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dimanche 21 janvier 2007 Dissolution
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Assis. Debout. Assis. Debout. Assis. Debout. Assis. Debout. La volonté mise en jeu. Ca continue comme ça, un temps indéterminé, et ça ne fait rire personne. Ca se prolonge, indéfiniment. La régularité d’un métronome. Puis ça finit par se coucher. Comme ça. C’est l’histoire de ta vie, de la mienne, de la leur. Ecoute-les : ils se croient singuliers. Moi, je dis identiques, une seule et même famille, frères et sœurs, animaux, végétaux, minéraux, joyeuses populations ! Innombrables royaumes ! Le centimètre carré de ta peau, celui de l’angle mort, abrite d’autres règnes, d’autres flores, d’autres faunes avec leurs lois, leurs natures, leurs singulières géographies ; leurs luttes aussi, prodigieuses, brutes, intestines ! Nous l’appelons sage celui qui, ayant à froid constaté l’immensité des royaumes - le vide -, s’y perd et s’en couvre les épaules. Sage ! Tu te découvres alors des parentés insoupçonnées avec les pierres, les algues, les organismes microscopiques. Le plan grossi d’un microbe t’arrache une larme, fraternelle. Tu penses en terme de molécules. Dans l’air chargé de particules se dessinent de nouveaux horizons. Quand vient le crépuscule, à l’heure où le cadran indique midi, tu t’étends somnambule dans des lits d’atomes. Déjà opère le miracle : tu ne distingues plus les limites, les frontières, où commence et où s’achève ce corps, précédemment le tien. Voilà que s’évapore les contours : le contenant se répand, libre, dans un néant où rien n’est possible sinon une certaine forme de vie, infra-terrestre, résignée, sage ! Il n’y a pas de but à chercher, nulle destination, nul achèvement : c’est juste un processus. Le mouvement perpétuel des molécules. Extraits du recueil « Anatomie de l’Échec », à paraître aux éditions L’Interligne (printemps 2007). Mis en ligne sur Sisyphe, le 20 janvier 2007. |