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Le mariage forcé tue !

20 octobre 2006

par Catherine Eudeline, Femmes solidaires

Sezen avait 19 ans. En France depuis 6 mois, Sezen refusait de se marier avec son cousin maternel. La famille lui impose le mariage. Les invités ont remarqué que Sezen pleurait sans cesse. Sezen demande à retourner en Turquie, elle a comme seule réponse de sa famille si tu reviens, je te tuerai. Sezen refuse d’avoir des relations sexuelles avec son cousin. Je ne peux avoir d’autres relations avec toi que celles qui existent entre un frère et une sœur. Même si tu devais me tuer, je refuse d’avoir des relations sexuelles avec toi. Le surlendemain de leur mariage, à savoir le 26 septembre 2006, le mari l’étrangle.

Le Centre d’information du Kurdistan, le Centre culturel Kurde de Paris et l’association Femmes solidaires dénoncent ce meurtre.

Sa mort de doit pas être passée sous silence !

Nous appelons les familles à éradiquer cette pratique traditionnelle patriarcale. Le mariage forcé est indéfendable. Le meurtre d’une femme, en particulier le crime d’honneur, est indigne dans tous les pays du monde.

En France, 70 000* jeunes femmes sont susceptibles d’être victimes de mariage forcé.

Femmes solidaires reçoit au sein de ses permanences 6% de jeunes filles victimes de menaces de mariage forcé.

En France, chaque mois, 6 femmes meurent des suites des violences conjugales.

Elles ont le droit de dire NON ! au mariage et NON ! aux relations sexuelles.

Nous ne voulons pas vivre dans une société qui ne repose pas sur le plein exercice des droits fondamentaux de la personne et sur des rapports humains entre les sexes basés sur le respect, l’échange et le principe de l’égalité.

Ce meurtre est une violation des droits humains et une atteinte aux droits de toutes les femmes ! Ne tolérons plus ces crimes odieux perpétrés contre les femmes !

La justice doit appliquer les lois faisant reculer les violences faites aux femmes et assurer le respect de leurs droits. Par respect pour Sezen, le criminel doit être sanctionné, de même que les personnes responsables de ce mariage forcé. L’application de la loi contribue au changement des mentalités.

Catherine Eudeline, responsable nationale des permanences Femmes solidaires
Gulnaz Duman Bilge, Centre Culturel Kurde Ahmet Kaya, Paris
Fidan Unlubayir, Centre d’information du Kurdistan, Paris

* Ce chiffre est contesté et paraît nettement exagéré.

 Publié aussi dans la Lettre de ResPublica 478, le 18 octobre 2006
* Site Femmes solidaires

Mis en ligne sur Sisyphe, le 20 octobre 2006

Catherine Eudeline, Femmes solidaires


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