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Appel à la solidarité des Québécois-es et des Canadien-nes dans la lutte contre les MGF-excision

5 février 2006

Montréal le 5 Février 2005 - Il y a deux ans, les Nations Unies déclaraient le 6 février, Journée Internationale de tolérance zéro aux mutilations génitales féminines (MGF-excision).

Cette pratique des MGF-excision affecte 130 millions de femmes à travers le monde, à raison de 6000 par jour et 5 par minute. D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), au moins 5% d’entre elles, soit 6 500 000 d’individus (presque la population du Québec), vivent dans les pays occidentaux. C’est dire que cette pratique d’ailleurs (Afrique) est devenue une réalité d’ici (Québec, Canada) et qu’elle nous concerne. Elle constitue une violation des droits des enfants (les fillettes), une atteinte à l’intégrité du corps de la femme et une forme extrême de violence faite aux femmes. Ainsi, comme l’environnement, la cause des MGF mérite une mobilisation mondiale afin qu’on y mette un terme.

C’est dans cette optique que le Réseau FAH2015 agit depuis dix ans (1995 - 2006) au Québec et au Canada. Se butant à l’ignorance et quelquefois à l’indifférence - surtout de la part des décideurs politiques - FAH2015 a longtemps travaillé presque sans moyens.

Au bout de huit (8) années de travail inlassable d’information et de sensibilisation, le Réseau FAH2015 est finalement arrivé à percer ce mur de l’indifférence et à obtenir le soutien financier du Centre national de prévention du crime de Sécurité publique du Québec et de Justice Canada, de Condition féminine Canada, de la Direction de la Francophonie du Ministère des Affaires étrangères (MAECI) et aussi l’appui du Ministre de la Santé et des Services sociaux (MSSS) du Québec. Ce qui lui a permis de mener des actions d’envergure à travers l’organisation de sept forums dont 1 public/médias, 2 en santé, 2 en éducation, 1 en justice et 1 en politique (à l’Assemblée Nationale du Québec). Ces forums furent animés par des experts venus de l’Afrique, de l’Europe, des Nations Unies et de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie basée à Paris. FAH2015 a également pu mettre sur pied le premier comité du CI-AF en Amérique du Nord, le CI-AF-Canada, un regroupement pancanadien d’organisations qui oeuvrent pour la prévention des MGF-excision au Canada présidée par Me Yanick Augustin, avocate et infirmière.

Ces activités ont été largement couvertes par les médias que le Réseau FAH2015 tient à remercier.

Cependant, depuis la fin de cette phase de sensibilisation qui a largement atteint ses objectifs, puisque maintenant « tout le monde en parle », le Réseau attend du MSSS des fonds pour amorcer la Phase II, qui est la phase de la recherche-intervention. Son but est de documenter la question au Québec pour outiller les professionnel-les de la santé, des services sociaux et des services communautaires, de la justice et de divers paliers de l’éducation/recherche afin qu’ils puissent fournir des soins appropriés, rendre des décisions éclairées, accroître les connaissances, assister les femmes déjà victimes des MGF et/ou protéger nos enfants, les fillettes néo-québécoises contre la pratique des MGF-excision.

En cette journée Tolérance zéro aux MGF-excision, le Réseau Femmes Africaines et le CI-AF Canada renouvellent leur appel à la solidarité dans la lutte contre les MGF et pour la santé et les droits humains des femmes d’Ailleurs et d’Ici et pour leur éradication à travers le monde à l’Horizon 2015.

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Source :

Aoua Bocar LY, Ph.D. présidente C.A. FAH2015
Oumou SOW, directrice CI-AF Canada

Site : FAH 2015

Mis en ligne sur Sisyphe, le 6 février 2006.

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