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La pauvreté a des effets dévastateurs sur la santé des enfants
Presse Canadienne

30 novembre 2007

Dépêche de La Presse Canadienne

MONTREAL, le 22 novembre 2007 - La pauvreté est moins sévère au Québec que dans le reste du Canada, mais elle a toujours un impact majeur, pouvant aller jusqu’à la mort, chez les jeunes.

C’est ce que révèle le 3e rapport national sur la santé des Québécois, qui se penche cette année sur les liens entre la pauvreté et la santé et, plus particulièrement, celle des jeunes.

Certes, le fait que les personnes les plus pauvres soient en moins bonne santé que les plus riches était déjà bien connu, mais le rapport dresse un portrait complet, précis et plutôt dévastateur des effets de la pauvreté.

Il ajoute de plus que les effets de la pauvreté sur la santé sont permanents, en ce sens qu’un jeune démuni a beau sortir de la pauvreté à l’âge de 17 ans, par exemple, il en subira les contrecoups sur sa santé tout sa vie.

Ainsi, le volumineux document démontre que le taux de mortalité des moins de 18 ans les plus pauvres est trois fois plus élevé chez les garçons et deux fois plus élevé chez les filles que celui des jeunes les plus riches.

Les experts ont analysé une centaine d’indicateurs de l’état de santé et ont découvert que les enfants pauvres sont désavantagés dans près de 70 cas. Seulement cinq indicateurs placent les enfants riches en désavantage, mais l’une de ces exceptions touche, par exemple, les traumatismes subis lors d’activités sportives et récréatives, auxquelles les plus pauvres ont moins accès.

Aussi, les taux d’hospitalisation des enfants pauvres, leur risque d’avoir un poids insuffisant à la naissance, de souffrir d’athme ou d’otites sont tous plus élevés que chez les enfants plus riches.

Les garçons de milieux défavorisés ont un taux d’hospitalisation pour troubles mentaux de 127 pour cent plus élevé que celui des mieux nantis et ce taux est de 37 pour cent plus élevé chez les filles.

Celles-ci sont 17 fois plus nombreuses à devenir mères avant 20 ans lorsqu’elles sont pauvres que lorsqu’elles sont aisées.

Les enfants pauvres ont également de trois à quatre fois plus de retards scolaires, trois fois plus de troubles graves de comportement et sont moins nombreux à obtenir leur diplôme d’études secondaires que leurs contreparties plus riches.

Le rapport comporte toutefois des données très positives. On y apprend notamment que la pauvreté est moins présente, moins intense et moins grave au Québec que dans toutes les autres provinces canadiennes.

Le Québec se compare aussi favorablement aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, à l’Australie, à l’Italie et à l’Espagne en matière de lutte contre la pauvreté.

Cependant, il traîne un peu de la patte face à la France, l’Allemagne et la Hollande et se trouve loin derrière les champions de la lutte contre la pauvreté, en l’occurrence, les quatre pays scandinaves.

Le directeur national de la santé publique, le docteur Alain Poirier, affirme avec force que le meilleur outil de prévention en matière de santé demeure la lutte contre la pauvreté. Il note que la situation des familles avec enfants s’est améliorée ces dernières années, en raison notamment de nombreuses mesures gouvernementales de soutien aux familles.

En contrepartie, il fait valoir que le groupe des ménages pauvres compte une proportion de plus en plus forte de travailleurs, même à temps plein, et croit qu’il est nécessaire de hausser les salaires horaires.

De même, le docteur Poirier se dit convaincu qu’il faut intensifier la "mission santé" de l’école par où passent l’ensemble des jeunes Québécois et pour qui la prévention peut avoir des effets bénéfiques à long terme.

Transmis par Yahoo Actualités.

Le rapport n’est qu’en version électronique et format PDF. On peut le trouver sur le site du Ministère de la Santé et des Services sociaux.

 Troisième rapport national sur l’état de santé de la population du Québec - Riches de tous nos enfants. La pauvreté et ses répercussions sur la santé des jeunes de moins de 18 ans.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 22 novembre 2007




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