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lundi 4 décembre 2006 Souvenances
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DANS LA MEME RUBRIQUE Galère des sables Écrire la vie, la mort et de nouveau la vie Donnez-moi des mots La connaissez-vous cette fille, la pute aux cent pas ? Motus Le monde est si petit et ses besoins si grands Comme une tache de moutarde sur un tablier blanc Dans les fables, le loup était-il vraiment un mythe ? Rouler sa vie dans un panier d’épicerie Et au diable les frontières L’intimidation ou “bullying” en milieu de travail Merck met en danger la vie de prostituées dominicaines La solitude est une bête à pleurer Mots de cœur Écoutez les sanglots des enfants perdus Il fut un temps.... |
Le temps n’efface pas les mots, le temps se souvient, le temps ne se sauve pas et le temps ne recoud pas non plus les plaies ouvertes. La violence prend bien des formes et il est faux de penser qu’elle peut se perdre dans ce temps sur lequel nous comptons tant. La violence est une arme de poing qui se compose de deux mots que je qualifie d’extrêmes. La connotation du mot viol qui est l’absence de toute compassion, une domination par la force du muscle ou de l’esprit sur un être sans défense. Et lance, arme redoutable qui s’impose dans le silence, tue toute résistance et quiconque s’en approche n’y voit que le feu d’une mort certaine. Le temps se souvient, il n’efface pas la douleur des solitudes imposées dans la honte et l’irrespect. La violence est sans âme, elle confond amour et pouvoir. Elle n’a pas de commencement, et pour y mettre fin, il faudrait que la planète entière fasse front commun pour l’affronter et la battre, ce qui n’est pas demain la veille. La violence est un monstre contre lequel il faut sans cesse se battre. On la dit parfois gratuite, ce qui n’est pas peu dire. Et moi je la trouve chère, très chère, hors de portée, douloureuse et labyrinthique. Elle peut devenir chaîne et mordre la chair. On peut y accrocher un boulet que l’on traîne toute une vie. Elle peut prendre la forme d’une exquise tendresse pour se transformer en lame de fond à faire sombrer les plus téméraires. La violence est un animal sournois qui emprisonne et tue sans demander pardon. La violence est un sombre destin pour l’humanité. Elle transporte la mort, la guerre, le viol, la torture, les blessures visibles et invisibles, la soumission par les mots ou par les gestes excessifs. La violence est une prison, une île noire, une terre aride de souvenances. Mis en ligne sur Sisyphe, le 2 décembre 2006 |