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mardi 25 mai 2004
1000 femmes pour le Nobel de la Paix 2005

Des millions de femmes s’engagent quotidiennement pour promouvoir la paix. Elles prennent soin de survivants, elles favorisent la reconstruction et créent une nouvelle culture de la paix. En leur nom, nous comptons permettre à 1000 femmes de recevoir le prix Nobel de la paix de 2005. Cet honneur politique doit montrer que leur travail est précieux et exemplaire.

Comme leur travail en faveur de la paix va de soi et qu’il est le plus souvent peu spectaculaire, il n’est pas reconnu, encore moins honoré. Depuis que le prix Nobel de la paix a été accordé pour la première fois en 1901, ce sont surtout des hommes - et 11 femmes qui l’ont reçu. Dans les négociations visant à instaurer la paix, ce sont bien davantage des « princes de la guerre » que des « reines de la paix » qui définissent de nouvelles structures politiques, la reconstruction et les conditions nécessaires à la sécurité. Et tout près, des femmes montrent quotidiennement comment, avec leurs expériences et leurs compétences, elles peuvent développer des programmes en faveur de la paix et les rendre durables.

Il s’agit de femmes du monde entier et de toutes les couches sociales -paysannes, enseignantes, artistes ou politiciennes - qui s’engagent pour un avenir sans violence. Chacune a son histoire propre et son origine - pour certaines offrant des possibilités extraordinaires, pour d’autres bien peu d’ouvertures. Afin de rendre enfin visibles l’histoire et le travail de ces femmes, l’intention est de faire connaître dans le monde 1000 portraits de ces femmes. Ces 1000 stratégies visant à surmonter les conflits de façon constructive devraient aussi donner d’importantes impulsions à la recherche en matière de conflits et à la politique de promotion de la paix. C’est pourquoi le projet aura une composante de recherche. Enfin, il s’agit de créer de nouveaux réseaux de promotion de la paix et de consolider les existants.

1000 femmes pour le prix Nobel de la paix 2005

En 2005, 1000 femmes devraient être désignées pour le Prix Nobel de la Paix. Elles devraient être désignées ensembles pour leur engagement quotidien en faveur de la paix et de la sécurité des hommes et des femmes. L’idée est d’attirer l’attention sur leur rôle indispensable dans le traitement des conflits et le processus de paix, car elles surmontent les obstacles sociaux et culturels bloqués et dangereux, elles défient les institutions et les idéologies et favorisent la paix autour d’elles et dans le monde.

En désignant 1000 femmes pour le Prix Nobel de la Paix 2005, les femmes seront reconnues au plan international. Le but est de faire apparaître à l’échelle mondiale l’engagement courageux des femmes en faveur de la paix. C’est pourquoi nous ferons le portrait de 1000 femmes. Dans des expositions, des livres et des films leur travail, leur environnement et leurs réseaux seront rendus publics. Des scientifiques analyseront leurs stratégies pour un traitement constructif des conflits, pour l’encouragement et la promotion de la paix, et prouverons l’importance des femmes dans les processus de paix.

La paix est plus que l’absence de violence. La conception de la paix est basée sur un entendement qui englobe la politique, l’économie, la culture, le système judiciaire, la justice sociale et l’écologie, Ainsi, la paix est globale et basée sur la sécurité humaine. La sécurité humaine peut être mise en danger de mille manières : violations des droits humains, mauvais usage des ressources, enfants soldats, pauvreté, rivalités, discrimination des femmes, répartition injuste de la propriété, exclusion du système de santé, règles de paiement de la dot, etc.

Les femmes de paix sont actives là où la sécurité humaine est en danger. Elles s’engagent, par exemple, pour :

 la protection des droits humains, des femmes et des enfants
 les minorités et les groupes qui vivent dans l’insécurité
 l’élimination de la pauvreté
 la protection d’un environnement sain
 s’opposer à toute violence et discrimination structurelle (y compris la
violence et la discrimination patriarcale, de caste, de classe, de rasse ou
ethnique)
 l’élaboration et la mise en pratique de méchanismes économiques justes
 l’accès aux ressources
 la médiation entre des groupes rivaux
 l’éducation et la santé
 une analyse des méchanismes qui menacent la paix et des traitements des
conflits compatibles avec la paix
 réunir la documentation sur les violations des droits de l’homme et sur
les atrocités de la guerre
 s’opposer à l’utilisation d’armes et à la violence militaire

La femme de paix, qui devra être proposée pour le Prix Nobel de la Paix
2005, remplit les critères suivants :

 elle s’oppose sans violence aux injustices structurelles et s’engage
pacifiquement dans des situations conflictuelles
 son travail s’inscrit dans la durée
 son engagement est courageux dans un environnement difficile et
empreint de responsabilité
 son travail est exemplaire et digne d’être imité
 elle travaille pour une cause et n’agit pas par intérêt personnel ou
par calcul politique
 son travail est transparent et basé sur la tolérance
 elle inclut dans son travail tous les groupes concernés et ne
discrimine ou n’exclut personne

Chaque femme qui sera proposée doit accepter les points suivants :

1. Le but du projet est de faire apparaître les femmes dans leur
contexte et leur travail. Le but d’une candidate ne doit pas être de
recevoir l’argent du prix.
2. Pour remplir les normes du Comité du Prix Nobel de la Paix, trois
suppléantes seront tirées au sort pour représenter les 1000 femmes. Ces
trois femmes n’auront aucun avantage particulier et n’exerceront pas de
contrôle sur l’argent du prix.
3. Si les 1000 femmes obtiennent le Prix Nobel de la Paix 2005, l’argent du prix sera versé dans un fonds spécifique pour la paix, dont pourront
profiter les femmes. Les détails seront fixés ultérieurement par les
coordinatrices et l’association « 1000 femmes pour le Prix Nobel de la Paix 2005 ».

www.1000peacewomen.org


VOIR EN LIGNE : 1000 peacewomen


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LETTRE A LA FEMME LIBANAISE
7 août 2006, par khal torabully



LETTRE A LA FEMME LIBANAISE
7 août 2006, par khal torabully   [retour au début des forums]

Madame, Monsieur,

Merci d’accueillir cette lettre à la libanaise sur votre site.
Par ailleurs, merci de faire paser cet appel suivant :

EN vue d’un recueil collectif sur les massacres du Liban, je lance un appel aux poètes, écrivains... de me faire parvenir des textes ; cette expérience fait suite à la publication collective entreprise au lendemain de l’incendie de la bibliothèque de Baghdad.

Cordialement,
Khal Torabully

Lettre à la femme libanaise
Khal Torabully

 
Préambule, courriel envoyé à Evelyne Accad et Amira Issa :
Ma soeur,
Aujourd’hui, une étudiante rencontrée à Tripoli m’a écrit pour me
donner les résultats de ses examens, Elle s’appelle Marwa, et elle
s’inquiétait de ses notes, et me demandais de prier pour elle pour la
deuxième session. Miracle de la vie, non, miracle de courage, non ?
Persister à oeuvrer pour la connaissance quand tout est à feu et à
sang.
Inutile de te dire combien ce courage féminin m’a bouleversé.
Elle est tout le symbole du Liban auquel nous devons nous raccrocher,
désormais. Son acte puissant, admirable entre tous, m’a inspiré ces propos :
 
Ma soeur...
Nos coeurs saignent devant ce carnage.
Mais nous resterons debout, car la barbarie qui triomphe se retournera
contre elle-même. Je suis amoureux de la création, et je sais que la
patience viendra à bout de l’ogre et de ses alliés.

Ma soeur libanaise...
Vous, femmes du Liban êtes d’une espèce précieuse, rare, admirable.
C’est vous qui gardez l’humanité en éveil en moi, alors que j’avais
cru la perdre au seuil de la bibliothèque de Bagdad, incendiée par les
barbares.

Vous avez la force exemplaire de la vie, et le désir inextinguible de
pousser les ruines pour la récupératon du passé dans l’élan de
l’avenir. Vous releverez le Liban pour nous, car en vous se concentre
le peu d’humanité qui reste en ce monde des marchands et des fous
sanguinaires. Je ne doute pas un seul instant de votre génie.

Restez pour nous ces exemples frissonnants de l’abnégation, du courage,
de la lutte, du temps à traverser, afin que l’espoir soit encore
présent en ce monde régressif.

Vous avez cette lourde responsabilité, et nulle au monde ne peut mieux
la porter que vous. Je vous quémande cette oeuvre vitale, car dans ma
souffrance, vous êtes ma consolation. Je sais, pour vous avoir
connues, que vous aimez le savoir. Mieux, la connaissance, sans
cloison de quelque sorte.

Vous êtes amoureuses du livre. Vous respirez la poésie essentielle.
Vous écrivez, vous lisez, vous analysez. Et vous transmettez la beauté
au coeur même des souffrances de la géopolitique froide, inexpugnable.

Vous savez garder la grâce dans l’anéantissement passager.
Vous êtes pilier de Baalbeck, dôme de Tripoli, sang de Cana.
Vous êtes le Liban.

L’élan fort de la tendresse humaine.
Vous êtes nos mères, nos soeurs, nos compagnes quand le pays est
dévasté par les lâchetés assassines.
Vous êtes notre dignité.

Je ne dirai pas, par respect pour vos mères et vos ancêtres, que la
lutte vient de commencer. Non, elle se poursuit, car vous avez
traversé des siècles entre boucliers et agressions, entre meurtres et
passions.

C’est à vous de garder l’unité de ce pays, ne vous laissez pas diviser.
Vous êtes notre conscience fine, et vous empêcherez que l’assassin
profite de vos faiblesses politiques.

Vous êtes debout, et le monde authentique, ou ce qu’il en reste, vous admire.
Nous sommes avec vous, et c’est cela notre pâle participation à cette
tâche à accomplir.

Je te sais proche de tes soeurs, Marwa. Tu es Evelyne, Amira, Ezza.
Tu es une profonde lueur d’espoir dans cette nuit atroce.
Berce le Liban, il a besoin de tes bras.

Pensée encore debout devant l’indicible.
Pour le Liban,
Pour toi.

Khal Torabully

P/S : Lis ce texte, diffuse le auprès de tous les Libanais, afin
qu’ils sachent qu’ils sont aimés des poètes.

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