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vendredi 8 décembre 2006
Les meurtres sexistes depuis un an au Québec

Les meurtres sexistes depuis un an

(Les notices de meurtres commis par un conjoint ou un ex-conjoint, un père ou un fils figurent en caractères gras).

Valérie Gignac, policière de 25 ans, abattue par François Pépin, 40 ans, avec une carabine de très fort calibre, le 14 décembre à Laval, alors qu’elle répondait à un appel concernant une chicane entre colocataires. Après un siège prolongé, le meurtrier s’est rendu et a été accusé de meurtre prémédité, de bris de conditions et de possession d’arme. Il avait deux jours plus tôt été condamné à 500$ d’amende pour harcèlement criminel envers une autre policière, mais le juge lui avait laissé le droit de posséder des armes de chasse sous certaines conditions, malgré une interdiction générale de posséder des armes à feu jusqu’en 2009.

Émilie Lord, 18 mois, tuée par balles à Cap St-Ignace, le 17 décembre, par son père, Gino Lord, 29 ans, qui s’est ensuite suicidé. Il avait la garde partagée de la fillette depuis sa séparation de la mère, de 21 ans, l’été dernier, séparation que celle-ci a expliquée par le caractère « contrôlant et jaloux » de Lord. Celui-ci avait demandé à des amis de lui procurer une arme de chasse quelques mois plus tôt. Avant le meurtre, il a téléphoné à la mère pour exiger qu’elle revienne habiter avec lui. Il s’était séparé d’une autre conjointe en 1997 et avait également leur fils en garde partagée ; il l’a reconduit chez sa mère l’après-midi du meurtre. Jean-François Vézina du Groupe d’Aide aux Personnes Impulsives (GAPI) a déclaré au journal Le Soleil qu’il s’agissait sans doute pour Lord non d’un acte de violence mais de « donner la délivrance » à la victime.

Johanne Bourbeau, 44 ans, battue à mort chez elle à l’aide d’une batte de baseball à Beauport, le 18 décembre, par son conjoint de 49 ans, Donald Cauchon, qui s’est ensuite pendu. La police lui avait retiré toutes ses armes à feu il y a 3 semaines, après des menaces de mort. Un voisin, Éric Gauthier a déclaré aux médias avoir appelé le 9-1-1 à trois reprises en attendant la victime râler. Il a fallu que le fils de Cauchon, 12 ans, de retour à la maison après sa ‘run’ de journaux, le fasse lui-même, après avoir trouvé les cadavres, pour qu’une voiture soit enfin envoyée. Cauchon avait déjà été emprisonné 18 mois en 1993 pour avoir sauvagement battu une femme prostituée, à Québec. Leur fille disait à tout le monde que son père voulait tuer sa mère. Pour J.-F. Vézina de GAPI, il s’agissait simplement d’un « couple dans un cycle de violence ».

2006

Brigitte Serre, 17 ans, poignardée à une vingtaine de reprises avec une bouteille de bière brisée et un poignard à Saint-Léonard, le 25 janvier, dans une station-service Shell où elle travaillait de nuit, par un skinhead ex-collègue de travail, Sébastien Simon, 18 ans, qui venait d’être congédié après avoir volé 125$ dans la caisse. Simon a reçu l’aide de deux complices, Joël Nantais, 18 ans, et Sergio Moniz, 25 ans, qui ont tranquillement vidé la caisse (en servant des clients) après avoir ligoté Serre. C’est quand elle s’est libérée de ses liens que Simon l’a poignardée.

Guylaine Bélanger, 43 ans, tuée de plusieurs coups chez elle à Charlesbourg, dans la nuit du l1 au 12 février, après que la police, appelée par des voisins qui entendaient des coups et des cris, soit repartie parce qu’on ne leur avait pas ouvert la porte de l’appartement de la victime... Comme Bélanger se prostituait, les voisins soupçonnent que l’assassin, encore inconnu, était peut-être un acheteur de services sexuels, preuve du caractère mensonger du discours présentant l’organisation de bordels "discrets" comme plus sécuritaires pour les femmes ainsi exploitées.

Lise Legault, 35 ans, abattue à Granby, le 12 mars, par son mari Patrick Adam, 36 ans, un joueur compulsif à qui elle avait refusé les revenus du salon de coiffure qu’elle opérait dans le sous-sol du domicile familial. Celui-ci s’est ensuite suicidé. Leurs deux enfants, de 5 et 8 ans, dormaient à l’étage.

Jessica Racine, 19 ans, d’Alma, tuée le 1er mai par son ex-conjoint, Jimmy Laforêt, 23 ans, qu’elle avait laissé trois semaines plus tôt. Celui-ci s’est ensuite suicidé en se jetant dans les Chutes Montmorency, à Québec.

Louise Fortin, 47 ans, abattue de 3 coups de fusil de chasse par son mari Roger Turmel, 49 ans, à Gatineau, le 11 mai. Elle lui avait annoncé leur divorce, après 27 ans de mariage, quelques semaines plus tôt.

Colombe Pelletier, 38 ans, mère de deux enfants, battue à mort chez elle à St-Georges-de-Beauce le 12 mai, par un individu de 57 ans qui a été retrouvé quelques heures plus tard, blessé, dans un stationnement.

Géralda Dubé, 76 ans, tuée d’un coup de revolver par son conjoint, Marcel Breault, 70 ans, chez elle à Pointe-Calumet le 12 mai. On a dit qu’il avait le cancer et « ne voulait pas la laisser seule ». Il s’est ensuite suicidé.

Geneviève Beaulieu, 30 ans, mère autonome d’une fillette de 10 ans, abattue de plusieurs coups de feu chez elle où elle conservait des stupéfiants, à St-Christophe d’Arthabaska, le 19 mai. Aucune arrestation n’a encore été effectuée même si des caméras de surveillance ont vraisemblablement enregistré la scène.

Nassima Saroufim, 52 ans, battue à mort chez elle à Gatineau le 23 mai, en même temps que sa mère de 83 ans, Afife Saroufim, en visite du Liban, par son ex-mari Abdulnasser ElChamouri, 48 ans, un chauffeur de taxi, dont elle était séparée depuis peu et qui s’est ensuite pendu. Les corps des victimes ont été retrouvés par un des 3 enfants de Saroufim à son retour de l’école.

Une femme de 57 ans qui vivait seule chez elle, à Montréal, dans le quartier Côte-des-Neiges, a été battue à mort durant la fin de semaine du 10-11 juin. La police n’a même pas divulgué son nom.

Colette Couture, 87 ans, abattue à Montréal, le 29 juin, d’un coup de fusil de chasse, par son fils, Donald, 61 ans, postier retraité chez qui elle habitait. Donald Couture, qui s’est ensuite suicidé, avait sorti la victime d’un centre d’accueil parce qu’à ses dires, on ne l’y traitait pas assez bien. Elle était paralysée à la suite d’un ACV, ce qui a permis aux médias de parler de "meurtre par compassion".

Faye Geraghty, 35 ans, retrouvée morte le 23 juillet, à Sherbrooke par son ex-conjoint - qui avait la garde partagée de ses 3 enfants de 9h à 13 h chaque jour - chez elle,. Il a été arrêté et inculpé de meurtre prémédité. le 10 août chez lui à Lennoxville.

Myriam Kathoun Njonkou-Kouando, 18 ans, une femme originaire du Cameroun, poignardée à mort à Montréal le 5 août au soir par son partenaire sexuel, Luc Charlotin, 19 ans, qui après s’être enfui nu de l’appartement, s’est rendu à la police. Il n’a pu comparaître, quelques jours plus tard, à cause d’une « crise de schizophrénie ».

..........., femme de 50 ans, retrouvée morte chez elle, rue Concorde à Limoilou, le 9 août. Son conjoint, qui lui rendait fréquemment visite, est interrogé par la police.

Anastasia Rebecca DeSousa, 18 ans, tuée de plusieurs coups de feu au Collège Dawson, le 13 septembre, par Kimveer Gill, 25 ans, un homme sans emploi qui vivait au sous-sol chez ses parents à Laval, s’entraînait au tir dans un club sportif et avait annoncé sur un site Web la chasse aux « preppies » qu’il préparait. Gill, qui est entré dans l’établissement sous les yeux de deux agents de police après avoir blessé des étudiants à l’extérieur du collège, a tué DeSousa de plusieurs balles et blessé dix-neuf personnes – dont deux très gravement – avant d’être touché par une balle de la police et de se suicider.

Diana Martinez, 29 ans, tuée le 14 septembre à Mont-Tremblant, dans le secteur de St-Jovite, par Steve Poisson, le conjoint de son âge avec qui elle habitait. Il a été appréhendé et accusé de meurtre.

Mila Voynova, 40 ans, historienne et professeur de gymnastique, tuée dans son sommeil en même temps que ses deux filles, Eva, 17 ans, et Alia, 10 ans, à Beaconsfield, le 13 octobre, à coups de revolver .357, par le père de famille, Dragolub Tzokovitch, 41 ans, un psychologue qui éprouvait des problèmes psychologiques depuis quelque temps et a averti un ami par courriel avant les meurtres que "c’était sa dernière journée sur Terre". La police n’a été avertie par cet interlocuteur que le lendemain et il était trop tard...

Melissa McDonald, 32 ans, travailleuse en garderie, poignardée à mort chez elle, le 15 octobre, par un ex-conjoint violent, Christopher ..........., 40 ans, avec qui elle avait rompu il y a 2 semaines après plusieurs années de violences, dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce, à Montréal. Rejoint alors qu’il s’éloignait du lieu du meurtre, le meurtrier a ensuite menacé les policiers avec un couteau de chasse et a été blessé d’une balle.

Catherine Bourbonnière, 27 ans, vendeuse dans une boutique de ses parents, poignardée à mort chez elle à Québec, dans le quartier St-Roch, le 31 octobre. Après l’émission d’un avis de recherche, son amant, Hugo Jesus Gamez Pineda, 30 ans, s’est rendu à la police de Montréal le lendemain et a été accusé de meurtre prémédité.

Lor Huy Teang, 47 ans, poignardée à mort par son mari Ly Hieng Kia, 53 ans, qui a caché son corps entre le lit et le mur de sa chambre, le 3 décembre à Montréal. Aprèes avoir servi le déjeuner à son fils de 6 ans, Kia s’est ensuite suicidé avec un couteau de cuisine. Des proches ont raporté que le couple était « en difficultés » depuis quelque temps mais sans en dire plus – la violence conjugale est un lourd tabou dans la collectivité du sud-est asiatique. Ils étaient mariés depuis sept ans et étaient arrivés du Cambodge au Canada il y a une vingtaine d’années.

Au 6 décembre 2006, plus de 815 femmes et enfants ont été tué-e-s par un homme (ou par un inconnu) au Québec depuis le 6 décembre 1989.

« Là où il n’y a pas de noms, il n’y a pas de morts. » (Une des mères de la Plaza del Mayo, en Argentine)

Transmis par Martin Dufresne

Mis en ligne sur Sisyphe, le 8 décembre 2006



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Les meurtres sexistes depuis un an au Québec
23 octobre 2012



Les meurtres sexistes depuis un an au Québec
23 octobre 2012   [retour au début des forums]

Bonjour a toi,
Je me demande ce qui t’a motivé a écrire cet article. La femme, Guylaine Bélanger 43 ans qui as été assassinée dans la nuit du 10 au 11 en février 2006 a Québec sur la première avenue a Charlesbourg ... Ben c’est ma mère. L’homme qui lui a enlevé la vie est encore en liberté. Je suis incapable d’accepter non seulement la façon dont elle est décédée et toute l’horreur qui a été pour elle ses derniers moments mais surtout que cet homme soit en vie et libre. De par sa violence, il lui a enlevé la vie. Elle ne vit plus a cause de lui. C’est un non sens pour moi.

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