en la force des mots et de l’art comme puissants moyens de lutte contre toutes les formes de la domination, Andrée Ferretti, nous parle de ses ouvrages, de ce qui a directement inspiré chacun et comment elle les a réalisés.

Notes biographiques

Née Bertrand, en 1935, Andrée Ferretti s’engage dans la lutte pour l’indépendance du Québec, au tout début des années 1960. Elle milite au sein du RIN (Rassemblement pour l’Indépendance Nationale) dont elle devient la vice-présidente nationale en 1967. Ciblée par le terrorisme de l’État canadien, elle fut emprisonnée pendant 51 jours, en 1970, à la suite de la Proclamation de la Loi sur les mesures de guerre. La Société St-Jean-Baptiste de Montréal la nomme Patriote de l’année en 1979.

Au début des années 1980, Andrée Ferretti se tourne résolument vers l’écriture. Elle est l’auteure de quelques essais politiques, de plusieurs récits et nouvelles et d’un roman, sans rupture toutefois avec le militantisme. Elle participe ainsi très activement à la campagne référendaire de 1995, en tant que présidente dans le comté de Brome-Missisquoi et en tant que membre du comité politique de l’Union des écrivain-es du Québec..

Écrire pour qu’arrive le Grand Soir est son huitième ouvrage. Les deux premiers : Renaissance en Paganie et La vie partisane ont été réédités ensemble dans la collection Typo, au printemps 2005. Typo a également édité son deuxième tome des Grands textes indépendantistes et réédité le premier tome, qu’elle avait réalisé en collaboration avec Gaston Miron.

Extraits

Pourquoi j’écris ? En deçà du désir fort bien partagé de durer, dans l’espoir d’être lue immédiatement, puisque je me crois convaincante et que je veux refaire le monde. Parce que je crois à la puissance des mots et que je sais que ceux des écrivains sont créateurs d’univers dont le poids est commensurable aux plus lourdes machinations, aux plus innombrables manipulations de tous les Bush de la planète. Parce que je crois à la puissance des mots, de ceux dont la portée atteint l’intelligence et remet en question les seuls rapports de force. [...]

J’écris pour rendre visible l’invisible et donner le goût de la subversion, pour voir et faire voir à la fois le détail et le panorama et engager dans les voies d’une autre vie, pour insérer de la pensée et de l’émotion dans des quotidiennetés trop souvent abrutissantes, pour toucher le cœur de ce qui me tient à cœur, pour partager le pain et la liberté qui vient avec le pain, pour qu’arrive le Grand soir. Pris par l’autre bout de la lorgnette, celle d’une colère qui ne dérougit pas devant la turpitude des puissants, je pourrais dire que j’écris pour clamer mon indignation et pour la calmer, qu’essentiellement j’écris contre la domination et tous ses effets pervers, si cette raison rendait compte aussi bien de mon espérance que de ma rébellion. [...]

J’écris parce que j’aime le langage et la langue, parce que j’aime voir se révéler les multiples sens des mots que j’écris, d’abord sans y penser, comme on parle, puis que j’interroge, examine, rejette, reprends, choisis enfin. J’écris comme je lis pour voir apparaître l’inattendu et parce que rien ne me réjouit autant.

(pp.22, 23, 24)

Mis en ligne sur Sisyphe, le 10 octobre 2005.

Prochaine conférence de L’Action nationale :

Andrée Ferretti
Écrire pour qu’arrive le grand soir

mardi 25 octobre 2005
à 19h
au Centre St-Pierre - local 204
1212, rue Panet, Montréal



Format Noir & Blanc pour mieux imprimer ce texteImprimer ce texte   Nous suivre sur Twitter   Nous suivre sur Facebook
   Commenter cet article plus bas.

    Pour afficher en permanence les plus récents titres et le logo de Sisyphe.org sur votre site, visitez la brève À propos de Sisyphe.

© SISYPHE 2002-2022
http://sisyphe.org | Archives | Plan du site | Copyright Sisyphe 2002-2016 | |Retour à la page d'accueil |Admin