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La déclaration du Canada à la Commission de la condition de la femme des Nations Unies est tendancieuse et décevante

2 mars 2007

par Des groupes de femmes du Canada

Communiqué

OTTAWA, le 2 mars /CNW Telbec/ - Le 28 février 2007, le Canada a fait une
déclaration à la Commission de la condition de la femme des Nations Unies
(CCFNU), l’organisme onusien chargé de promouvoir l’égalité des femmes et des filles, et de surveiller la mise en oeuvre des accords internationaux ainsi que des engagements en ce qui a trait à l’égalité des femmes, notamment du Programme d’action de Beijing. Cette année, la CCFNU met l’accent sur l’élimination de toutes les formes de violence et de discrimination faites aux filles.

La déclaration du Canada à la CCFNU est le rapport que fait notre pays à la
communauté internationale. Le Canada est connu pour le solide leadership qu’il exerce sur la scène internationale dans la défense de l’égalité des femmes. Toutefois, la déclaration faite le 28 février 2007 montre clairement que nous faisons marche arrière en tant que pays et en tant que chef de file international.

A l’échelle planétaire, il est décevant que la déclaration n’ait pas énoncé ce que nous devons faire collectivement, à titre de communauté internationale, pour protéger les droits des filles à un enseignement public de qualité, aux soins de santé ainsi qu’à d’autres services publics, à l’abri de la violence et de la pauvreté et sans avoir à surmonter les nombreux obstacles à leur pleine égalité.

Les auteurs de la déclaration font état des partenariats étroits avec des
organisations féminines, des organisations non gouvernementales et d’autres
secteurs de la société. Ils précisent par ailleurs que le secteur bénévole a joué un rôle crucial dans les efforts déployés pour mieux sensibiliser la population et lutter contre la violence faite aux femmes et aux filles. Or, ce même gouvernement vient cette année de supprimer le financement accordé aux organisations féminines qui ont effectué les importants travaux de recherche et de sensibilisation visant à mettre à l’avant-plan la violence faite aux femmes et aux filles, sans oublier d’autres questions d’égalité, et qui ont proposé et amorcé des solutions à ces problèmes de société.

En effet, la déclaration est silencieuse sur la série de mauvaises décisions qu’a prises le gouvernement canadien concernant l’égalité des femmes et la
machinerie gouvernementale qui appuie l’égalité des femmes. Depuis qu’il a
pris le pouvoir en janvier 2006, le gouvernement Harper a coupé 43% du budget opérationnel de Condition féminine Canada (CFC), fermé 12 des 16 bureaux régionaux de CFC, éliminé le financement aux groupes de femmes qui effectuent la recherche et qui militent pour l’égalité des femmes, éliminé le Programme de contestation judiciaire, déchiré les accords fédéral-provinciaux sur les services de garde, et refusé de mettre en oeuvre une loi proactive en matière d’équité salariale.

Nous tenons à rappeler à notre gouvernement que l’égalité des femmes et des filles est loin d’être la réalité au Canada et qu’elle l’est encore moins lorsqu’il s’agit de femmes autochtones, de femmes de groupes raciaux visibles, de femmes ayant un handicap, de jeunes femmes, de femmes âgées, de femmes pauvres et de femmes marginalisées.

Les auteurs de la déclaration laissent entendre qu’il faut doter les filles des outils voulus pour leur permettre d’exercer leurs droits et que les gouvernements se doivent d’apprendre à bien reconnaître, à respecter et a appuyer la "résilience et le labeur" des filles. Le gouvernement a maintenant pour approche de financer des projets à court terme, des projets qui selon lui auront une incidence directe sur la vie des gens. Comment, nous demandons-nous, cette approche permet-elle de trouver des solutions réelles aux causes profondes de l’inégalité ? Comment une telle approche assure-t-elle aux jeunes filles que l’égalité est à leur portée ? Et comment ce gouvernement peut-il prétendre qu’il fait la promotion des droits des
femmes et des filles, qu’il leur donne accès à ces droits et qu’il met à leur disposition les services publics qu’il leur faut pour exercer leurs droits ?

Il est clair, la déclaration du Canada est frileuse sur la position que devrait prendre le Canada sur la question de l’égalité des femmes et des filles. Mais nous continuerons de veiller à ce que le gouvernement du Canada remplisse, à l’échelle internationale, ses obligations au chapitre de l’égalité des femmes et des filles. Nous resterons vigilantes. Nous refuserons de nous laisser museler.

La voix canadienne des femmes pour la paix
YWCA Canada
Association des femmes autochtones du Canada
Le Conseil national des femmes du Canada
La Fédération canadienne des clubs de femmes de carrières commerciales et
professionnelles
La Fédération canadienne des femmes diplômées des universités
L’Alliance de la Fonction publique du Canada
La Fédération des enseignantes et enseignants de l’Ontario
L’Alliance féministe pour l’action internationale
L’Institut canadien de recherche sur les femmes
L’Association nationale Femmes et Droit
Caucus des femmes de l’Université McGill, Faculté de droit

 Source : www.cnw.ca

Mis en ligne sur Sisyphe, le 2 mars 2007

Des groupes de femmes du Canada


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