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Femmes et enfants tués par des hommes ou des inconnus au Québec en 2006

1er juin 2007

par Martin Dufresne

Femmes et enfants tués par des hommes ou des inconnus au Québec en 2006

Au moins 27 (23 femmes, 3 jeunes femmes)
De ce nombre (notices en caractères gras) :
- au moins 22 tuées par un conjoint, ex-conjoint, partenaire sexuel, père ou frère (87% des victimes - un pourcentage sans précédent !)
- 2 enfants tués par leur père, (66% des jeunes)

Brigitte Serre, 17 ans, battue et poignardée 72 fois avec une bouteille de bière brisée et un poignard à Saint-Léonard, le 25 janvier, par Sébastien Simon, un "skinhead" de 18 ans, dans une station-service Shell où elle travaillait de nuit. Simon a été condamné en septembre 2007, à une peine de 25 ans avant toute libération conditionnelle pour meurtre prémédité. Un complice, Tommy Gagné, 20 ans, a plaidé coupable à une accusation de meurtre non prémédité et a été condamné à 10 ans de prison avant toute libération conditionnelle. Un autre complice, Joël Nantais, qui attendait dans la voiture à l’extérieur de la station-service, n’a écopé que de 18 mois avec sursis après avoir plaidé coupable à des accusations de vol qualifié et de complot.

Guylaine Bélanger, 43 ans, tuée de plusieurs coups chez elle à Charlesbourg, dans la nuit du l1 au 12 février, après que la police, appelée par des voisins qui entendaient des coups et des cris, soit repartie parce qu’on ne leur avait pas ouvert la porte de l’appartement de la victime... Comme Bélanger se prostituait, les voisins soupçonnent que l’assassin, encore inconnu, était peut-être un prostitueur, preuve du caractère mensonger du discours présentant l’organisation de bordels "discrets" comme plus sécuritaires pour les femmes ainsi exploitées.

Lise Legault, 35 ans, abattue à Granby, le 12 mars, par son mari Patrick Adam, 36 ans, un joueur compulsif à qui elle avait refusé les revenus du salon de coiffure qu’elle opérait dans le sous-sol du domicile familial. Celui-ci s’est ensuite suicidé. Leurs deux enfants, de 5 et 8 ans, dormaient à l’étage.

Jessica Racine, 19 ans, d’Alma, tuée le 1er mai par son ex-conjoint, Jimmy Laforêt, 23 ans, qu’elle avait laissé trois semaines plus tôt. Celui-ci s’est ensuite suicidé en se jetant dans les Chutes Montmorency, à Québec.

Louise Fortin, 47 ans, abattue de 3 coups de fusil de chasse par son mari Roger Turmel, 49 ans, à Gatineau, le 11 mai. Elle lui avait annoncé leur divorce, après 27 ans de mariage, quelques semaines plus tôt.

Colombe Pelletier, 38 ans, mère de deux enfants, battue à mort chez elle à St-Georges-de-Beauce le 12 mai, par son conjoint de 56 ans, Madjid Saiari Abdel, qui a été retrouvé quelques heures plus tard, blessé, dans un stationnement. Il se serait infligé ces blessures et a été accusé de meurtre au deuxièeme degré.

Géralda Dubé, 76 ans, tuée d’un coup de revolver par son conjoint, Marcel Breault, 70 ans, chez elle à Pointe-Calumet le 12 mai. On a dit qu’il avait le cancer et « ne voulait pas la laisser seule ». Il s’est ensuite suicidé.

Geneviève Beaulieu, 30 ans, mère autonome d’une fillette de 10 ans, abattue de plusieurs coups de feu chez elle où elle conservait des stupéfiants, à St-Christophe d’Arthabaska, le 19 mai. Aucune arrestation n’a encore été effectuée même si des caméras de surveillance ont vraisemblablement enregistré la scène.

Nassima Saroufim, 52 ans, battue à mort chez elle à Gatineau le 23 mai, en même temps que sa mère de 83 ans, Afife Saroufim, en visite du Liban, par son ex-mari Abdulnasser ElChamouri, 48 ans, un chauffeur de taxi, dont elle était séparée depuis peu et qui s’est ensuite pendu. Les corps des victimes ont été retrouvés par un des 3 enfants de Saroufim à son retour de l’école.

Une femme de 57 ans qui vivait seule chez elle, à Montréal, dans le quartier Côte-des-Neiges, a été battue à mort durant la fin de semaine du 10-11 juin. La police n’a même pas divulgué son nom.

Colette Couture, 87 ans, abattue à Montréal, le 29 juin, d’un coup de fusil de chasse, par son fils, Donald, 61 ans, postier retraité chez qui elle habitait. Donald Couture, qui s’est ensuite suicidé, avait sorti la victime d’un centre d’accueil parce qu’à ses dires, on ne l’y traitait pas assez bien. Elle était paralysée à la suite d’un ACV, ce qui a permis aux médias de parler de « meurtre par compassion ».

Faye Geraghty, 35 ans, retrouvée morte le 23 juillet, à Sherbrooke par son ex-conjoint - qui avait la garde partagée de ses 3 enfants de 9h à 13 h chaque jour - chez elle. Il a été arrêté et inculpé de meurtre prémédité. le 10 août chez lui à Lennoxville.

Myriam Kathoun Njonkou-Kouando, 18 ans, une femme originaire du Cameroun, poignardée à mort à Montréal le 5 août au soir par son partenaire sexuel, Luc Charlotin, 19 ans, qui après s’être enfui nu de l’appartement, s’est rendu à la police. Il n’a pu comparaître, quelques jours plus tard, à cause d’une « crise de schizophrénie ».

_____________________, femme de 50 ans, retrouvée morte chez elle, rue Concorde à Limoilou, le 9 août. Son conjoint, qui lui rendait fréquemment visite, a été interrogé par la police.

Anastasia Rebecca DeSousa, 18 ans, tuée de plusieurs coups de feu au Collège Dawson, le 13 septembre, par Kimveer Gill, 25 ans, un homme sans emploi qui vivait au sous-sol chez ses parents à Laval, s’entraînait au tir dans un club sportif et avait annoncé sur un site Web la chasse aux « preppies » qu’il préparait. Gill, qui est entré dans l’établissement sous les yeux de deux agents de police après avoir blessé des étudiants à l’extérieur du collège, a tué DeSousa de plusieurs balles et blessé dix-neuf personnes - dont deux très gravement - avant d’être touché par une balle de la police et de se suicider.

Diana Martinez, 29 ans, tuée le 14 septembre à Mont-Tremblant, dans le secteur de St-Jovite, par Steve Poisson, le conjoint de son âge avec qui elle habitait. Il a été appréhendé et accusé de meurtre.

Mila Voynova, 40 ans, historienne et professeur de gymnastique, tuée dans son sommeil en même temps que ses deux filles, Eva, 17 ans, et Alia, 10 ans, à Beaconsfield, le 13 octobre, à coups de revolver .357, par le père de famille, Dragolub Tzokovitch, 41 ans, un psychologue qui éprouvait des problèmes psychologiques depuis quelque temps et a averti un ami par courriel avant les meurtres que « c’était sa dernière journée sur Terre ». La police n’a été avertie par cet interlocuteur que le lendemain et il était trop tard...

Melissa MacDonald, 32 ans, travailleuse en garderie, poignardée à mort chez elle, dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce, à Montréal, le 15 octobre, par un ex-conjoint violent, Christopher Walters, 41 ans, avec qui elle avait rompu il y a 2 semaines après plusieurs années de violences. Walters avait d’ailleurs été interpellé à l’été 2004 pour violences contre MacDonald et possession d’arme à feu, mais le procureur de la Couronnme avait abandonné la poursuite. Rejoint alors qu’il s’éloignait du lieu du meurtre, le meurtrier a ensuite menacé les policiers avec un couteau de chasse et a été blessé d’une balle. Il a été accusé de meurtre non prémédité.

Francine Guignard, quinquagénaire, tuée à Limoilou le 26 octobre par son partenaire Michel Larouche, un trafiquant de stupéfiants de 54 ans, qui lui a donné une dose de plus de 30 mg de morphine. Il a été accusé d’homicide involontaire et de négligence criminelle ayant causé la mort.

Catherine Bourbonnière, 27 ans, vendeuse dans une boutique de ses parents, poignardée à mort chez elle à Québec, dans le quartier St-Roch, le 31 octobre. Après l’émission d’un avis de recherche, son amant, Hugo Jesus Gamez Pineda, 30 ans, s’est rendu à la police de Montréal le lendemain et a été accusé de meurtre prémédité. Il a été condamné à perpétuité en 2007.

Lor Huy Teang, 47 ans, poignardée à mort par son mari Ly Hieng Kia, 53 ans, qui a caché son corps entre le lit et le mur de sa chambre, le 3 décembre à Montréal. Après avoir servi le déjeuner à son fils de 6 ans, Kia s’est ensuite suicidé avec un couteau de cuisine. Des proches ont raporté que le couple était « en difficultés » depuis quelque temps mais sans en dire plus - la violence conjugale est un lourd tabou dans la collectivité du sud-est asiatique. Ils étaient mariés depuis sept ans et étaient arrivés du Cambodge au Canada il y a une vingtaine d’années.

Anna Palmerone, 65 ans, trouvée morte chez elle avec son mari Jacques Lavigne, 69 ans, après l’incendie de son domicile à Repentigny le 9 décembre. Un des corps portait des traces de violence et l’incendie aurait été allumé.

Kelly Morisseau, femme autochtone prostituée de 27 ans, trouvée tôt le matin du 10 décembre dans un stationnement de Hull, à l’entrée du Parc de la Gatineau, nue et ensanglantée après avoir été poignardée une douzaine de fois. Décès constaté à l’hôpital. Aucun suspect n’a été appréhendé.

« Là où il n’y a pas de noms, il n’y a pas de morts. »
(Une des mères de la Plaza del Mayo, en Argentine)

Martin Dufresne


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