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jeudi 12 novembre 2009 Corps féminin – désaccord/accord
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Le corps, qui est l’un des principaux intermédiaires entre soi et l’extérieur, peut être très mal perçu par certaines personnes dont celles qui souffrent d’anorexie (1). Plus particulièrement, celui-ci peut alors présenter une multitude de caractérisques très significatives. Désaccord
Corps : intermédiaire entre soi et l’extérieur Le corps, qui est un intermédiaire primordial entre soi et l’extérieur, peut chez certains individus devenir telle une prison si l’on n’y prend pas garde. Celui-ci peut en effet finir par être perçu comme un véritable poids mort, voire une source d’aversion ou de honte qui fait tant souffrir que l’on essaie par différents moyens de l’oublier. Certains peuvent trouver des substituts comme le sport intensif, l’alcool, l’automutilation ou la drogue. D’autres tombent dans la dénutrition qui crée une sorte de désensibilisation et de dissociation. Ainsi combien de fois ai-je remarqué des égratignures ou ecchymoses sur mon corps sans même me souvenir de leur origine ? N’y prêtant guère attention, je ne vivais que dans mon mental, seule partie de mon physique que j’estimais noble car elle me semblait prévisible et fidèle. Un appétit que l’on veut impérativement maîtriser peut permettre de couvrir des affects que l’on ne peut absolument pas gérer. Cependant l’effort fourni pour dompter la faim, qui donne un faux sentiment de surpuissance, finit par devenir de l’autodestruction. Le cercle vicieux de la quête de l’absolu et la désincarnation peut avec le temps dépasser complètement l’anorexique qui cherchait juste au début à se rassurer à sa façon face à trop de confrontations non seulement intérieures mais aussi extérieures. Effets d’une thérapie : accord Grâce à une thérapie, on peut prendre conscience que le mal-être si grand qui poussait à rejeter son corps contenait en fait des signaux particulièrement passionnants à découvrir si l’on accepte alors d’y faire face, dont le fait :
C’est alors que de nouvelles perspectives mentales se présentent et transforment tout un mode de pensée conditionné assez tôt plutôt négativement. Par exemple, le fait de devenir femme n’est pas dangereux, mais c’est la façon dont on a fini par percevoir la féminité depuis l’enfance qu’il faut revoir. Le désir de vouloir être aimée de tous peut venir tout simplement du fait que l’on n’a guère ou peu appris à s’aimer soi-même. Le souhait de vouloir être parfaite peut contenir un profond sentiment de culpabilité dont on ne parvient guère à se débarrasser. Par ailleurs, ressentir de la colère n’a rien d’indigne et de vil, c’est tout simplement un signal intérieur afin de comprendre que l’on doit s’écouter, réagir et notamment discuter avec autrui pour pouvoir notamment évacuer. En effet, une colère non exprimée peut se retourner contre soi à travers des maux physiques récurrents, voire on peut finir par se détruire soi-même inconsciemment pour ne pas avoir à affronter une personne ou un fait quand on ne peut décompresser d’une façon ou d’une autre. Le fait de s’estimer ne conduit absolument pas à l’arrogance et au nombrilisme. Porter sa propre culpabilité est déjà suffisamment lourd, et porter celle des autres peut être en fait une forme de fuite face à la réalité et surtout face à des personnes qui ont eu tant d’ascendant sur nous au point de nous ôter la force de nous défendre. Ou encore penser à soi n’est absolument pas de l’égoïsme, mais un acte tout simplement normal de prise de conscience de soi. Si chez certaines personnes la conscience de soi a été blessée par des sentiments comme le rejet, la trahison, l’abandon, l’injustice, l’humiliation ou la non-reconnaissance, et si l’image du corps a été altérée par exemple par un manque de toucher affectueux « sans ambigüité » ou un excès de toucher emprunt de dureté, agressivité, froideur, violence, voire abusif en allant au-delà de son intimité, elle peut conduire à un rejet de son propre corps, et notamment l’anorexie. En effet, le fait d’avoir peur de s’alimenter peut être une façon inconsciente de se fermer et se blinder afin de tenter de s’endurcir et avoir moins mal face à toutes les sollicitations multiples du corps. Grâce à une thérapie et à certaines techniques, dont des massages et automassages, de la relaxation, de la psychomotricité et/ou de la sophrologie afin d’avoir une meilleure perception de la conscience de soi et de l’image corporelle, le corps peut devenir un fabuleux partenaire que l’on apprend alors à respecter, écouter et aimer tant il contient d’informations riches. Ce retour à soi, qui peut être au début douloureux car l’on doit affronter certains souvenirs, traumatismes, chocs, peurs, voire terreurs, peut finir par devenir extrêmement enrichissant. Après une autodestruction lente à cause d’un sentiment de culpabilité irréductible et une absence totale d’estime de soi, il est possible de se diriger vers un nouveau chemin fait de plus en plus d’esprit de découverte, légèreté, bien-être, confiance en soi et tout simplement plaisir « réellement » sain et constructeur. Note 1. 9 anorexiques sur 10 sont des filles. Autres articles de cette auteure dans ce site : "L’ego et l’anorexie mentale" Mis en ligne sur Sisyphe, le 26 octobre 2009 |