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lundi 7 mars 2005 Parler de la violence sexuelle dérange, par Viol-Secours (Québec)
Il faut le dire pour que tout le monde en prenne conscience : parler de la violence sexuelle dérange. D’ailleurs, de plus en plus, on nous reprend lorsqu’on prononce le mot « viol ». Il faut dire agression sexuelle. C’est un malaise qui se répercute à différents niveaux. On a souvent l’impression qu’il faut s’ajuster à un discours, une mode. La violence sexuelle dérange même les soi-disant experts. Lorsque l’on se retrouve à des tables de concertation, le malaise refait surface. Comment doit-on traiter ce problème qui a dépassé largement l’étape d’un simple constat ? La loi du silence est bien incrustée dans nos moeurs. Elle nous bâillonne et elle nous ralentit. Elle ne favorise pas l’ouverture, la parole et le dénouement. Nous réalisons que tous les dossiers, documents, rapports, qui proviennent de divers ministères, de comités d’experts, de comités santé tendent généralement à parler de la violence faite aux femmes uniquement dans le contexte de la violence conjugale. Le chaînon manquant, c’est que la violence sexuelle est la plupart du temps occultée même si nous l’avons souligné sans arrêt depuis la fin des années 70, rien n’y change. J’aimerais comprendre ce qui se passe. Est-ce qu’il faut en déduire que cette forme de violence fait tellement réagir qu’il faut éviter d’en parler ou bien cela correspond-il davantage à une résistance, une peur ? J’aimerais que toutes les formes de violence à l’égard des femmes soient aussi bien documentées et aussi bien traitée même si elles dérangent. Au Gala des Jutra, on a très peu parlé du film « Elles étaient cinq ». On dit que c’est un film qui dérange. Il y a encore beaucoup de femmes qui n’osent pas parler des viols qu’elles subissent parce ça risque de déranger…. C’est ce que j’entendais déjà en 1976. L’équipe de Viol-Secours, Québec * Site Internet de Viol-Secours. – Pour plus d’information sur Viol-Secours et ses services, lire « Viol-Secours : un quart de siècle au service des femmes » Mis en ligne sur Sisyphe, le 22 février 2005 Commenter ce texte © Sisyphe 2002-2014 | ||||
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