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« La prostitution, ce n’est pas le plus vieux métier du monde, c’est le plus vieux mensonge » (Gunilla Ekberg)
Extraits de la <B>Gazette des femmes</B>(CSF)

13 septembre 2002

Gunilla Ekberg, avocate spécialisée dans les questions de trafic sexuel, pense qu’« Il faut revenir à l’essentiel. Qui a le pouvoir dans la prostitution ? Qui en bénéficie ? Est-ce qu’elle sert à combattre l’oppression des femmes, à améliorer leur situation ? »



La prostitution, un choix ? 

(...) « Que ceux qui pensent que la prostitution est un choix viennent vivre dans un bordel pour voir ! Qu’ils demandent à des femmes qui s’en sont sorties ce que ça leur faisait d’avoir à baiser 15 hommes par jour, à sucer toutes ces queues mal lavées à répétition... La violence n’est pas juste dans les conditions de travail, mais dans l’acte lui-même ».

L’expression « travailleuses du sexe » reconnaîtrait-elle plus de dignité aux femmes ?

(...) « On ne donne pas la dignité humaine par les mots. La dignité, c’est de ne pas être victime de ces actes humiliants et envahissants. S’il y a des femmes qui veulent se prostituer, je ne peux pas les arrêter. Mais pour toutes les femmes qui n’ont pas de voix, je dois parler.

« Les féministes québécoises devraient voir plus loin que le Québec. La prostitution est une industrie mondiale, et si le marché local se libère, les trafiquants vont arriver. L’approche de réduction des méfaits - avec légalisation et conditions de travail réglementées - vient des Pays-Bas, et comme pour la drogue, c’est le laisser-faire total. Les féministes d’ici, avec une bonne analyse, sont capables de ne pas se laisser intimider par l’impératif d’un consensus. Il faut revenir à l’essentiel. Qui a le pouvoir dans la prostitution ? Qui en bénéficie ? Est-ce qu’elle sert à combattre l’oppression des femmes, à améliorer leur situation ? »
(...)

La prostitution, le plus vieux mensonge ?

« Bien sûr, on dit que la prostitution a toujours existé, comme la violence, comme le viol. Mais la prostitution, ce n’est pas le plus vieux métier du monde, c’est le plus vieux mensonge. Alors quoi ? On renonce à lutter ? Moi, je ne peux pas renoncer à lutter pour celles qui sont écrasées par cette violence, qui prennent des années à en sortir, comme des soldats victimes de stress post-traumatique ».

Extraits de l’entrevue accordée à Françoise Guénette pour La Gazette des femmes, Conseil du statut de la femme, Québec, mars-avril 2002, vol.13, no 6




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