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dimanche 28 mai 2006 Non mère et fière de l’être, par Anne Zelensky
L’article de Serge Chaumier sur « A quand la fête des non mères » (Libération, 26 mai 2006) m’a fait respirer plus large. Enfin quelqu’un qui ose dénoncer le promaternalisme ambiant. Pour nous, les féministes des années 70, dites désormais « historiques », l’essentiel du fameux slogan « Un enfant si je veux, quand je veux » était dans le « si je veux », le « quand je veux » étant concession obligée à l’ordre des Mères. Notre ouvrage « Maternité esclave » écrit sous le pseudo éloquent « Les Chimères » (ed. 10/18 – 1975) stigmatise les affres de la maternité. Voilà qui m’amène à rectifier l’assertion abrupte de Chaumier selon laquelle les féministes françaises seraient promaternalistes. Par là dessous, deux présupposés. Les féministes françaises formeraient donc un front uni, aux prises de position claires et officielles. L’une d’elles serait le « promaternalisme ». Une mise au point s’impose. Les féministes se distinguent des autres « politiques » en ce que chacune d’elles forme un parti en soi. Je suis la première à le déplorer mais il n’y a pas de front uni sur aucune des grandes questions soulevées par le féminisme. Le mot féminisme appelle avant toute discussion à être défini. A minima, on peut dire que ce mouvement de pensée et d’actions mal connu et souvent caricaturé a profondèment bouleversé les comportements et les lois de ce pays depuis quelques cent cinquante ans. Il est partie prenante du processus démocratique. Lors de sa dernière réapparition, dans les années 70, il a en effet revendiqué la liberté pour les femmes de disposer de leur corps. Rupture essentielle et subversive avec le « promaternalisme » structurel de toutes les sociétés patriarcales. Taxer les féministes de promaternalistes, c’est donc commettre un contresens sur le fond et une fois de plus enfermer une pensée et des actions dans un jugement hâtif. Mais il en va du féminisme comme de toutes les choses sérieuses : chacun s’autorise à en parler sans connaissance de cause. Anne Zelensky est présidente de la Ligue du droit des femmes, auteure de « Histoire de vivre – Mémoires d’une féministe » Calmann-Levy, 2005 Mis en ligne sur Sisyphe, le 29 mai 2006. Commenter ce texte © Sisyphe 2002-2014 | ||||
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