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mercredi 4 décembre 2002


Quatorze jeunes femmes assassinées le 6 décembre 1989
Des hommes veulent réhabiliter Marc Lépine

par Micheline Carrier






Écrits d'Élaine Audet



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Depuis les meurtres prémédités de quatorze jeunes femmes, le 6 décembre 1989 à l’École Polytechnique de Montréal, le contexte social dont les médias sont le révélateur a-t-il vraiment changé ? Il ne semble pas, en tout cas, que la sympathie envers le criminel Marc Lépine ait diminué dans certains milieux masculins.

En 1995, à la Chambre des Communes d’Ottawa (Canada), des député-es de l’opposition ont interrogé à plusieurs reprises le ministre de la Défense nationale sur une célébration en l’honneur de Marc Lépine, organisée par des soldats du Régiment aéroporté de l’armée canadienne basé à Petawawa. Certains de ces hommes ont obtenu ensuite des promotions. Le ministre a répondu assez mollement qu’une enquête était en cours. Mais la dissolution du Régiment aéroporté, qu’il considère comme un règlement de la question, n’a pas dû aider beaucoup le déroulement de cette enquête. Comment enquêter sur ce qui n’existe plus ? Le rapport d’une réunion du conseil d’aministration de l’université de Sherbrooke, le 27 novembre 1995, fait état d’une résolution qui réclamait aussi une enquête sur une semblable célébration organisée au même endroit en décembre 1991.

C’était dans les années 1990, direz-vous, les « mentalités » ont évolué depuis. Peut-être les « mentalités » ont-elles évolué mais je ne suis pas certaine qu’elles l’aient fait dans la bonne direction. La propagande antiféministe actuelle des médias québécois et canadiens n’est pas sans rappeler le contexte dans lequel Marc Lépine a commis ses meurtres prémédités. Ces médias auraient depuis longtemps fait de Marc Lépine un héros s’il ne s’était pas suicidé. On pourrait peut-être lire son point de vue en manchettes des grands quotidiens et l’entendre, à des émissions comme « Indicatif présent » de Radio-Canada, calomnier des féministes qui occupent des fonctions importantes.

En décembre 1989, Lépine avait identifié les féministes comme ses ennemies. Il se reconnaîtrait dans l’argumentaire masculiniste du début de ce siècle qui voit les féministes et les valeurs qu’elles défendent comme des obstacles aux droits des hommes. Le féminisme aurait conduit les femmes à réduire les droits des hommes, notamment, dans les domaines de la famille, la santé et l’enseignement. Comme l’écrit Pierrette Bouchard au sujet du discours masculiniste, « en tant que mères, les femmes seraient trop étouffantes ; comme mères monoparentales, leur encadrement serait déficient ; comme enseignantes, elles imposeraient leurs valeurs à l’école et brimeraient l’expression des garçons ; comme féministes, elles seraient castrantes. Quant au mouvement des femmes, il aurait fait profiter indûment les filles d’un traitement de faveur. » L’existence même des femmes représenterait-elle une menace pour certains ?

Au lieu de préconiser l’adaptation aux changements provoqués par le féminisme, il en est qui souhaitent le retour dans les écoles de l’esprit chevaleresque du Moyen Âge pour que les garçons se forgent une identité ! Ils parlent même de « pseudo-violence » en milieu scolaire, qui serait plutôt une « montée de testostérone ». Le taxage, les coups et blessures exagérés, la violence des "gangs", la consommation et le commerce de la drogue qui conduisent certaines adolescentes sous le contrôle de proxénètes de 15 ans et plus, ce sont peut-être des inventions de féministes ? Je connais une adolescente qui a supplié sa mère de l’inscrire à une école fréquentée seulement par des filles pour échapper au harcèlement toléré à l’institution qu’elle fréquentait. Je connais également une petite fille de quatre ans qui fait des cauchemars fréquents et des crises de larmes le matin avant de se rendre à la garderie d’un quartier chic de Montréal où un petit garçon de son âge, dont on ne brime manifestement pas la masculinité, l’a choisie impunément comme souffre-douleur.

En 1989, Lépine rendait les féministes responsables de ses problèmes personnels et avait établi une liste de femmes à abattre. Comme Lépine il y a treize ans, des masculinistes voient aujourd’hui chez des féministes connues (la ministre de la Condition féminine, la présidente du Conseil du statut de la femme, la présidente de la Fédération des femmes du Québec, la titulaire de la Chaire d’étude Claire-Bonenfant sur la condition des femmes, etc.) des obstacles à la réalisation de leurs projets de société et de vie. L’hostilité envers les féministes est évidente sur le site L’Après-rupture qui voudrait voir un homme au poste de ministre délégué à la Famille et qui accuse la présidente du Conseil du statut de la femme de travailler contre les droits des pères. Certains des auteurs de ce site qualifient les féministes de « vaginocrates », d’« intégristes » et de « féminazies ». Rien de moins. L’hostilité d’un masculiniste comme Yves Pageau, par exemple, s’étend également aux hommes qui appuient ouvertement les féministes. Pour Pageau, le fait d’appuyer les féministes « est très malsain », dénote « un trouble de personnalité » et revient à « nier » son identité.

Marc Lépine, un « activiste des droits de l’Homme » ?

L’antiféminisme ambiant se transforme parfois en haine aveugle qui conduit à justifier des meurtriers. L’Après-rupture a traduit en français les propos, proches du délire, d’un certain Peter Douglas Zohrab. Ce masculiniste veut réhabiliter Marc Lépine. Zohrab ne dit pas un seul mot de l’horreur des meurtres prémédités de Lépine, de l’injustice de ces vies fauchées, de la douleur des familles, de la perte pour la société québécoise, sans compter cette profonde blessure chez tant de femmes qui, depuis ce jour de décembre 1989, ne parvient pas à guérir.

Au contraire, Zohrab justifie le tueur, en qui il ne reconnaît pas un misogyne, mais « un activiste des droits de l’homme (quoique extrémiste) ». Il présente la lettre laissée par Lépine, empruntée à cette page, en l’assortissant de ces commentaires : « De sa note, il est clair qu’il est contre les féministes - non pas contre les femmes. Il déclare clairement qu’il proteste contre divers problèmes qui sont des aspects du sexisme féministe ». Et plus loin : « Non seulement, Marc Lépine n’était pas sexiste, comme l’ont affirmé les média, mais il se battait contre le sexisme féministe. »

Zohrab accuse également les médias, qu’ils croient contrôlés par des féministes (!), d’avoir fait mauvaise réputation à Marc Lépine : « Les descriptions sur Marc Lépine visent à détruire sa réputation. Elles examinent les choses hors contexte, de la même façon que les pères sont calomniés à la cour du divorce et de la famille pour les priver de la garde ou de l’accès à leurs enfants. » Tiens, tiens, le lobby des pères montre le bout du nez. Celui-là même qui rêve de revenir au patriarcat pur et dur, à l’exercice du pouvoir sans les responsabilités.

Le dernier commentaire de Zohrab a de quoi faire sourciller : « Contrôle féministe de l’information, écrit Zohrab. Elles [les féministes] sont hypocrites, elles mentent, elles utilisent des demi-vérités, elles corrompent la vérité. La démocratie dépend d’une information à la disposition des électeurs et des politiciens. Si cette information est contrôlée par des menteuses féministes égoïstes, la démocratie est un leurre, et la solution à la Marc Lépine pourrait devenir la voie du futur. Nous avons vu des bombardement-suicides en Israël et le 11 septembre 2001 aux USA. Est-ce que d’autres hommes et pères vont adopter cette tactique extrémiste ? » S’agit-il d’une suggestion ou d’une menace ?

Le site L’Après-rupture, qui présente la traduction de cet article, n’en fait pas la moindre critique. Adhère-t-il aux propos de Zohrab ? Gérard Pierre Lévesque, le traducteur, ajoute ce commentaire : « Note du traducteur : la note de Marc Lépine a été traduite à partir de la traduction en anglais. Dès que j’aurai trouvé le texte original, j’enlèverai ma traduction de la traduction "féminazie". GPL. » Je me suis demandée un moment s’il convenait de rapporter de tels propos au risque de leur donner une publicité indue. À la réflexion, je crois qu’il vaut mieux savoir ce qui se dit de nous. Une femme avertie en vaut deux...

Un événement comme celui de décembre 1989 pourrait-il se reproduire dans le contexte socio-politique actuel ? Avant d’affirmer que la chose est impossible, réfléchissons à ceci. Chaque semaine, il se commet des meurtres contre des femmes pour des motifs semblables à ceux de Lépine, c’est-à-dire l’incapacité d’accepter que des femmes décident elles-mêmes de leur vie et prennent leur place dans la société. Combien de conjoints ou de partenaires tuent parce qu’ils sont incapables de vivre la séparation ou le rejet d’une femme ? Des hommes « en tant qu’hommes », comme le dit Martin Dufresne, ont commis 680 meurtres de femmes et d’enfants au Québec depuis décembre 1989. Et le « lobby des pères » minimise la violence en milieu familial et, écartant les données fiables, prétend que la violence des femmes à l’égard des hommes équivaut et dépasse même celle des hommes envers les femmes. Certains hommes semblent croire qu’un droit reconnu aux femmes se traduit par un droit perdu pour eux. Ces gens-là réclament des changements législatifs qui limiteraient les droits des femmes et mettraient en danger femmes et enfants en situation de violence.

Internautes, quel est votre avis sur le sujet ? Vous pouvez répondre à la suite de cet article ou adresser un commentaire à l’adresse de Sisyphe.

Sur le même sujet

C’était en décembre 1989
Pour se souvenir que la misogynie peut tuer

Mis en ligne sur Sisyphe en décembre 2002

Pour un aperçu de la façon dont les masculinistes déforment la réalité et méprisent les femmes, lire un condensé de leur credo.



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Micheline Carrier
Sisyphe

Micheline Carrier est éditrice du site Sisyphe.org et des éditions Sisyphe avec Élaine Audet.



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  • > Des hommes veulent réhabiliter Marc Lépine
    (1/1) 9 janvier 2003 , par





  • > Des hommes veulent réhabiliter Marc Lépine
    9 janvier 2003 , par   [retour au début des forums]

    Intervenant Maison Père-enfant du Québec
    Chroniqueur L’Après-Rupture
    (Les propos de l’auteur n’engagent que lui-même)

    Réhabiliter Marc Lépine, NON, comprendre ce qui a pu le mener là, OUI.

    Difficile de répondre au seul sujet de Marc Lépine puisque votre article touche plusieurs points. Peut-être certains réclament-ils une autopsie de la violence familiale sans qu’on lui adresse un genre en particulier. Sans établir un préjugé menant immanquablement au cliché homme = agresseur et femmes et enfants = victimes, ils le réclament peut-être maladroitement, que voulez vous, nous ne sommes pas tous versé dans le verbe ou dans la patience. Certains sont plus durs que d’autres. D’autres débordent. Pour ma part, Marc Lépine est un meurtrier, au lieu de revendiquer ce qu’il pensait être juste il a pratiqué la forme la plus radicale d’injustice. Si on croit à une injustice, on ne peut la combattre par une autre injustice. Les mentalités ont-elles évolués dans le bon sens et avec justice demandez-vous, voilà une bonne question ? Le système actuel produit-il des Marc Lépine, des Andrea Yates ?

    Ce qui je crois serait souhaitable serait plutôt l’autopsie impartiale de la « violence familiale ». Les groupes « masculinistes » ne sont pas tous pareils. Vous ne me verrez pas arrivez dans un bureau de la FFQ ou autres et tirer sur des gens parce que je suis en désaccord avec certains de leurs actes. Mais comme les groupes féministes nous avons nos « extrêmes » ? Ils ne sont pas contre le féminisme. Pas question d’en faire le procès puisque la majorité de nos membres, moi y compris, ont appuyé jusqu’ici ce mouvement dans la mesure où la situation d’une/de femmes est injuste. Ils demandent surtout s’il n’y aurait pas des dérapages. Le féminisme est-il encore et toujours sur la bonne voie, certains(es) s’en servent-elles pour leur agenda personnel, est-il si « infaillible » qu’il ne peut être critiqué, peut-il être amélioré, provoque-t-il certaines injustices ? Pourquoi quand un homme commet un crime c’est un monstre qui doit finir en prison, quand c’est une femme c’est une dépression, un syndrome, elle a besoin d’aide. Ils demandent comment un type sans passé criminel peut bien partir et faire des actes tragiques, ils demandent à voir comment prévenir plutôt que de soigner après par la répression, ils demandent à être inclus comme des hommes, non pas comme des Marc Lépine potentiels. Ils décrient le manque de support des groupes d’hommes non pas pour défendre les méfaits comme le croit Martin Dufresne mais pour éviter que des gars devant l’impasse, l’injustice, n’en viennent à commettre l’irréparable. Ils demandent à être traités comme des êtres normaux avant, plutôt que d’attendre après et de n’avoir, comme c’est le cas, que les ressources pour des hommes violents. Ils ne veulent rien prendre aux femmes, ils demandent des ressources, du support.

    Des questions sont posées ; est-ce que des milieux majoritairement féminins peuvent être plus difficile aux garçons comme des milieux majoritairement masculins ont pu et peuvent encore être durs pour les filles ? Ne peut-on pas adapter ces milieux majoritairement féminins comme on le fait pour les femmes dans les milieux masculins. Ne peut-on pas rendre attrayant pour les hommes les milieux majoritairement féminins, comme on le fait dans les milieux majoritairement masculins pour les femmes ? Bien sûr qu’il y aura toujours à améliorer la situation des femmes, mais faut-il mettre de côté les hommes ? Doit-on faire ici au Québec des lois pour les injustices des femmes en Afghanistan, en Irak où la violence est institutionalisée ?

    Pour ma part Marc Lépine aurait beau avoir été le masculiniste ou le féministe le plus juste qu’il en aura perdu toute la qualité un 6 décembre. Dommage pour les victimes que je sois partit 10 minutes trop tôt, j’étais à la poly pour une cie de transport d’argent, juste à l’endroit où il est entré, j’étais là armé. 10 minutes, 10 minutes qui me poursuivront toute ma vie, pas par culpabilité mais d’un sentiment d’impuissance où j’aurais peut-être pu... Il n’est pas question de réhabiliter Marc Lépine, pas plus qu’il ne représente les groupes d’hommes, pas question de tordre la vérité. Je vois sur votre site une liste de victime citée par l’article, hors, certaines victimes n’ont pas eu de suspect arrêtés !? Un où le couple meurt dans un incendie de chalet, monsieur Dufresne en arrive comment à la conclusion de meurtre de femme en tant que femme par un homme en tant qu’homme dans ce cas ? Est-il enquêteur aux homicides ? Au lieu de généraliser et d’accuser le ‘’lobby des groupes de pères’’ de minimiser la violence faite aux femmes et aux enfants, ce qui est faux, peut-être devrait-il nous soumettre comment il a monté sa liste et pourquoi il ne cite qu’une partie de ‘’ses’’ statistiques ? À moins qu’il n’est crainte que sa source ne soit pas fiable ?

    Peut-être devrait-il cesser de nier que la violence domestique n’est pas un problème sexué et que les statistiques sont inexistantes pour la violence contre les hommes ( www.statcan.ca ). À moins bien sûr que sur les 170 enfants tués qu’il mentionne il n’y ai que 170 fillettes, ce qui ferait de statistique Canada un menteur. Je ne suis pas prêt à appuyer un document, sans en avoir vérifier l’exactitude ! J’ai communiqué avec l’Institut de la Statistique du Québec, avec le ministère de la justice, avec Statistiques Canada en leurs communiquant la liste et les statistiques de monsieur Dufresne. J’ai eu comme réponse que monsieur ne pouvait être une source fiable de statistiques et que ses statistiques personnelles n’était pas véridiques. Dommages pour certains organismes qui le cite comme source, ils en perdent beaucoup de crédibilité. Peut-être est-ce une des raisons qui fait que le mouvement des femmes ne reçoit plus la même attention.

    Je reconnais tous les cas où on condamne un ex, un conjoint, mais il y a une différence entre le contexte familial et celui du criminel récidiviste. Il y a aussi des cas reliés non pas au genre mais à des circonstances, 2 voleurs qui se font surprendre et abattent un couple n’en ont sûrement pas seulement contre la femme ! J’ai demandé sans succès de pouvoir accéder aux sources et vérifier les données et la méthode. À 1ère vue la liste ne correspond pas avec les données que j’ai. Elle n’inclut pas non plus les meurtres d’enfants commis par leur mère et les meurtres d’hommes par leurs conjoints(tes), pas plus qu’elle ne mentionne les meurtres de femmes par leurs conjointes de même sexe pour les mêmes périodes. On ne peut pas les mélanger ? Mais c’est pourtant ce que Monsieur Dufresne fait, du Marc Lépine à la conduite avec facultés affaiblies en passant par les meurtres non résolus, il ne cite que la partie qui s’adresse aux femmes et enfants alors que les statistiques les plus actuelles montrent une tendance à l’égalité dans ce domaine ici.(www.statcan.ca) Nous sommes bien au courant que lorsqu’un homme frappe les dégâts physiques risque d’être plus grand, mais doit-on pour autant admettre la violence d’une femme, d’un enfant ? Des femmes ne déclarent pas leur agresseurs ? Comme 35% des hommes non plus. Avec l’augmentation de 40% des plaintes des hommes entre 97 et 2000, (ministère de la sécurité publique 2000), les hommes sont cependant sur la bonne voie. Tant que nous nous adressons à un seul genre rien ne se règlera, la violence n’a pas de sexe, d’âge, de nationalité.

    Pensons aussi aux 170 enfants qui ont été tués par leur mère au Canada, en dix ans, entre 1988 et 1997. Statistique Canada, La violence familiale au Canada , no :85-224-xif au catalogue année 2000. ( I l y est dit : 17 par année en moyenne). Page 47, tableau 5.5. Les femmes, mères, choisissent de tuer leurs enfants en plus bas âge, lorsqu’ils sont plus vulnérables. Page 48, figure 5.7 :

    Ma mère, femme simple et juste, me disait, pour chaque torchon, il y a une guenille. Il y a des pendants féminins à Marc Lépine, comme Laurie Dann le 20 mai 1988 qui armé d’un 357 magnum est entré dans une école élémentaire le H. Woods School, elle tua 6 garçons de 8 ans et un homme. Elle en aurait tué plus mais un employé l’a arrêté. Au U.S. me direz vous, et alors ? Des groupes de femmes ‘’commémore’’ aussi le 6 décembre en Europe, au U.S. .Les hommes n’ont rien a enseigner aux femmes dans le domaine de la violence voyez la vaste enquête de stat. Can. (plan quinquennal). 549 000 hommes victimes de violence de leur conjointe et 690 000 femmes victimes. Statistique Canada année 2000, nu 85-224 (2000). Figure 2.1 Page 11

    549 000 hommes victimes de violence conjugale au Canada, au cours des cinq dernières années. Page 5. ( Au Québec 145 000 hommes victimes de violence conj. et 167 000 femmes, page 59).

    Mais seul les statistiques personnelles de monsieur Dufresne sont bonnes selon lui, des statistiques faites spécialement pour les groupes de femmes où il entretient la peur, je me demande combien il vend ses services à ces groupes ? Il est le seul soldat à avoir le pas, se citant lui même comme une sommité en évaluation des programmes pour hommes qu’il juge tous inefficace, pour lui je dois donc croire ou je suis un anti-féministe, un masculiniste. Et c’est lui qui parle de la ‘’domination’’ de l’homme… Mais au fait, à part plus d’argent pour plus de centres, plus d’avantages sociaux pour leur intervenantes, la prison pour chaque homme sur la simple parole d’une femme, que proposez vous pour que la paix règne ?

    J’attends vos suggestions pour régler le tout, si vous êtes capable de ‘’collaboration’’, peut-être verrons nous un jour des organismes hommes et femmes discuter ensemble au lieu de se lancer la pierre et de se rendre responsable du malheur de l’autre ? Beau souhait pour 2003, je doute qu’il se réalise, la victimisation étant une industrie payante de plus de 1,5 milliards au Canada.

    Voici donc, Sisyphe ma réplique, moins de 3 pages, pas d’attaques, la liste des tueuses depuis 1900 avec leur milliers de victimes à été enlevée. De même que les liens de groupes de femmes qui prônent la violence et la mort contre les hommes.

    Alain Thomas

    CC
    L’Après-Rupture
    SCIP
    Maison Père-enfant du Québec
    Content d’être un gars
    Table de concertation de la condition masculine
    Secrétariat à la condition masculine
    Fédération des hommes du Québec

    • > Des hommes veulent réhabiliter Marc Lépine
      11 janvier 2003 , par
        [retour au début des forums]

      J’aurais mauvaise grâce à signaler les manques de logique de M. Thomas
      quand il fait, de toute évidence, aussi peu de cas de ce principe.
      Rappelons simplement que je tiens à jour, à partir de comptes rendus
      publiés dans les journaux québécois, une liste des femmes et enfants
      tués
      par des hommes et des inconnus au Québec. Qu’il n’y trouve pas d’autres
      noms n’est pas mon problème. Qu’il m’accuse de le faire pour de
      l’argent
      est grotesque, comme la citation fabriquée qu’il attribue à de vagues
      fonctionnaires restés sans nom ou les opinions farfelues qu’il me prête
      pour mieux les pourfendre. À chacun ses loisirs et son éthique…

      Ce que je trouve plus inquiétant est qu’il prétende que les noms de
      certaines de ces 685 victimes ne méritent pas de figurer dans cette
      liste sous prétexte que le meurtrier de ces femmes n’a pas tué
      qu’elles,
      par exemple, ou qu’il n’a pas été arrêté. Nul besoin d’autre preuve de
      son
      choix de minimiser la violence exercée à l’égard des femmes et des
      enfants.

      Avis aux politiciens et journalistes assez naïfs pour accréditer les
      “ressources pour hommes” que réclament et gèrent les idéologues
      masculinistes (quand leur activité de pamphlétaires misogynes leur en
      laisse le temps). Monsieur Thomas, “Intervenant Maison Père-enfant du
      Québec”, insiste sur la distinction entre un “contexte familial” et un
      “criminel récidiviste”… comme si les batteurs de femmes n’étaient pas
      criminels et que leur violence n’était pas répétitive. Bonne chance,
      les
      enfants…

      Tout aussi inquiétant est son déni apparent du caractère sexué de la
      violence conjugale. On peut bien présenter un chiffre impressionnant en
      calculant, par extrapolation, le nombre d’hommes qui, à leurs dires,
      auraient reçu, en cinq ans, une gifle ou une menace ou vu quelque objet
      lancé dans leur direction. Mais la violence conjugale, c’est bien plus
      lourd que cela.

      “Tendance à l’égalité dans ce domaine” ? Allons donc ! Il est
      significatif
      que, dans l’enquête même de Statistique Canada citée par M. Thomas,
      seulement 7% des répondants masculins aient craint pour leur vie,
      contrairement à 41% des répondantes (La violence familiale au Canada
      2000,
      no 85-224, p. 15, figure 2.3). En effet, c’est la répétition des
      agressions, leur escalade, leur déni social et l’absence de voies
      d’échappement qui sont caractéristiques de cette forme de violence.

      Le rapport cité par M. Thomas dément bien ses propos réducteurs : “…les
      actes de violence à l’endroit des femmes par leur partenaire étaient
      beaucoup plus fréquents et graves que les actes de violence à l’endroit
      des
      hommes. (…) En plus de subir les formes de violence plus graves, les
      femmes
      étaient plus susceptibles que les hommes de signaler des agressions
      multiples. Soixante-cinq pour cent des femmes qui ont déclaré avoir été
      agressées par un partenaire l’ont été plus d’une fois et 26% l’ont été
      plus
      de 10 fois. Par comparaison, 54% des hommes qui ont subi des actes de
      violence conjugale en ont été victimes plus d’une fois et 13% seulement
      ont
      dit que cela s’était produit plus de 10 fois.” (p. 14)

      En fait, contrairement au discours de victimisation dont usent et
      abusent
      les masculinistes, les répondants masculins à l’enquête citée (ESG
      1999)
      n’ont été que 3% à se dire “beaucoup plus craintifs” à la suite du ou
      des
      incidents signalés, en comparaison de 34% des répondantes. (Id., p. 20)
      Le
      voilà le caractère sexué d’une violence, dont on ne peut nier l’aspect
      instrumental : intimider la victime en lui rappelant le pouvoir social
      dont
      dispose son agresseur.

      Qu’est-ce donc qui affole tant les hommes pour les pousser à un tel
      négationnisme et à des outrances aussi délirantes que celles qui
      encombrent
      le site de L’Après-rupture ? Pour prendre à la lettre M. Thomas, peut-on
      “comprendre ce qui a pu mener là” Marc Lépine ? On l’apprend clairement
      à la
      lecture du manifeste laissé par l’antiféministe assassin de l’École
      Polytechnique un texte complaisamment traduit et diffusé par les
      collègues
      de M. Thomas sur le site de L’Après-rupture. Il s’agit d’un tissu de
      sophismes masculinistes. Comme M. Thomas, Lépine carburait à
      l’antiféminisme et s’indignait notamment, tout comme lui, qu’on ose
      rendre
      hommage à certaines victimes… des femmes.

      M. Thomas est bien bon de nous assurer qu’on ne le verra pas, lui,
      “arrivez
      (sic) dans un bureau de la FFQ ou autres (re-sic) et tirer sur des
      gens”.
      Mais il s’empresse d’ajouter : “Mais… nous avons nos ‘extrêmes’”, pour
      mieux
      dévider les justifications qu’“ils” auraient de le faire. À bonnes
      entendeuses, salut, n’est-ce pas ?

      Quant à l’accusation à l’emporte-pièce de M. Thomas sur la prétendue
      existence de "groupes de femmes qui prônent la violence et la mort
      contre
      les hommes", il s’agit, vu l’absence de la moindre preuve à cet effet,
      d’une pure fiction sortie d’une imagination fertile, le genre de
      propagande
      haineuse systématique qui pousse des hommes influençables comme Lépine
      et
      beaucoup d’autres, hélas aux pires violences sexistes.

      Martin Dufresne
      Secrétaire, Collectif masculin contre le sexisme

      Copyright Martin Dufresne, 2003. Tous droits de reproduction partielle ou complète de ce texte sont réservés à l’auteur et à Sisyphe.

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    • > Des hommes veulent réhabiliter Marc Lépine
      13 janvier 2003 , par
        [retour au début des forums]

      Monsieur Thomas,

      Je sais qu’il y a des femmes violentes et certaines tuent. Cela justifie-t-il un groupe de vouloir réhabiliter Marc Lépine (c’est l’objet de mon article, ne l’oublions pas) et de propager une propagande haineuse contre toutes les féministes de la planète ? Que voulez-vous prouver ? Que si certaines femmes sont violentes, des hommes ont bien le droit de justifier un meurtrier qui tue en criant sa haine des féministes ?

      Stratégie masculiniste dans les forums

      Vous utilisez le forum pour parler d’autres choses que du sujet de l’article. C’est une stratégie que Natacha Ordioni explique très bien sur ce site dans un article dont voici des extraits :

      « Depuis environ deux ans, à l’occasion de ma participation à différents forums de discussion féministes, j’ai eu l’occasion de lire des propos d’intervenants dont l’objectif ne se dévoilait pas directement, mais dont certains arguments récurrents me paraissent aujourd’hui, tels les éléments d’un puzzle qui prend forme, révéler l’expression d’une idéologie prioritairement organisée vers la défense des privilèges masculins, que certains qualifient de "masculiniste".(...)

      « L’idéologie masculiniste tente de réviser, de recadrer la perspective d’analyse en élaborant un contre-discours qui prête aux hommes un statut de "victime" face aux femmes en général, qui bénéficieraient de « privilèges ». Ces privilèges concerneraient plusieurs domaines... » Je vous invite, ainsi que les internautes, à lire l’article intégral : Le discours masculiniste dans les forums de discussion

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    • > Des hommes veulent réhabiliter Marc Lépine
      21 septembre 2004 , par
        [retour au début des forums]

      "Nous sommes bien au courant que lorsqu’un homme frappe les dégâts physiques risque d’être plus grands" dit Mr Thomas... Oui, voilà, c’est ça. Rien d’autre à ajouter...

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