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dimanche 3 mai 2009 Prostitution Réponse à l’appel au boycott de la CLES lancé par le groupe Stella
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La Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES) est un Au cours de la dernière semaine, une lettre de Stella a en effet été diffusée à travers divers réseaux féministes, médiatiques, de services sociaux, et cela, jusqu’en Europe. Cette lettre est cosignée par certains organismes travaillant auprès des femmes qui vivent de l’exploitation sexuelle. Stella y demande à ses partenaires de ne pas ou ne plus référer de femmes à la CLES. Pour justifier cette demande de boycottage, Stella avance quatre accusations : « La CLES a reçu un budget important alors qu’elle n’offre aucun service direct aux femmes. La CLES ne favorise pas la prise en charge individuelle et collective des femmes, ne répond pas à leurs besoins, ne leur donne pas les outils pour travailler en sécurité et avec dignité. La CLES utilise un discours qui nie toute autonomie, victimise les femmes et est méprisant. L’approche et le manque d’ouverture de la CLES aura pour effet de renforcer la stigmatisation et d’accroître l’isolement des travailleuses du sexe. » Nous trouvons nécessaire de réagir à ces énoncés, pour à la fois rectifier les faits et expliquer davantage qui nous sommes. Oui, à la CLES nous croyons que la prostitution est une violence envers les La CLES met en place une concertation pour le changement. Oui, nous intervenons directement auprès des femmes prostituées mais différemment de Stella. Nous partons des besoins des femmes tels qu’elles nous les expriment. Elles veulent des soins adaptés aux multiples problèmes de santé physiques ou psychologiques qui découlent de leurs expériences d’exploitation, elles cherchent des moyens de se réinsérer dans des emplois satisfaisants ; elles ont besoin de logements abordables, de moyens d’échapper à un "pimp", à la violence et au mépris exprimés par des clients, dont elles gardent le souvenir très vif ; elles veulent reprendre contact avec leurs enfants, parler avec des femmes ayant un vécu comme elles, etc. Nous favorisons l’empowerment des femmes, en leur proposant un lieu de rencontre pour faire tout cela. Elles reçoivent et se donnent le soutien direct, les informations, les références, les ressources et le réseau de contacts qu’elles réclamaient. Les femmes trouvent aussi et surtout à la CLES l’espace nécessaire pour être instigatrices de changements sociaux, ce qui leur permet, non seulement d’être en demande d’aide, mais aussi dispensatrices d’aide, d’informations et de connaissances. Par exemple, plusieurs se sont associées à la création du matériel pédagogique de prévention auquel travaille la CLES. Leurs témoignages serviront à informer et sensibiliser d’autres personnes aux divers sentiers qui mènent à l’exploitation sexuelle comme à ceux qui permettent d’y échapper. Elles collaborent à une vidéo documentaire, à des formations basées sur les Nous travaillons à changer la vie des femmes à long terme. Le projet de la CLES vise à faire entendre les femmes qui dénoncent leur prostitution en tant que violence et à remettre au coeur de la lutte contre la violence envers les femmes la dénonciation de l’ensemble des mécanismes d’appropriation du corps et de la sexualité des femmes. Cela comprend inévitablement la prostitution. Il est certain que ce discours critique de l’industrie du sexe et du patriarcat est minoritaire et n’a pas bonne presse mais nous persistons. Il est sans doute moins applaudi par certains médias que celui des groupes qui réclament une décriminalisation tout azimut, incluant celle des proxénètes et des clients-prostitueurs. Pour les femmes que nous côtoyons, prendre la parole publiquement et se soustraire au contrôle des hommes signifie s’exposer à des représailles. De plus, leur revenu est menacé quand elles sont encore dans la prostitution. C’est donc avec beaucoup de courage et surtout de solidarité que La réaction des groupes qui prônent une décriminalisation aveugle montre Ce que Stella et les organismes ayant signé cet appel au boycott suggèrent par cette action, c’est qu’il n’y a pas d’autre solution que celle de la Nous invitons les groupes qui ont cosigné la lettre de Stella à revoir leur Montréal le 24 avril 2009 – Si vous désirez en savoir plus sur notre travail et collaborer avec nous, La Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (la CLES) Mis en ligne sur Sisyphe, le 2 mai 2009 |