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L’Agenda des femmes 2008 - La parole aux filles de 9 à 12 ans

22 novembre 2007

par Élaine Audet

Être une fille, qu’est-ce que ça veut dire au juste lorsqu’on a 9-12 ans, à cet âge où tout bouge, où notre personnalité se teinte des valeurs familiales, mais aussi de celles de nos ami-es, de la culture ambiante ?



Porteuses d’expériences diverses, douze filles ont joué le jeu et répondu à cette vaste question. Comme à son habitude, l’Agenda des femmes présente des textes de différents horizons. Cette année, ils proviennent de la Belgique, du Burkina Faso, du Mali, du Mexique, de la Suède, en passant bien sûr par le Québec, avec des voix d’origine haïtienne et chinoise, celle d’une autochtone, celles de jeunes Montréalaises anglophones, et enfin celles de Franco-ontariennes.

Il y a des réflexions qui frappent en plein cœur, ainsi celle de Katia, 10 ans (Mexique) : "Je vois que les adultes font juste travailler, ils ne jouent plus, ils ne prennent plus une crème glacée avec autant de plaisir, comme moi je le fais. En plus, quand je demande s’ils veulent de ma crème glacée, ils me disent non. Ils préfèrent finir ce qu’ils sont en train de faire que me donner trois minutes à moi. Tout le monde paraît occupé pendant que moi je suis heureuse... quand je grandirai, je veux être encore une fille."

D’où qu’elles viennent, elles ont toutes conscience des inégalités dans le monde. Pour Mélodie, 8 ans, née en République populaire de Chine et vivant à Montréal : "Être une fille aujourd’hui, c’est avoir la chance de voyager, d’étudier, de faire ce qu’on aime. Ça n’a pas toujours été pareil, et même aujourd’hui, dans le monde, il y a des endroits où c’est très différent d’ici."

Elles constatent aussi la différence entre leurs valeurs et celles des garçons. Pour Djélika (Burkina Faso) : "Les comportements des garçons sont violents et les filles sont soumises. Les garçons sont bandits mais pas tout le temps." On y apprend que les filles sont souvent meilleures que les garçons à la course et, pour Rokiatou, 10 ans (Mali), il n’y a pas de différence entre les garçons et les filles à l’école, comme il y en a à la maison où les filles font la cuisine et les garçons travaillent aux champs : "Je pense que l’école, c’est plus facile pour les filles, parce qu’elles savent mieux faire. Elles travaillent bien, elles écrivent bien."

Elles rêvent de devenir enseignante, vétérinaire, de soigner, rencontrer et aider les autres. Bien que toutes affirment l’égalité (dans la différence) entre les filles et les garçons, on constate que les stéréotypes de féminité et de virilité ont la vie dure, et s’enracinent dès le plus jeune âge. La sensibilité est même considérée comme un défaut par certaines, mais l’amitié entre filles demeure pour toutes une valeur importante. Katherine, 12 ans (Montréal) fait état du sexisme et se déclare prête à se battre pour tout ce qui est juste, même avec ses parents, ses frères, ses sœurs, ses ami-es et ses profs : " C’est ça que ça veut dire être une fille ; c’est ça que ça veut dire être une personne. Tout le monde est différent, et il y en a qui devront vivre avec ça. "

En plus des témoignages toujours intéressants sur un thème donné, l’agenda remue-ménage offre des espaces pour la planification annuelle, l’inscription au jour le jour des rendez-vous, les notes en début de mois, un annuaire des services pour les femmes et son carnet d’adresses à la fin. Une tradition, née du féminisme, qui a fait ses preuves.

L’Agenda des femmes 2008
ISBN : 978-2-89091-263-2 • 208 p.
• Illustré •
La semaine en "un coup d’œil" • 12,95 $

Mis en ligne sur Sisyphe, le 11 novembre 2007.

Élaine Audet


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