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Témoignage
Des proxénètes à l’Université ?

décembre 2002

"On veut travailler pour un bon salaire sans formation universitaire, on fait le trottoir, et on veut travailler pour un bon salaire avec formation universitaire et on retourne au trottoir."



Voici les conclusions d’une étude non officielle mené par des étudiants universitaires dont on taira le nom. Sachez cependant que l’une s’est fait proposer par un directeur de programme des « voyages et des études en Europe » et l’autre, en allant benoîtement voir son professeur d’informatique, l’a surpris en train de coïter avec une de ses camarades de classes sur une pile d’examens à corriger… Ce ne sont pas des blagues : chaque automne (c’est la saison du rut chez les professeurs d’université mâles), mariés, célibataires, peut-importe, on part à la pêche aux étudiantes.

D’aucuns appelleraient cela du « harcèlement », dans les milieux tolérants, on préfère fermer les yeux sur tout ce qui se passe entre étudiants et professeurs qui dépasse les limites de la décence… Rien n’est épargné, en fait d’"appâts" : poses indécentes, braguette de pantalons négligemment ouvertes, clins d’œil, regards appuyés, cerveaux dessinés comme des fesses, neurones dessiné comme des pénis, termes ambigus pouvant avoir un sens sexuel et relevant de la matière enseignée, et surtout, promesses alléchantes de bourses et de voyages faites au bureau du professeur aux étudiantes naïves et trop aimables… Croyez-le ou non, on a fait visionner dans le cadre d’un cours à l’Université un court métrage comportant une scène de sexe entre un professeur de 50 ans ventripotant, qui sussurait des mots en Italien, et une jeune étudiante gémissante(hahahaha). C’était trop drôle ! Moi pour ma part, j’ai assisté à la projection d’un documentaire en classe où on faisait du gros plan pendant cinq minutes sur la braguette du pantalon de quatre médecins dont la caméra suivait le parcours à travers un hôpital…

Les femmes avec un peu de fierté ou tout simplement lesbiennes tentent de se débarrasser des professeurs entreprenants en emmenant leurs enfants en classe, d’autres leur copain, d’autres encore s’habillent serré pour bien montrer leur bourrelets, ne se lavent plus les dents et forcent sur l’huile d’olive pour faire pousser les boutons. Malgré tout, les menaces voilées fusent : les étudiantes pas encore passées dans le lit d’un directeur de thèse « risquent de ne pas voir celui-ci très souvent au cours de leur maîtrise ou de leur doctorat », abandonnées à elles-mêmes… Quelle horreur !

Il n’y a pas grand fierté en effet de partager son professeur avec une quinzaine d’autres étudiantes, juste pour avoir un « job » au sortir de l’école… On pourrait rire des moyens grossiers employés pour appâter les étudiantes (qui n’aimerait pas voyager ?), si certains professeurs n’avaient pas cette mauvaise habitude de gérer des bordels, comme ils gèrent leurs recherches…. La prostitution organisées par des amateurs n’est rien en comparaison de la tournure que prend la chose pour la femme engagée et isolée dans ce genre d’activité clandestine, lorsqu’elle est organisée par des universitaires. Ce qui est parfois une activité volontaire devient l’esclavage de ce qu’on appelle « la traite des blanches », ce commerce de chair humaine à étendue mondiale. Les proxénètes connaissent toutes les techniques de lavages de cerveau qui permettent de faire d’une femme qui se croit « libérée » une bête de somme, une putain de luxe ou un bibelot. La science est délibérément mise au service de la haine de l’homme vis-à vis de la femme. La plupart des putains de luxe se seraient déjà assises sur les bancs d’université. Ce ne sont pas des femmes qui gèrent leurs affaires : elles n’ont aucune volonté (« robots »).

Bon, je crois que j’en ai assez dit sur « l’amour universel ». De toute façon, entre la volonté de contrôle absolu dont se teinte « l’amour » de l’homme envers la femme et la volonté de la femme d’être elle-même, en dépit du regard coléreux de celui qui ne veut que se reconnaître partout où il pose son regard, il y a place pour une voie tierce, celle de reconnaître que tout ce qui dit « double » possède une langue de serpent. N’y aurait-il qu’une unité exaspérante, celle dont l’homme tente la polarisation pour avoir l’illusion du « sens perdu », dans un monde où il n’y a que « tout ou rien » ? La nature est cruelle, dans un monde où les affects sont polarisés, et où la reconnaissance passe par l’acte de créer, comme Dieu. Si l’homme n’y est pour rien dans l’acte créateur de la reproduction, il n’est rien. C’est pourquoi il faut faire croire à la femme qu’elle n’est rien sans lui et qu’elle ne peut rien sans lui, et que c’est à partir d’une moitié et d’une autre qu’on forme le tout (égalité des sexes). Toute la « science » (évidemment au « dessus » de toute « croyance », par « magie » au dessus de tout soupçon) vous le criera. Mais ce ne sont que foutaises.

Ce texte a été publié le 23 octobre 2002 sur le site du Centre des médias alternatifs du Québec, sous les catégories Analyses/Femmes/Femmes. Le sous-titre est de Sisyphe.

Mis en ligne sur Sisyphe en décembre 2002




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