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dimanche 2 novembre 2003 Les publicités de Canadelle : multipliées par trois, imposées et polluantes !
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Les publicités de Canadelle : multipliées par trois, imposées et polluantes ! Dans la région de Montréal, apparaissait au printemps 2002 sur les affichages extérieurs une publicité de lingerie fine du fabricant français Chantelle. Ce n’était qu’un début pour voir d’autres maisons emboîter le pas. En effet, Canadelle, important fabricant de lingerie féminine au Canada y allait avec sa collection Design de Wonder Bra et ses rimes enfantines. " Je ne suis pas une bébelle, je veux juste être belle" puis, " Tante Georgette…et sa flanelette…." Chantelle revenait ensuite l’hiver dernier occuper le paysage urbain avec deux affiches et la déclaration suivante. Paris habille les femmes du monde ! . Mais il aurait été plus juste de lire alors : Paris déshabille les femmes du monde. Enfin Canadelle fait un retour à la fin du mois d’août 2003 avec une publicité qualifiée d’agressive affichant un " top model " en sous-vêtement à qui on fait dire pour l’une et l’autre des représentations : " Je maintiens, ce que j’avance ", " Je ne suis jamais plate ! ", et Malheureusement, les publicités de Canadelle ne sont pas inspirées par le respect mais par le machisme. On voudra nous fait croire qu’elles sont humoristiques et par là souligner notre manque d’humour ! Mais, en réalité, elles sont insidieuses. Dans la propagande de Canadelle, les publicistes utilisent des citations qui infantilisent les femmes. "Je ne suis pas une bébelle, je veux juste être belle", "Tante Georgette… et sa flanelette…". La dernière propagande avec " Je maintiens, ce que j’avance", "Je ne suis jamais plate ", et " Au secondaire, j’avais juste des A ", définit les aptitudes de la femme par un des aspects de sa composante sexuelle : les seins. Ainsi, une poitrine rehaussée, indiquerait une meilleure aptitude oratoire. "Je maintiens, ce que j’avance" et " Je ne suis jamais plate !". Avec "Au secondaire, j’avais juste des A", on dévalorise la femme-adulte en établissant une corrélation avec la grosseur des seins et le résultat académique. Pour suivre le raisonnement de cette publicité, plus les seins sont gros, plus les résultats scolaires sont bas ! Aurait-on idée de montrer un homme bien moulé dans son boxer pour lui faire dire : " Au secondaire, je n’étais pas encore rendu à maturité." ? On aurait vite fait de retirer ces affiches qui infériorisent. Alors pourquoi les femmes devraient-elles avaler ces insolences ? Enfin, ces jeux de mots se sont pas inoffensifs. " Au secondaire, j’avais juste des A" peut réellement créer chez les adolescentes et chez les femmes de petite constitution un malaise certain . Ne risquent-elles pas de se sentir hors d’une norme ? Car cette publicité constitue une pression qui ne prône aucunement la diversité des modèles corporels. On pourrait même croire à une propagande arrangée avec les chirurgiens esthétiques ! Mis en ligne sur Sisyphe, le 2 novembre 2003 |