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Au Québec
Plus de 3000 femmes et de 600 hommes réclament le maintien du Conseil du statut de la femme et du Secrétariat à la condition féminine21 mars 2004
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COMMUNIQUÉ
(QUÉBEC, le 17 mars 2004). Deux pétitions pour le maintien des structures et des mandats actuels du Conseil du statut de la femme et du Secrétariat à la condition féminine, signées respectivement par 3173 femmes et 642 hommes, seront déposées jeudi, le 18 mars, à l’Assemblée nationale du Québec. Les femmes réclament en outre la nomination d’une ministre en titre responsable des dossiers de la condition des femmes qui disposera des budgets nécessaires à l’exercice de ses fonctions.
L’expression de femmes et de groupes sociaux
Ces femmes et ces hommes proviennent de tous les horizons géographiques et des milieux communautaires, littéraires, artistiques, universitaires, syndicaux, médiatiques, de la santé et professionnels. Chez les femmes, on retrouve un large éventail professionnel : de la vendeuse à la professeure d’université, de l’analyste en informatique à la comptable, de la botaniste à l’écrivaine, de l’infirmière à la comédienne, de l’étudiante à la caissière, de la travailleuse au foyer à l’artiste en arts visuels, de la policière à la designer, de l’architecte à la simple citoyenne. Par leur appartenance à des groupes ou par leur engagement individuel, les signataires de cet appel représentent, ensemble, le mouvement des femmes du Québec. Depuis dix, quinze, parfois trente ans, toutes ces femmes travaillent à établir l’égalité de droit et de fait entre les femmes et les hommes, et collaborent avec les autres groupes de la société civile, notamment les milieux à prédominance masculine (polices, mairies, municipalités, milieux d’affaires, organismes paragouvernementaux, institutions universitaires, organismes sociaux, etc.).
Parmi les groupes représentés, on note la Fédération des femmes du Québec, qui compte 828 membres individuelles et 152 membres associatifs (groupes). De nombreuses signataires proviennent également du Regroupement des groupes de femmes de Québec, du Regroupement des femmes de la Côte-Nord, du Regroupement des femmes d’Abitibi-Témiscamingue, des Centres de femmes de presque toutes les régions du Québec, des Centres d’action et de lutte contre les agressions à caractère sexuel, de l’Association des religieuses pour la promotion des femmes (ARPF), du Centre de documentation sur l’Éducation des adultes et la condition féminine (CDEACF), des Tables de concertation régionales de groupes de femmes (Saguenay-Lac-Jean, Bas St-Laurent, Estrie, Montréal), du Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail (CIAFT), du Centre d’Intégration au Marché de l’Emploi (CIME) de Sherbrooke, de l’Institut de recherches et d’études féministes (IREF) de l’UQAM, de la Chaire d’étude Claire-Bonenfant sur la condition des femmes de l’Université Laval, des universités québécoises, de la Fédération des ressources d’hébergement pour femmes violentées et en difficulté du Québec, de la Maison d’aide et d’hébergement pour femmes violentées dans un contexte conjugal et leurs enfants de Sainte-Anne-des-Monts, de la Maison d’hébergement pour Femmes immigrantes de Québec Inc, du Centre des femmes d’ici et d’ailleurs, de la Collective féministe l’autre Parole, du Comité des femmes du Syndicat de la fonction publique du Québec, de la Fédération des infirmières et infirmiers du Québec (FIIQ), des universités et de dizaines d’autres groupes dont on trouvera la liste ci-jointe.
Certains hommes signataires dirigent aussi des groupes impliqués socialement : Peacemedia-paixmedia ; L’accord Mauricie, centre d’aide pour les hommes à comportement violent ; le Collectif masculin contre le sexisme ; la Fédération étudiante universitaire du Québec ; l’Observatoire des Amériques de l’UQAM ; l’Association pour la défense des droits sociaux ; PACIJOU ; le Mouvement Action chômage de Longueuil ; l’Union des forces progressistes ; les Hommes contre le patriarcat ; l’Aut’journal ; École et paix, Association mondiale pour l’école instrument de paix ; le Conseil national des citoyens et citoyennes d’origine haïtienne ; l’Observatoire international sur le racisme et les discriminations ; le Canadian Caucus for Two Spirited and Queer People of Colour ; Alternatives ; Attac-Québec ; le SUCO ; la Conférence des organismes de personnes handicapées du Québec, le Comité socio-politique syndical pour les retraité-es de Drummondville ; l’Association québécoise des organismes de coopération internationale ; la Ligue des droits et libertés ; la Centrale des syndicats du Québec ; le Conseil central du Montréal métropolitain (CSN) ; le Syndicat de la fonction publique du Québec.
Un message clair : ne touchez pas à ce qui va bien
Les signataires de ces pétitions lancent au gouvernement un message clair : ne touchez pas aux résultats d’années de luttes et d’efforts pour obtenir, enfin, que le gouvernement québécois prenne en compte, au sein de l’appareil de l’État, les inégalités que vivent les femmes en tant que groupe. Le gouvernement du Québec a déjà reconnu la justesse de cette préoccupation en créant des comités au sein des ministères ainsi que des organismes, dont le Conseil du statut de la femme, chargés de veiller à ce que les lois et règlements adoptés tiennent compte de la réalité des femmes. Le Québec a développé son propre modèle, certes à bonifier, mais qui a déjà donné des résultats. Il doit se maintenir, selon les signataires des pétitions, dans cette voie qui le distingue et le pose en modèle envié partout en Amérique et en Europe. Il n’y a pas lieu de reculer en s’engageant sur des chemins qui n’ont pas donné ailleurs les résultats escomptés (par exemple, l’approche intégrée de l’égalité à l’Européenne).
À l’heure du ressac antiféministe auquel le gouvernement semble vouloir céder, les signataires des deux pétitions ont exprimé leur refus que l’abolition ou la modification des mandats du CSF et du SCF s’ajoute aux reculs que les femmes ont déjà subis depuis l’arrivée du gouvernement Charest (notamment à cause des lois adoptées en décembre). Ces femmes et ces hommes veulent également souligner le rôle que le Conseil du statut de la femme et le Secrétariat à la condition féminine ont joué pendant plusieurs décennies dans l’évolution du Québec ; elles et ils demandent instamment au gouvernement de ne pas détruire ce qui va bien dans le seul but de faire des économies ou de donner satisfaction à ceux qui trouvent toujours que les femmes réclament trop et devraient se contenter de ce qu’elles ont.
Voir les pétitions en ligne :
Femmes
HommesÉlaine Audet, Pierrette Bouchard, Micheline Carrier, Yannick Demers, Martin Dufresne et Jean-Claude St-Amant
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P.S.
Voir Profil et affiliations des femmes signataires de la pétition
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