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mardi 4 septembre 2007

Cette mode qui rend les femmes infirmes

par Stéphanie LeBlanc






Écrits d'Élaine Audet



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La mode rend les femmes infirmes. Ou plutôt, les femmes acceptent d’obéir aux diktats d’une mode qui fait de nous des infirmes. Et qui nuit à notre santé. Vous ne me croyez pas ? Regardez autour de vous : des chaussures à talons aiguilles ou à semelles compensées qui entravent la démarche, empêchent de courir et causent arthrose précoce et déformations, des pantalons trop ajustés qui causent des vaginites à répétition, des "strings" qui causent des irritations, des vêtements sans poches rendant "obligatoire" le port du sac à main (vulnérable au vol) et des faux ongles qui empêchent de fermer le poing ou de taper facilement au clavier !

Mentionnons également le maquillage allergène, les cheveux étouffant sous le fixatif (inflammable) et usés par les teintures (cancérigènes) et les décolorations, les régimes hypocaloriques dangereux, le bronzage artificiel qui donne rides prématurées et cancer de la peau, le percing (du clitoris notamment !), l’abus de chirurgie esthétique avec les risques qui y sont associés, les tenues légères, voire transparentes, même à -30 degrés, et le refus par beaucoup d’adolescentes de faire du sport parce qu’elles ont peur de devenir trop musclées...

Regardez la façon dont les femmes limitent, sans même s’en rendre compte, leur façon d’occuper l’espace. Regardez leur démarche hésitante, leur façon précautionneuse de s’asseoir, les jambes croisées ou les genoux serrés, leur façon de rajuster sans cesse des vêtements qu’un rien dérange, de se pencher en surveillant que rien ne dépasse, leur mine inquiète en vérifiant leur tenue ou leur maquillage dans toutes les surface réfléchissantes, la peur du vent et de la pluie... L’absence de geste amples, de spontanéité, bref de liberté !

Vous reconnaissez-vous ? Avons-nous vraiment évolué depuis l’époque des corsets, des robes à paniers et des perruques à boudins ? Comment, diable, tant de femmes peuvent-elles continuer à sacrifier leur confort, leur liberté, voire leur santé simplement pour être à la mode ou pour séduire ? De plus, comment ne pas s’inquiéter d’une mode qui nous rend physiquement inaptes à nous défendre. Il ne s’agit évidemment pas de justifier les agressions par le "look" de la victime, mais de questionner cet étrange renoncement volontaire à notre potentiel d’autodéfense.

Voyez-vous les hommes faire ce genre de sacrifice ? Non. La mode masculine peut varier, mais deux choses demeurent inaltérables : confort et liberté ! Quel que soit le style, les vêtements pour hommes sont généralement pratiques et confortables, souvent en fibre naturelle, avec des poches profondes et qui permettent une grande liberté de mouvement.

Il suffit de regarder leur aisance en public, leur démarche assurée et leur façon confiante d’occuper l’espace (en se "répandant" sur deux sièges d’autobus et demi, par exemple !) pour réaliser qu’ils ont fait le bon choix. Et l’hiver, ce n’est pas eux que l’on surprendra en train d’attendre l’autobus les deux mains dans les manches, habillés comme au mois de juillet, à claquer des dents, les lèvres bleus et les oreilles mauves !

Sans nous habiller comme des hommes, ne pouvons-nous pas au moins envoyer au diable les modes et les styles qui font de nous des handicapées motrices et nous rendent fragiles et vulnérables ? Ne devrions-nous pas privilégier le côté pratique et le confort plutôt que de nous préoccuper uniquement d’apparence, et cesser de nuire à notre santé au nom du culte de la beauté ? Ne devrait-il pas être possible de courir et de se défendre contre une agression, peut importe l’habillement ?

De plus, pourquoi calquer nos goûts personnels sur une mode qui change constamment et qui nous fait haïr une année ce que nous aimions l’année d’avant ? Ayons confiance en nos goûts et faisons des choix vestimentaires en fonction de notre personnalité. Après tout, nous sommes différentes les unes des autres.

Enfin, nous aurions tort de mettre l’entière responsabilité de cette mode invalidante sur les hommes. Ce n’est tout de même pas eux qui achètent le plus de magazines de mode ! De plus, ils ne fantasment pas tous sur des poupées de plastique en talons aiguilles maquillées comme des clowns et habillées de vinyle ! Il y a qui aiment les femmes avec une personnalité, voyez-vous, et ils savent que cela ne se vend pas dans les centres commerciaux !

Il faut que réagissions avant de transmettre nos névroses aux prochaines générations. L’obsession de l’apparence et la sexualisation de plus en plus précoce des petites filles font des ravages. On voit de plus en plus de fillettes obsédées par leur apparence, leur poids, ou leur pouvoir de séduction ! D’autres piquent une crise parce que leurs vêtements ne sont pas de la "bonne" marque ou que leurs barrettes ne s’harmonisent pas à leurs chaussures... À cet âge, leur seules préoccupations devraient être de s’amuser et de bouger librement, en se fichant de se salir, de transpirer ou de mêler leurs cheveux ! D’ailleurs, nous devrions faire de même !

Absolument rien ne nous oblige à accepter une mode qui ne respecte pas notre intégrité physique et notre liberté ! Les gourous de l’industrie de la mode et de la beauté ne seraient rien sans le pouvoir que nous leur donnons !

Mis en ligne sur Sisyphe, le 1er septembre 2007



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Stéphanie LeBlanc



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  • Faut pas être monolithique non plus
    (1/1) 4 septembre 2007 , par





  • Faut pas être monolithique non plus
    4 septembre 2007 , par   [retour au début des forums]
    Le Monolecte

    Les modes vestimentaires traduisent la domination du social sur les corps et oui, les femmes en sont plus facilement victimes.
    Mais il serait bon de ne pas verser dans le manichéisme brutal qui vide de sens le propos.
    Les codes sociaux contraignent aussi les hommes : interdiction du bermuda l’été dans de nombreuses entreprises, interdiction courantes du port des cheveux longs, interdiction de la barbe, du poil en général, ou alors discipliné comme un jardin anglais.

    L’espace de travail est aussi tyrannique avec les hommes : la cravate qui compresse le cou et provoque régulièrement des sensations d’étouffement, le port du costume 3 pièces, très codifié dans les coupes et les couleurs. En hiver, la veste ne suffit pas toujours de la même manière que le costard est un sauna en été.
    Les chaussures n’ont pas de talon, mais souvent, les petites chaussures en cuir du boulot ne permettent pas de marcher longtemps et laissent les pieds mariner dans leur jus, d’où les effluves nauséabondes de fin de journée. Il faut disposer d’un bon budget pour accéder à des chaussures de ville confortables.
    La sandale reste très mal vue dans le monde masculin (alors qu’elle est très confortable et hygiénique au moins 6 mois dans l’année) et la jupe, seul vêtement permettant une aération correcte des testicules, reste un attribut branchouille réservé à une petite marge d’originaux cantonnés dans l’art ou la mode.

    Si le slip kangourou est à nos yeux un tue-l’amour, il n’en reste pas moins le meilleur outil de soutien du scrotum pour port sous le pantalon. Le boxer fait de jolies fesses mais laisse les balloches s’entrechoquer au gré des positions, quand elles ne sont pas purement sciées en deux par la couture de l’entrejambe du pantalon.

    Là aussi, les petits pantalons moulants sont littéralement casse-bonbons, sans compter le fait que cette maltraitance des gonades engendre une perte réelle de la fécondité des hommes.

    Donc, même s’ils ne souffrent pas des extrêmes qui nous ont été imposés, les hommes aussi souffrent des carcans vestimentaires, eux aussi doivent se coller du sperme de belette sur la fiole pour paraître plus jeunes, plus lisses, plus beaux, eux aussi recourent de plus en plus au scalpel du chirurgien.

    Est-ce là le type d’égalité auquel nous aspirons ?


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