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Un Québec sans prostitution est possible : la CLES au Forum social québécois

23 août 2007

Communiqué

La Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES) invite la population à discuter de l’abolition de la prostitution au Forum social québécois, à Montréal.



Samedi le 25 août 2007
*11h00 à 13h00*
Salle DS-R520
Pavillon J.-A. DeSève de l’UQAM
320, rue Sainte-Catherine
Montréal
Atelier organisé par la Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES)

La prostitution est indissociable de l’exploitation sexuelle et de la traite des femmes et des filles à des fins commerciales. Pour lutter contre la mondialisation, le militarisme et la montée de la misogynie qui légitiment la prostitution, la CLES propose une alternative au discours de banalisation de la violence subie par les femmes dans l’industrie du sexe au Québec. On accordera une large importance à la prévention de la traite au Québec, en éradiquant la prostitution comme violence envers les femmes et les filles.

ON VOUS Y ATTEND... pour débattre, pour entendre un autre discours, entendre la parole de femmes engagées dans la transformation sociale.

Un Québec sans prostitution est possible !

Nous rappelons aux participantEs du premier Forum social québécois qu’il ne peut être question de changer le monde si nous ne transformons pas la vie des femmes. C’est pourquoi confronter l’institution de la prostitution, ses liens avec l’oppression des femmes, son industrialisation, sa mondialisation, ses rouages, ses impacts sur la vie des femmes et sur la lutte pour l’égalité, etc., sont autant d’enjeux pour construire un Québec de justice, de paix, de solidarité, de liberté et d’égalité.

La prostitution, qu’elle se fasse dans la rue ou via des agences d’escorte, dans des salons de massages dits érotiques, bars spécialisés ou bordels, via la pornographie ou Internet, est indissociable de l’exploitation sexuelle et de la traite des femmes à des fins sexuelles, puisque la majorité des femmes dans la prostitution sont trafiquées par les réseaux de proxénètes en fonction des marchés créés par l’oppression sexiste dans les quartiers, les villes, les régions ou les pays ciblés.

La montée de la mondialisation, de la militarisation et de la misogynie s’accompagnent d’une propension néo-libérale à légitimer et légaliser la prostitution sous divers prétextes : répondre à une « demande » présentée comme naturelle, « protéger » certains quartiers résidentiels, contrer le crime organisé. On promet même de réduire la violence infligée aux femmes dans la prostitution. En fait, l’exploitation sexuelle des femmes et des jeunes est affaire de profits énormes pour les proxénètes, la grande entreprise et ses médias et nos gouvernements.

La Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle - une organisation communautaire regroupant des groupes de femmes, des universitaires et d’autres intervenantEs - croit que banaliser et multiplier la prostitution équivaut à légitimer la violence envers les femmes. Cette exploitation touche particulièrement les femmes doublement marginalisées (pauvres, racisées, migrantes, autochtones, adolescentes, victimes d’inceste et de viol, etc.).

Les femmes qui sont actuellement dans la prostitution méritent solidarité et respect. Il est urgent de leur assurer un accès équitable aux services sociaux et de santé. Nous dénonçons et luttons avec elles contre la violence dont elles sont victimes, comme nous le faisons pour toute violence envers les femmes. Toutes les femmes ont le droit de vivre dans un monde où l’on n’a pas à se prostituer pour survivre, pour tenter d’échapper à l’aliénation.

Nous refusons d’endosser la marchandisation du corps des femmes par les proxénètes et les prostitueurs ou d’avaliser le marché sexiste et raciste imposé par notre société. Et vous ? Endossez-vous le système prostitutionnel ?

Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle

QUELQUES PAS À FAIRE...immédiatement

* Les hommes doivent cesser d’acheter des femmes et des filles.

* Nous devons :


     reconnaître que la prostitution est une forme de violence, d’exploitation et de domination des femmes par les hommes ;

     réclamer une grande campagne d’éducation publique et scolaire pour contrer toute banalisation de la prostitution et du proxénétisme en insistant sur le fait qu’acheter des rapports sexuels n’est pas compatible avec une égalité de fait entre les femmes et les hommes ;

     appuyer les organismes qui font un travail d’éducation, de prévention et de recherche d’alternatives à la prostitution ;

     exiger que l’État québécois cesse de tolérer et de favoriser les crimes que sont le proxénétisme, la traite et le tourisme sexuel et l’achat de « services sexuels » par les prostitueurs en donnant le mandat aux corps policiers de poursuivre les proxénètes et les clients de la prostitution, y compris les entreprises médiatiques qui tirent profit du commerce de la prostitution dans leurs médias ;

     demander que l’État exige des fonctionnaires et des parlementaires de ne pas acheter de « services sexuels » dans le cadre de leurs fonctions, sous peine de sanctions ;

     pousser l’État à prendre des mesures concrètes pour que cesse, sur le territoire québécois, toute forme de criminalisation, de judiciarisation, de harcèlement systémique et de déni de justice aux femmes dans la prostitution, y compris les survivantes de la traite ;

     exiger l’application réelle de la « Loi pour l’élimination de la pauvreté » et l’instauration de mesures essentielles pour permettre aux femmes d’échapper à la pauvreté (hausse du salaire minimum à un niveau permettant de vivre décemment, indexation et hausse des prestations d’aide sociale, politique de logement social bonifiée, refonte en profondeur du régime fiscal, mesures spécifiques d’accès à l’emploi pour les femmes autochtones et les femmes immigrantes, reconnaissance des compétences des femmes ayant obtenu des diplômes ailleurs, élimination du sexisme de la loi et des directives liées à l’immigration, etc.).

     Pour en savoir plus : la_cles@yahoo.com ou visiter l’espace Web de la CLES.

    Mis en ligne sur Sisyphe, le 22 août 2007




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