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Prestation clownesque
29 novembre 2006
par
Un chef de parti, éventuel Premier ministre, prétendant au « trône » du Québec participe à un sketch visant à ridiculiser le Premier ministre du Canada et le Président des États-Unis. Est-ce drôle ou pas ? Cela peut faire sourire, mais il reste que ce n’est pas parce qu’on rit que c’est drôle ; au contraire, ce serait plutôt dramatique.
Monsieur Boisclair s’est prêté cette semaine à un exercice dangereux, honteux de la part d’un chef de parti : ridiculiser deux chefs d’état en parodiant un film culte sur l’homosexualité. Le danger de cette triste prestation ne réside pas dans le fait que monsieur Boisclair se prenne soudainement pour un humoriste, ni qu’il se présente franchement comme un homosexuel. Hélas, c’est beaucoup plus insidieux : c’est qu’il a manqué de jugement au point de ne pas comprendre la portée de sa participation à une telle activité. D’abord, il y joue le rôle d’un homosexuel qui s’approche d’une tente où deux autres (Harper et Busch) l’invitent à participer à leurs activités sexuelles. Ensuite, il répond que le Québec n’acceptera jamais cela. C’est lui le Québec ? Belle allégorie !
Bien évidemment, on comprend que le fait que Stephen Harper appuie Busch dans ses politiques ne convient pas au Québec et que Boisclair s’opposera à ce jeu d’alliance. Hé oui, cela est très clair.
Oui, on peut rire des gens qui font la manchette, on peut ironiquement soulever leurs travers, montrer qu’on n’est pas d’accord avec leurs idées, mais de grâce, laissons faire les caricaturistes, les humoristes. C’est leur métier. Si un présumé futur Premier ministre consent à jouer le clown dans de telles parodies, cela démontre la vacuité de son jugement. Comment fera-t-il plus tard pour se faire respecter par ses vis-à-vis canadien et américain ??? Les souverainistes se fichent du respect dû aux institutions ? Ils sont audacieux ? Tant mieux si on envoie paître des chefs d’État avec qui on doit négocier constamment ? On ne se met pas à genoux devant eux ?
Allons donc ! Ce n’est pas ainsi qu’André Boisclair montrera la force de son raisonnement et de son leadership.
Il s’agit là d’une simple question de diplomatie, de démocratie, de respect entre hommes politiques et cela, il aurait dû le comprendre. André Boisclair est-il un comédien ? Sans doute, mais il n’a pas encore sa carte de l’Union des artistes ... à ce que je sache.
Mis en ligne sur Sisyphe, le 29 novembre 2006