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lundi 28 août 2006 Toujours prêtes ! Mais à quoi ?
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Quels ne furent pas ma surprise et mon ahurissement de constater qu’à la page 141 du magazine Châtelaine de septembre 2006, on présente une publicité Carlucci qui est endossée par les Guides du Canada. Une jeune femme hypermaquillée et portant un jean moulant est lascivement étendue dans un champ de foin. Elle nous regarde langoureusement. Un slogan : « Montre-nous ce que t’es vraiment. » Au bas de la page, dans un petit encadré, un dessin représentant une jeune guide montre les fesses de la jeune dame ou le jean (allez savoir) ou pire : l’attitude du modèle. Le slogan : « Voilà pourquoi les guides sont là. » Franchement... Le mauvais goût ne connaît pas de limites. On joue à fond sur le double sens, sur l’ambiguité. Le message transmis par cette publicité semble le suivant : « Les Guides ne sont plus les petites filles qui apprennent à faire des nœuds et aident les personnes âgées à traverser la rue, non. Vous seriez surpris de voir à quel point nous nous sommes modernisées. Nous vous attendons donc, couchées dans le foin pour vous montrer de quel bois nous nous chauffons. » J’ai fait partie de ce mouvement pendant de nombreuses années. J’y ai fait l’apprentissage de certaines valeurs dont je suis fière encore aujourd’hui. J’y ai appris la débrouillardise, l’amour de la nature, le partage, l’entraide, etc. Mais on ne m’y a certes jamais enseigné à devenir un symbole sexuel. C’est un mouvement dont je suis fière. Mais là, je pense que cette publicité est une honte pour ce mouvement. Je sais bien que tous les mouvements communautaires et de loisirs doivent se moderniser, mais pas au point de tomber dans le piège de l’hypersexualisation et du racolage. Bien sûr, on défendra cette publicité. On expliquera par mille détours que seules des féministes enragées peuvent être outrées par cette image bucolique et sans impact sexuel. Qu’il faut être de son temps. Foutaises ! J’aimerais bien savoir combien vaut une paire de jeans Carrucci et pourquoi le mouvement Guides a endossé ces jeans-là ! Si j’avais une jeune fille, ce n’est certainement pas ce type de publicité qui m’inciterait à l’envoyer chez les Guides. J’ai écrit aux Guides du Canada de même qu’à Châtelaine pour leur signifier ma déception et mon incompréhension. Si on voulait de la publicité, eh bien, on va en avoir. Je vous invite à faire la même chose et à écrire pour exprimer votre incompréhension. Guide du Canada : ggc@girlguides.ca Châtelaine : lettres@chatelaine.com Michèle Bourgon Mis en ligne sur Sisyphe, le 20 août 2006. |