par Debbie Morin, écrivaine et conférencière

Je m’appelle Debbie Morin et j’en serai bientôt à ma 46e année de vie en institution, tout un bail ! Peut-être me connaissez-vous par l’entremise de la première partie de mon autobiographie « Combat quotidien ». Depuis ma venue au monde, je suis atteinte de paralysie cérébrale. Dès les premières heures de ma naissance, le combat était déjà amorcé car personne ne pouvait garantir ma survie et encore moins celle de ma mère. Dans les années 50, le développement de la médecine n’étant pas ce qu’il est aujourd’hui, les seules garanties étaient le professionnalisme des médecins, la confiance en Dieu et à la vie.

Par la suite, tout au long de mon cheminement, j’ai dû faire face à une multitude d’autres combats, tous différents les uns des autres, mais non moins évidents. Aujourd’hui, j’ai 56 ans et le combat se poursuit de plus belle. Malgré tout ce qui arrive dans ma vie, grâce à Dieu, à la prière et aux gens qui m’entourent, j’ai atteint un niveau de sérénité qui me permet d’affronter avec le sourire tous les défis de la vie quotidienne.

La raison première de cette présentation signifie d’abord un engagement qui a pour but de relancer ma « carrière » de conférencière, ainsi que de poursuivre mon autobiographie.
Au début des années 80, je me suis fait connaître dans certaines écoles secondaires de la région de Montréal et des environs, à l’UQAM, ainsi que dans des regroupements de jeunes. On m’a offert également l’occasion de participer à une émission qui avait pour titre « Place aux jeunes » à la télé communautaire de Montréal, ainsi qu’à la radio, pour une entrevue donnée sur les ondes de Radio Ville-Marie. Il m’arrive parfois d’être abordée pour des entrevues ou des travaux dans le but de sensibiliser des étudiantEs ou toutE intervenantE aux réalités des personnes atteintes de divers handicaps ou maladies.

Puisse 2012 être l’année des grandes réalisations, voilà mon souhait !

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Debbie Morin : courriel

Choisir le bonheur

Je suis une femme de 56 ans atteinte de paralysie cérébrale et vivant en institution depuis bientôt 45 ans. Malgré ma condition, j’estime être une privilégiée ayant une famille et des amiEs très présentEs qui m’apportent amour, amitié, aide et soutient.

Je n’ai pas toujours cru au bonheur, mais en regardant la vie que je menais à l’époque, une vie de misère émotive et physique, j’ai simplement pris conscience que j’en avais assez de ce genre de vie-là.

Le fait de vivre dans des environnements inadaptés aux réalités des jeunes personnes handicapées a contribué à nourrir un mal de vivre profond, duquel j’essayais de me sortir tant bien que mal, par tous les moyens.

Mon chemin vers le bonheur a connu bien des ratés. La route empruntée était pavée de difficultés et de doutes. Un jour, alors que je me trouvais à l’hôpital pour la Xe fois, ma meilleure amie est venue me rendre visite dans le but de me transmettre un message important : « J’ai quelque chose à te dire et je n’ai pas l’intention de passer par 4 chemins pour te le faire savoir. Cesse de te complaire dans ton malheur et d’entraîner tout ton monde avec toi. » Elle ajouta sur le même ton, que si je continuais à vouloir suivre ce chemin-là, elle mettrait définitivement terme à notre amitié. Par contre, elle m’a fait comprendre que si je canalisais mes énergies de façon positive et constructive, nul doute que je réaliserais de grandes choses.

À partir de cet instant, j’ai compris qu’il était plus que temps de réagir et c’est ce que j’ai fait. Voilà pourquoi, j’ai opté pour le bonheur.

Le bonheur, c’est quoi ?

Ce n’est pas une formule magique inventée par unE magicienNE quelconque, mais un choix de vie. Le bonheur ne signifie pas une vie exempte d’épreuves et de chagrins, mais un état d’âme et une force qui t’habitent et te permettent de regarder la vie en face et de traverser les épreuves avec sérénité, un jour à la fois.

Cet état d’âme ne vient pas sans efforts, Pour être heureuse et heureux, il faut le vouloir, le désirer profondément. Cette attitude positive, nous permet de garder le sourire malgré les jours plus difficiles et de surmonter les épreuves avec sérénité. Il est certain que la vie m’a beaucoup choyée, mais elle m’a également beaucoup éprouvée. Cependant, je demeure profondément convaincue qu’elle est belle et qu’elle vaut la peine d’être pleinement vécue. Au fond, le bonheur, n’est-ce pas simplement de s’accorder une bonne heure !

Debbie Morin, écrivaine et conférencière.

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Mis en ligne sur Sisyphe, 20 avril 2012

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Debbie Morin, écrivaine et conférencière