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mercredi 1er juin 2011

Le Centre d’Enseignement, de documentation et de recherches pour les études féministes répond à Carol Mann

par Azadeh Kian, Dominique Fougeyrollas, Fatou Sow, Sonia Dayan et Jules Falquet






Écrits d'Élaine Audet



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Le 14 mai dernier, la chercheure en sociologie et auteure Carol Mann a publié sur Sisyphe une critique en marge du séminaire du CEDREF, « Genre et violence dans l’ère post-coloniale », auquel elle a participé le 2 mai. Des porte-parole du CEDREF se prévalent ici de leur droit de réplique.

« Droit de réponse du CEDREF (Centre d’Enseignement, de documentation et de recherches pour les études féministes) »

Le 2 mai 2011, Carol Mann, Annie Matundu et Géraldine Caplot participaient comme intervenantes à la dernière séance du Séminaire du CEDREF 2010-2011, portant sur « Genre et violence dans l’ère post-coloniale ».

Suite à ce séminaire, au cours duquel elle a présenté ses travaux récents, Carol Mann a lancé publiquement et de manière répétée des accusations injustifiées contre le CEDREF et sa direction, qui appellent une réponse formelle et publique du CEDREF.

Carol Mann a dans un premier temps pris à partie l’ensemble du CEDREF par une lettre ouverte à Azadeh Kian, directrice du CEDREF. Elle a ensuite diffusé cette lettre sur des listes puis sur le site Sisyphe.org, pour dénoncer la censure et les mauvais traitements dont elle aurait été la victime lors du séminaire. Sur le fond, Carol Mann affirme avoir subi ce traitement notamment parce qu’elle aurait osé faire la critique des travaux de Lila Abu-Lughod et Saba Mahmood, désormais qualifiées de « féministes islamistes » par le site Sisyphe qui a mis en ligne la lettre de Carol Mann. Plus globalement, elle insinue que le CEDREF empêcherait le débat sur la question de l’oppression des femmes par certaines formes de l’islam, alors que l’islam serait un des principaux facteurs d’oppression des femmes aujourd’hui dans le monde.

Concernant ses allégations à propos du déroulement du séminaire et du débat, il paraît difficile de dire qu’elle n’a pas eu la possibilité de développer son point de vue : comme toute intervenante, elle a eu un temps de parole par nécessité limité, cependant différentes questions ont été posées à la fin de son exposé, questions auxquelles elle a répondu, l’ensemble ayant duré une heure environ. Par ailleurs, il s’agissait précisément de présenter son travail, disponible à la bibliothèque du CEDREF tout comme ceux de Lughod, Mahmood et bien d’autres.

Concernant son analyse sur le fait de savoir si certaines théoriciennes assignées à la confession musulmane font partie de tel ou tel courant théorique et politique, et comment chacune se positionne face aux multiples tendances de l’islam, la laïcité ou l’athéisme, et aux différentes formes d’oppression des femmes, les débats sont ouverts et particulièrement complexes. Ils font partie d’un ensemble d’interrogations parfaitement légitimes qui ne sauraient être tranchées ici, constituant précisément des enjeux importants dans différentes régions du monde.

Enfin, concernant le CEDREF en lui-même, il s’agit d’un centre de recherche, dont les axes de travail incluent l’épistémologie féministe, notamment postcoloniale, les questions d’imbrication des rapports sociaux de sexe, « race » et classe, la violence et la mondialistaion, entre autres. Par définition, le CEDREF ne défend pas une position politique particulière, mais entend en revanche contribuer à analyser la situation des femmes dans le monde, à travers le prisme de la complexité, induit précisément par deux positions théoriques de base : le caractère situé du point de vue, et l’imbrication des rapports sociaux de sexe, classe et « race ». Le CEDREF ne peut donc en aucune manière défendre l’idée qu’une religion quelconque soit-elle, serait la cause de tous les maux des femmes (ni des hommes), ni bien évidemment, à l’inverse, qu’elle puisse être la solution à ceux-ci.

En revanche, le CEDREF souhaite continuer à contribuer à sa mesure aux analyses qui cherchent à transformer le sexisme, le racisme et l’oppression de classe. En ce sens, le CEDREF estime qu’attribuer la situation (déplorable) des femmes de manière exclusive aux effets des religions monothéistes, et plus particulièrement de l’islam, constitue une analyse non seulement réductrice, mais aussi, potentiellement raciste, au vu de la géopolitique internationale et des débats qui secouent la France depuis le 11 septembre 2001 et même bien avant, si l’on se place dans l’optique de la critique de l’orientalisme initiée par Edward Said.

En conséquence de quoi nous demandons :

Que Carol Mann cesse ses attaques,

Que le site Sisyphe, dont nous regrettons qu’il n’ait pas jugé utile de nous prévenir et de mener l’enquête pour savoir de quoi il retournait, ainsi que les autres supports éventuellement concernés, ôtent le texte de Carol Mann et publient le présent texte.

Pour le CEDREF : Azadeh Kian, Dominique Fougeyrollas, Fatou Sow, Sonia Dayan et Jules Falquet.


Réponse de Sisyphe

Nous n’avions pas à mener une enquête sur ce qu’exposait Carol Mann dans son témoignage, elle assumait l’entière responsabilité de son point de vue et nous ne mettons pas en doute sa parole. Vous avez perçu la situation autrement, et nous pouvons publier votre réplique - nous reconnaissons le droit de réplique -, mais nous n’enleverons pas du site le texte de Carol Mann, comme vous le demandez à la fin - nous reconnaissons également la liberté d’expression de nos collaboratrices. En outre, les forums de Sisyphe étant publics, nous accepterons les commentaires sur votre position comme sur celle de Carol Mann.

Par ailleurs, ce n’est pas Sisyphe qui qualifie Lila Abu-Lughod et Saba Mahmood de « féministes islamistes », la note de Sisyphe rapportait les propos de Carol Mann entre guillemets.

Bien à vous,

Micheline Carrier, Sisyphe

Mis en ligne sur Sisyphe, le 1 juin 2011



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Azadeh Kian, Dominique Fougeyrollas, Fatou Sow, Sonia Dayan et Jules Falquet



Plan-Liens Forum

  • Rôle de la religion dans la situation des femmes
    (1/2) 3 juin 2011 , par

  • Réponse au CEDREF : rien à retirer
    (2/2) 2 juin 2011 , par





  • Rôle de la religion dans la situation des femmes
    3 juin 2011 , par   [retour au début des forums]

    "Le CEDREF ne peut donc en aucune manière défendre l’idée qu’une religion quelconque soit-elle, serait la cause de tous les maux des femmes (ni des hommes), ni bien évidemment, à l’inverse, qu’elle puisse être la solution à ceux-ci."

    Pour avoir lu les publications de Carol Mann, je suis certaine qu’elle n’a pas affirmé que les religions étaient la seule cause de TOUS les maux des femmes. Mais les religions étant des institutions du pouvoir patriarcal, ne pas leur reconnaître un rôle majeur dans la situation des femmes, c’est faire preuve d’un aveuglement volontaire indigne de la recherche scientifique.

    De même que cette tentative de mettre la situation des hommes sur le même pied que celle des femmes est carrément du déni. Vous savez fort bien que les religions ciblent d’abord les droits des femmes, l’histoire le démontre. Vouloir protéger les religions, comme vous le faites, discréditent votre centre. Votre amalgame entre critique des religions par C. Mann et raciste est odieux. C’est l’argument des faibles, de ceux et celles qui n’ont pas vraiment d’arguments valables et qui veulent discréditer l’interlocutrice. Est-on raciste quand on critique l’intégrisme chrétien et son pape catholique ? Pourquoi le deviendrait-on quand on critique l’intégrisme musulman ? Ces accusations gratuites font le jeu des intégristes. On attend plus d’indépendance et de rigueur de la part de la recherche universitaire.

    Quant à votre demande au site Sisyphe de supprimer la critique de Carol Mann, j’en suis surprise. Il ne doit pas y avoir beaucoup de discussion critique au sein de votre centre.

    Réponse au CEDREF : rien à retirer
    2 juin 2011 , par   [retour au début des forums]

    Faisant suite à mon intervention le 2 mai dernier, j’ai écrit dès le lendemain une lettre ouverte à sa directrice Azadeh Kian, à la suite de commentaires que j’estimais infondés à mon égard qui remettaient en question ma probité de chercheure. Comme elle avait choisi de parler après les autres, tout à fait à la fin du temps qui m’était imparti, je n’ai pas eu l’occasion de réagir, puisque c’était le tour des intervenantes suivantes. Je n’ai jamais reçu de réponse à ma lettre adressée au courrier interne du CEDREF dont tous les membres ont la liste.

    Ce n’est que quand un article basé sur cette lettre est paru sur le site féministe québécois Sisyphe ("Soumettre à l’analyse critique la politisation de la religion : une responsabilité des féministes") qu’un groupe de membres du CEDREF a cru bon de m’écrire près d’un mois après l’envoi de ma propre lettre, puis d’envoyer une lettre ouverte au courrier interne du CEDREF. Parmi les signataires des deux courriers, figuraient des noms de personnes qui n’avaient pas assisté au débat et donc qui n’étaient pas vraiment en mesure d’évaluer ce qui s’est passé.

    Je tiens à reprendre certains commentaires qui relèvent d’une inexactitude trompeuse.

    On m’accuse d’avoir “lancé publiquement et de manière répétée, des accusations injustifiées contre le CEDREF et sa direction”. Une lettre envoyée en courrier interne du CEDREF suivi de la publication de cette même lettre sur le site Sisyphe, à cause de l’absence de réponse des destinataires de mon courriel, ne constituent sûrement “des accusations lancé (es) publiquement et de manière répétée...”

    De plus, je tiens à préciser que je ne me sens nullement “victime” de “mauvais traitements”- c’est uniquement quand je parle du sort des femmes afghanes que je pourrais me permettre des termes aussi (mélo) dramatiques !

    Ensuite :
    “Concernant ses allégations à propos du déroulement du séminaire et du débat, il paraît difficile de dire qu’elle n’a pas eu la possibilité de développer son point de vue : comme toute intervenante, elle a eu un temps de parole par nécessité limité, cependant différentes questions ont été posées à la fin de son exposé, questions auxquelles elle a répondu, l’ensemble ayant duré une heure environ.”

    C’est évidemment faux, puisque, comme je viens de l’expliquer, les commentaires d’Azadeh Kian arrivaient juste à la fin et de mon intervention et que je n’ai pas eu l’occasion de répondre - ce que j’avais déjà dit dans ma lettre incriminée par le CEDREF !

    Je voudrais répondre à présent sur la position du CEDREF qui a abouti à une accusation que j’estime très grave, celle de racisme : “attribuer la situation (déplorable) des femmes de manière exclusive aux effets des religions monothéistes, et plus particulièrement de l’islam, constitue une analyse non seulement réductrice, mais aussi, potentiellement raciste”.
    Remettons les choses dans leur contexte. Je parlais précisément de l’Afghanistan : je tenais à souligner le lien entre la mondialisation, la domination d’idéaux capitalistes et l’Islam politique qui sévit actuellement sur place. Je voulais faire ressortir que l’échec des politiques de santé et d’éducation vis-à-vis des femmes d’Afghanistan est produit par ces deux facteurs en étroite collusion. C’est une situation que j’étudie depuis une dizaine d’années et que j’estime suffisamment bien connaître pour produire ce type d’analyse. J’avais également évoqué les dégâts produits par d’autres religions monothéistes politisées. Mais quand on parle d’Afghanistan, on parle forcément du monde de l’Islam et de l’Islamisme, cela va de soi. Je ne critique jamais la pratique privée et personnelle d’une quelconque religion, uniquement son instrumentalisation politique.

    Je tenais à souligner le lien des politiciens islamistes et de la présence américaine, réunis par des intérêts économiques partagés. Il n’y a pas d’opposition entre les idéaux soi-disant démocratiques des États-Unis et ceux que prônent les Talibans actuels - argument important et qui va à contre-courant des stéréotypes en cours.

    Il est facile de me critiquer sans évoquer le contexte de ce que j’ai dit. Je réfute de toutes mes forces cette accusation à mon égard tout à fait odieuse.

    Pour revenir à la problématique de la religion décrite dans la lettre du CEDREF. Les auteures maintiennent que “les axes de travail incluent l’épistémologie féministe, notamment postcoloniale, les questions d’imbrication des rapports sociaux de sexe, « race » et classe, la violence et la mondialisation...”

    Et pourtant en dépit de cet ambitieux programme : “Le CEDREF ne peut donc en aucune manière défendre l’idée qu’une religion quelconque soit-elle, serait la cause de tous les maux des femmes (ni des hommes), ni bien évidemment, à l’inverse, qu’elle puisse être la solution à ceux-ci.”

    Comment parler honnêtement de post-colonialisme sans parler de religion instrumentalisée par la politique ? L’exemple de l’Afghanistan est évident, mais on peut en citer d’autres. Sans évoquer les inquiétudes légitimes des féministes en Afrique du Nord en vue du retour des Frères Musulmans en Égypte et Enhaddda en Tunisie, regardons ailleurs. Il est impossible de comprendre ce qui se passe actuellement au Congo-Kinshasa sans voir que les groupes armés se légitiment par une lecture fondamentaliste de la Bible chrétienne, revue et corrigée pour servir leurs buts principaux, soit l’exploitation illégale des ressources minières qui passe par le viol à une échelle massive des femmes dans ses contrées. Les dignes membres du CEDREF devraient regarder d’un peu plus près le bien nommé Lord’s Resistance Army et l’éthique messianique des fameux groupes Maï-Maï, sans oublier l’influence capitale des Témoins de Jéhovah dans tout le processus de décolonisation sur le continent africain et le rôle des Églises évangélistes en Afrique ou en Amérique du Sud... Et le retour du religieux aux États-Unis et en Europe menace gravement les acquis féministes concernant la gestion de la sexualité féminine. Le CEDREF peut-il vraiment rester en dehors de tous ces questionnements sans prendre le risque de se voir accusé de collaboration avec les pouvoirs que ses chercheures prétendent condamner ?

    J’en viens aux reproches que j’ai formulés à l’endroit de Lila Abu-Lugod, Sara Mahmood et consœurs, adulées par certains secteurs de l’Université à Paris (dont la direction du CEDREF). Ces derniers, paradoxalement, s’érigent en opposants à l’exploitation et au capitalisme mondialisé.

    J’ai critiqué la position trop confortable des Islamistes soi-disant féministes à l’aise dans leurs bureaux aux États-Unis, qui refusent de voir, comme le CEDREF du reste, ce qu’on appelle en anglais le “ripple effect”, les conséquences lointaines de leurs dires. La banalisation des religions monothéistes comme soubassement culturel “naturel” (y compris dans les anciennes colonies) justifie la politisation extrême des religions ainsi que les pires injustices qui en dérivent. Les liens de ces impérialismes religieux avec l’impérialisme de l’économie globalisée mériteraient des débats dans des cercles universitaires qui se prétendent féministes, tant les effets directs sur les femmes sont désastreux et suscitent le sexisme, le racisme et l’oppression de classe.

    Le CEDREF m’a demandé d’entreprendre “une démarche auprès de ce site et des autres supports dont nous n’avons pas connaissance où tu aurais jugé nécessaire de transmettre ta lettre pour arrêter sa diffusion.” Donc, on me demande de rétracter ce que j’ai écrit aussi bien que ce qu’elles imaginent que j’aurais pu écrire, sans en avoir la moindre preuve.

    Le CEDREF a demandé à Sisyphe de censurer ma lettre en l’enlevant sur son site : au nom de la liberté d’expression, sa directrice a refusé, et je lui en sais gré, et elle a publié la lettre ouverte du CEDREF. Voir aussi à la fin le mot de Micheline Carrier expliquant sa démarche.

    Si le CEDREF “entend contribuer à analyser la situation des femmes dans le monde, à travers le prisme de la complexité”, comment légitimer cette attitude qui vaut une véritable censure, une interdiction de débat ? Où est l’ouverture à laquelle le CEDREF prétend ? Il me semble qu’il est légitime de s’inquiéter de la position éthique et morale de ce centre.

    Non, je ne reviendrai pas sur ce que j’ai écrit et je continuerai à me défendre quand je suis injustement accusée et à exprimer mes opinions pour lutter contre l’obscurantisme et le mensonge, tant que les principes démocratiques et la liberté d’expression régissent (pour le moment encore) les lois françaises.

    Féministement vôtre,

    Carol Mann


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