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dimanche 20 mars 2011 chant [dans les muscles du chant], de Suzan Vachon, FIFA, 29e édition 2011, au Cinéma ONF, le samedi 26 mars, à 16h
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Dans le cadre du Festival international du film sur l’art (FIFA), au Cinéma ONF, le samedi 26 mars, à 16h. On oppose souvent, naïvement, la mémoire à l’oubli. L’artiste québécoise Suzan Vachon, dans sa dernière réalisation chant [dans les muscules du chant] (2010, 23 min), échappe totalement à cette fausse contradiction. En pensant l’archive cinématographique comme un combustible, c’est-à-dire comme une matière qui, au moment de sa flamboyante destruction, perfore la nuit et éclaire de mille feux l’obscurité qui paralyse notre conscience, elle ouvre de nouvelles perspectives pour la pensée. Mémoire et oubli ne se confrontent plus, ils s’avantagent l’un l’autre. Ils embrasent l’imagination de qui n’a pas froid aux yeux, de qui a la fièvre de l’or du temps. (Marc Mercier, "Plein feu sur la mémoire ! (De Montréal à Alger)", 24 images #150.)
chant [dans les muscules du chant] (1) L‘archive combustible une matière ardente dans les muscules du chant Thelonius Monk qui rêve d’emplir l’univers d’un flux sonore d’une langue pariétale Tsvétaïeva dont les cheveux brûlent lorsqu’elle lit ses premières pièces aux jeunes acteurs du théâtre d’Art de Moscou chant [dans les muscules du chant], est une oeuvre vidéographique conçue principalement d’archives filmiques de la première moitié du XXe siècle. Issues d’une recherche attentive et sélective littéralement embrasée par le moteur conceptuel de « film flamme », ces images on été pré-senties à leur visionnement comme puissant combustible d’un imaginaire contemporain. Matière ardente, l’archive convie ici l’autrefois dans le maintenant, polarise la mémoire et l’oubli, le documenté et le fantasmé, le collectif et le privé. Aussi, chant [dans les muscules du chant], est un laboratoire de l’archive qui cherche à faire vivre ensemble des constellations d’images (et de sons) hétérogènes, embrasser des figures qui ne se connaissent pas, supposer des cristallisations d’analogies même défaillantes (2), traversées par un fort désir d’expériences formelles et d’inventions langagières capables d’en restaurer le sens et de redonner au passé une mémoire dynamique. Déployée en plusieurs séquences : chambres à échos à la fois autonomes et attractives, cette oeuvre vidéographique interpelle l’oublié, l’enseveli, le ruiné, le semblable dans le différent. Par divers procédés syntaxiques et rythmiques assimilables à ceux de la poésie, je tente de réactiver des visibilités enfouies, des transferts induisant des bouleversements à la fois spatio-temporels et esthétiques producteurs d’affect. Apparitions subites, spectres lumineux, images fortuites et/ou évanouissantes, je convie les fantômes des histoires et chorégraphie des danses-thaumatropes. Je pose un regard proximatif et (follement) amoureux, parcourant parfois au seuil de l’invisibilité cette matière évanouissante. Insistance du regard affleurant ce noir velours du nitrate qui entraîne dans ses (sa) chute(s) toute mythologie de l’image. J’allume des incendies où chaque image est en exil, où chaque séquence est une brûlure de désir tisonnée par les extraits en russe du Poème de l’air de Marina Tsvétaeva, écrit en exil à Meudon, en 1927 (3). Suzan Vachon, 2010
Cette oeuvre a été réalisée grâce à l’invitation de Saw Video et des initiateurs du projet Domaine Public, avec la collaboration de L’artiste remercie vivement le Service du Personnel Enseignant de l’UQAM qui lui a octroyé une bourse pour cette recherche dont le titre générique est : L’archive combustible une matière ardente. Mis en ligne sur Sisyphe, le 20 mars 2011 |