|
mardi 21 juin 2005 Inceste : des mères poursuivies pour non représentation d’enfants
Jeudi, le 23 juin à 18h30, ICW - Collectif des Mères et le Collectif National pour les Droits des Femmes organisent un rassemblement devant le ministère de la Justice, place Vendôme, Paris, pour soutenir les femmes poursuivies pour non représentation d’enfants. COMMUNIQUE DE PRESSE Les intérêts des enfants et de leurs mères sont pervertis par la loi... Aujourd’hui en France, de nombreuses femmes sont condamnées à des peines de prison ferme ou avec sursis et mise à l’épreuve alors qu’elles défendent En effet, en instance de séparation ou de divorce, les Juges aux Affaires Familiales ordonnent régulièrement un droit de visite classique (un week-end sur deux et la moitié des vacances scolaires), une garde alternée ou une garde exclusive au père alors que ce dernier a agressé sexuellement son ou Les pères, soutenus explicitement dans cette démarche par des lobbys masculinistes se prétendant « associations de pères » et par certains représentants de l’Etat, se retournent alors contre leurs ex conjointes et déposent plainte pour non-représentation d’enfant. De manière quasi-systématique, les femmes sont alors condamnées à de lourdes peines de prison pouvant aller jusqu’à 1 an de prison et 15 000 euros d’amende. Portant plainte avec constitution de partie civile pour dénoncer les agressions sexuelles incestueuses subies par leurs enfants, les mères constatent que les pères obtiennent quasi-régulièrement un non-Lieu sous couvert d’un manque d’éléments non suffisamment caractérisés et de la nécessité de maintenir le lien parental. La non-reconnaissance officielle des agressions sexuelles incestueuses se retourne alors contre les enfants et leurs mères puisque les pères « blanchis » par la justice obtiennent la garde des enfants et portent plainte contre elles pour dénonciation calomnieuse, entraînant ainsi de nouvelles condamnations de prison assortis de dommages-intérêts pour ces femmes qui protègent leurs enfants. Certains professionnels exerçant pleinement leurs responsabilités, des médecins ou/et des psychologues, et dénonçant les violences sexuelles en établissant des certificats médicaux, rencontrent les mêmes difficultés et se voient également poursuivis pour propos diffamatoires au Tribunal Correctionnel et auprès de l’Ordre des Médecins sous prétexte qu’ils ont effectué des certificats de complaisance. Aujourd’hui en France, il est très difficile de dénoncer des violences incestueuses dans le cadre d’une procédure de divorce. Les propos des enfants sont régulièrement remis en cause sous prétexte que la parole d’un enfant ne doit pas être sacralisée, et les mères se voient accusées de fausses allégations et de manipulation mentale. Refusant de satisfaire les exigences du droit de visite et choisissant de protéger leurs enfants, les mères entrent en résistance en restant en France ou en s’enfuyant à l’ Bien que la France se targue de lutter contre les violences sexuelles, cette situation a été pourtant dénoncée en novembre 2002 par Juan Miguel Petit, Rapporteur spécial de l’ONU sur la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie impliquant des enfants. A ce jour, les mesures Combien de temps va perdurer ce déni sociétal commis par l’Etat français au nom du lien parental et familial alors que l’article 434-1 du code pénal Il faut savoir aussi que l’article 434-3 du code pénal oblige pareillement quiconque, ayant connaissance de privations ou de mauvais traitements ou d’atteintes sexuelles infligés à un mineur de 15 ans, ou à une personne qui n’est pas en mesure de se protéger en raison de son âge, d’une maladie, d’une infirmité, à en informer les autorités judiciaires ou Par ailleurs, le code pénal réprime à la fois l’omission d’empêcher une infraction (article 223-6 alinéa 1) ainsi que l’omission de porter secours Concernant la Convention des Droits de l’Enfant ratifiée par la France, l’article 19 indique : « Les Etats parties prennent toutes les mesures législatives, administratives, sociales et éducatives pour protéger l’enfant contre toutes formes de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques et Combien de temps encore les droits fondamentaux des enfants et des femmes seront-ils ainsi mis en péril par les institutions judiciaires françaises ? Le silence est rompu. Contact Presse : 06 62 14 35 64 Source : Liste de diffusion de la Maison des femmes de Paris Maison des Femmes de Paris Mis en ligne sur Sisyphe, le 20 juin 2005 Commenter ce texte © Sisyphe 2002-2014 | ||||
DE CETTE RUBRIQUE lundi 7 décembre Le Prix PDF Québec 2020 est décerné à JANETTE BERTRAND vendredi 3 avril "Pour un feminisme universel" de Martine Storti lundi 18 mars Des livres en solde aux éditions Sisyphe jeudi 7 mars Le 8 mars : une occasion de rappeler le droit des femmes à vivre en sécurité - Action ontarienne contre la violence faite aux femmes jeudi 7 mars Plus de 10 000 demandes d’hébergement refusées chaque année : cri d’alarme des maisons pour ne plus dire "NON" ! mardi 5 mars PDF Québec - Les fées ont toujours soif ! mercredi 28 novembre De la couleur contre la douleur : Un appel politique pour la fin des violences envers les femmes samedi 24 novembre Fédération des maisons d’hébergement pour femmes - 12 jours d’action : les femmes violentées manquent de services au Québec ! mercredi 31 octobre La CLES - Réaction aux prises de position de la FFQ sur la prostitution lundi 8 octobre Brigitte Paquette, "La déferlante #MoiAussi. Quand la honte change de camp" |
http://sisyphe.org | Archives | Plan du site | Copyright Sisyphe 2002-2016 | |Page d'accueil |Admin |