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Le Plaisir de tuer
Une critique des pages sur le viol du livre "Le Plaisir de tuer"

18 mai 2008

par Brigitte Brami

Cet article a été suspendu pendant quelque temps en raison d’une mise en demeure de l’auteur et de l’éditeur du livre dont il est question ici. Un avis juridique indique qu’aucune raison ne nous oblige à suspendre cet article plus longtemps. Nous accorderons, comme il se doit, un droit de réplique à l’auteur du livre s’il le réclame (sitesisyphe@yahoo.fr). Sisyphe.

***


Les Editions du Seuil ont publié en février 2007 un livre de Michel Dubec, au titre racoleur : Le Plaisir de tuer.

Le docteur Michel Dubec est psychanalyste, mais c’est surtout un expert psychiatre national auprès des tribunaux.

Or donc, dans ses écrits (retranscrits par la journaliste Chantal de Rudder), il justifie les violences faites aux femmes, et même les viols, au nom de la sacro-sainte nature de la sexualité masculine.

Le Dr Michel Dubec reconnaît une espèce de solidarité de sexe, qui va jusqu’à une véritable complicité masculiniste, avec le violeur et tueur en série, Guy Georges, qu’il a expertisé :

« Sans que je lui en parle, le tueur de l’Est parisien a peut-être deviné le trouble que j’ai ressenti en regardant les photos de ses victimes. Je les trouvais très attirantes.
(...) Une communauté de désir nous rapprochait Guy Georges et moi. (...) parce qu’il existait entre nous un partage des mêmes “objets érotiques“, j’ai pu faire un bout de chemin avec le tueur en série le plus célèbre de l’Hexagone (...) Je ne partageais pas la pulsion homicide de Guy Georges, heureusement. Mais je pouvais ressentir ce qui provoquait sa pulsion érotique. Entre nous, je l’avoue, ce goût commun entrebâilla une porte, jusque-là verrouillée à double tour, sur un possible échange. » (pages 211-212).

Or, cette attirance sexuelle, que Michel Dubec revendique, de façon indécente dans une pareille situation, aurait dû provoquer chez un individu « normal » - a fortiori chez un psychanalyste et expert psychiatre - non pas un rapprochement solidaire avec le tortionnaire en question, mais au contraire, davantage de révolte envers ce dernier et un surcroît d’empathie à l’égard de ses victimes sauvagement violentées.

Pourtant, si l’expert dénonce sans ambiguïté les meurtres de Guy Georges nés de ses pulsions homicides, il s’identifie à ce violeur avec une notoire excitation sexuelle :

    « Oui, c’était possible de s’identifier à ce violeur qui baise des filles superbes contre leur gré (...) Jusque-là, on peut le comprendre, et même, il nous fait presque rêver, il nous agrippe crûment par nos fantasmes. » (page 213).

Comme le fait rêver la description de la vie sexuelle du tueur en série que l’expert relate avec une admiration non dissimulée :

    « Sa vie sexuelle est trépidante, son tempérament étonnant, il est capable de baiser cinq fois par jour ! » (page 218),

ce qui est inadmissible déontologiquement, - sans relever ici la délicatesse des termes utilisés par ce grand spécialiste payé par les contribuables - car il a une véritable responsabilité, et ce qu’il dit et qu’il écrit est rendu publiquement avec son statut d’expert psychiatre national auprès des Tribunaux.

Nous ne pouvons laisser passer ces propos aussi clairs : « Guy Georges, c’est différent. On peut être avec lui, jusqu’au viol compris. » (page 213).

Pour les justifier, Michel Dubec nous ressort l’antienne selon laquelle :

    « Pour parler sans détour, dans la sexualité masculine, il existe un intérêt à obtenir la défaveur de sa partenaire, pas seulement ses faveurs ; à faire crier la femme, peu importe la nature de ses cris. L’acte de pénétrer est en lui-même agressif. Si un homme est trop respectueux d’une femme, il ne bande pas. » (page 213).

Ce refrain maintes fois entendu n’a pour finalité que de faire perdurer des relations inégalitaires entre les hommes et les femmes, y compris à l’intérieur de leurs relations sexuelles. C’est une approche archaïque, une vision primaire et profondément machiste, avec toujours la même sempiternelle distribution des rôles sexuels figés une fois pour toutes. Mais ce dont il s’agit également ici, c’est un véritable appel au « viol compris ».

En émaillant son compte-rendu de détails sordides, Dubec parle de viols manifestes, mais ces derniers restent aux yeux de l’expert des expériences sexuelles légitimes puisqu’elles ont réussi à satisfaire Guy Georges ! Expériences selon lui abouties puisque seul compte le point de vue masculin, en l’occurrence celui du tueur en série :

    « Il ne s’inhibait pas au dernier moment, il était capable de leur faire l’amour quasi normalement. Il y avait éjaculation à l’intérieur du vagin. Guy Georges donne le sentiment que l’acte sexuel était consommé avec complétude. » (page 213). Qu’importe la victime, et malgré les violences endurées, il est ici question de « faire l’amour quasi normalement » (sic) ! Le viol est donc revendiqué en tant qu’expérience sexuelle comme une autre. Du moment que le mâle a bien éjaculé à l’intérieur du vagin, où est le problème ? Et que demande donc encore la femme, elle a même eu droit à un préservatif !

Qui sont nos experts psychiatres nationaux ?

Ce à quoi nous répondons : mais qui sont nos experts psychiatres nationaux ? Peut-on continuer à en laisser certains véhiculer aussi impunément, et sous le label scientifique, toute cette horreur idéologique violemment et dangereusement misogyne ?

Que deux choses soient bien claires, d’une part, il ne s’agit ici aucunement de contraindre en aucune façon la liberté d’expression. En effet, l’expert dont il est question est un homme de pouvoir, il est reconnu et très souvent nommé dans de grandes affaires de justice, mais il est aussi sollicité dans des commissions pour donner son avis au plus haut niveau gouvernemental. Ce n’est pas un individu comme un autre, non, il porte une très grosse responsabilité, et ses rapports d’expertises ainsi que ses propositions ont des conséquences concrètes. On imagine avec une certaine appréhension ce que de tels propos peuvent tacitement autoriser comme comportements délétères, et l’on craint leur influence, car ils ne vont pas dans le sens du respect des droits fondamentaux des personnes.

D’autre part, bon nombre de psys se situent d’emblée sur plusieurs niveaux de lecture et d’interprétation, c’est une position stratégique, donc consciente, adoptée afin de contrer d’éventuelles critiques. Ces psys en viennent très rapidement à brandir l’arme rhétorique habituelle : la défense du fantasme et de sa liberté absolue. Or, une fois pour toutes : les féministes ne veulent empêcher personne de fantasmer. Le fantasme n’a rien à voir avec les lignes écrites par Dubec. Il s’agit hélas de véritables viols et Dubec a dû véritablement être en proie à une excitation sexuelle qui l’a submergé - ce qu’il reconnaît volontiers - en écoutant leur récit détaillé fait par Guy Georges. Preuve en est : pourquoi Dubec accepte t-il le fantasme de viol et pas celui d’assassinat ? La réponse, l’expert la donne lui-même, c’est bien sûr parce qu’il ne s’agit pas seulement de fantasme mais aussi d’acceptation du viol lui-même car :

    « Oui, c’était possible de s’identifier à ce violeur qui baise des filles superbes contre leur gré, mais évite de les soumettre à des conditions trop crapuleuses ou de les terrifier, au point qu’elles ne devinent pas qu’elles vont mourir. Deux d’entre elles ont demandé à Guy Georges d’enfiler un préservatif et il a accédé à leur requête, comme si de rien n’était ! » (page 213).

Et l’expert de rajouter :

    « Après, quand il tue, tout bascule. On le rejette, incapable de saisir, ressentir, appréhender pourquoi il le fait (...) Et l’on en veut à Guy Georges du bout de chemin qu’on a été capable de faire avec lui(...) » (page 213).

Le bout du chemin que Dubec a fait avec Guy Georges, c’est l’identification massive au violeur et l’excitation sexuelle sadique liée au récit du viol. Le tabou pour l’expert psychiatre, ce n’est donc pas le viol ; le tabou, c’est le meurtre. Avec ces quelques lignes, notre savant fixe les limites de l’acceptable et de l’inacceptable. Le viol étant à ses yeux de l’ordre de l’admissible ; il le fait même rêver.

Michel Dubec a ainsi fait preuve d’une absence totale du respect élémentaire dû aux familles des victimes.

Nous sommes en droit de nous interroger sur les débordements identificatoires d’un psychanalyste qui, selon ses propres écrits, a travaillé sur son inconscient des années durant au cours d’une analyse personnelle. En effet, quand un expert, dont la neutralité est indispensable professionnellement, en arrive à une telle explosion de ses propres sens et qu’il découvre qu’il perd ainsi tout recul et toute distance, il me semble que la seule attitude digne qu’il puisse avoir est de se désister.
Ce que n’a pas fait Michel Dubec qui a préféré ouvertement prendre le parti des violences et des viols faits aux femmes. Violences et viols qui l’ont fait bander.

Pour information

Courriel.


Quelques actions possibles

Lettre aux Éditions du Seuil

Date
Prénom + NOM
Adresse complète

Monsieur le Directeur Général des Editions du Seuil
27, rue Jacob
75006 PARIS

Monsieur le Directeur,

Vous avez publié au début du mois de février 2007 un livre signé Michel Dubec, aidé par la journaliste Chantal de Rudder, sous le titre de LE PLAISIR DE TUER.

L’auteur en question l’a écrit en sa qualité d’expert psychiatre national auprès des tribunaux.

Or, plusieurs lignes écrites sont particulièrement irrespectueuses des droits fondamentaux de la personne, dans la mesure où elles justifient les viols.

Il semble que la propre fascination de Michel Dubec pour Guy Georges - dont le récit des agressions sexuelles de ce dernier à l’encontre des femmes a excité sexuellement l’expert qui le reconnaît lui-même - l’ait ensuite conduit à écrire des propos très dangereux, et que vous avez cautionnés en les publiant.

Quel que soit le contexte de ces lignes, il est injustifiable d’affirmer que :

« On peut être avec lui (Guy Georges) jusqu’au viol compris » parce que « Oui, c’était possible de s’identifier à ce violeur qui baise des filles superbes contre leur gré ». Car, « Jusque là, on peut le comprendre, et même il nous fait presque rêver, il nous agrippe crûment par nos fantasmes. »

Il est étonnant et navrant que les éditions du Seuil aient cédé à la tentation d’éditer ces pages, écoeurantes et indignes.

C’est pourquoi, nous sommes nombreux, hommes et femmes, à nous mobiliser contre les dérives inadmissibles de l’auteur de ces lignes qui s’est laissé aller à une confusion des genres entre fantasmes personnels et déclarations publiques, sous couvert de la respectabilité de sa fonction d’expert psychiatre national auprès des tribunaux. Dérives dont votre maison d’édition a été complice en en faisant écho, et qui a donc engagé sa responsabilité.

Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de mes salutations distinguées.

Signature :


Lettre à Madame la Garde des sceaux

Date
Prénom + NOM
Adresse complète

Madame la Garde des sceaux
Rachida DATI
Ministère de la Justice
13 place Vendôme
75042 PARIS Cedex 01

Madame la Ministre,

Michel Dubec, expert psychiatre national auprès des tribunaux, - et qui exerce encore aujourd’hui dans son cabinet libéral au 6 rue de Lesdiguières, 75004 PARIS - a commis un livre en février dernier : Le Plaisir de tuer, publié aux Editions du Seuil, dans lequel il tient des propos inadmissibles concernant le viol.

Il le rend légitime très clairement page 213, notamment, alors qu’il décrit l’expertise du violeur et tueur en série : Guy Georges.

Même tirés de leur contexte, et habilement noyées dans d’autres phrases, il est décemment impossible de justifier des phrases telles que celles-ci : « Guy Georges, c’est différent. On peut être avec lui, jusqu’au viol compris. » et : « Oui, c’était possible de s’identifier à ce violeur qui baise des filles superbes contre leur gré (...) », enfin : « Jusque-là, on peut le comprendre, et même, il nous fait presque rêver, il nous agrippe crûment par nos fantasmes. »

Ces quelques lignes dévoilent que le Docteur Dubec, submergé par ses propres sens, n’est plus dans la capacité de conduire des expertises, ni d’en rédiger les conclusions, avec les qualités professionnelles nécessaires, c’est-à-dire la mesure, la neutralité et l’objectivité.

Soulignons combien le Docteur Michel Dubec fait preuve de manque de tact, de réserve et de respect à l’égard des familles des victimes, d’autant plus qu’il a écrit ce livre en sa qualité d’expert psychiatre national auprès des tribunaux.

C’est pourquoi, des femmes et des hommes sont en ce moment en train de se mobiliser afin que cet expert ne soit plus en mesure de donner son avis dans des dossiers qui traitent de viols et d’agressions sexuelles à l’encontre des femmes.

J’espère que nous serons entendu-es, et dans l’attente d’une réponse, je vous prie, Madame la Ministre, de croire en l’expression de ma haute considération.

Pièces jointes : 1) Page 213 (copie) du Plaisir de Tuer, de Michel Dubec, publié aux Editions du Seuil (février 2007) 2) Couverture de ce livre.

Signature :


Pour information

Courriel.


Lettre au président de l’Ordre des médecins

Monsieur le Président du
Conseil de l’Ordre Départemental
de l’Ordre des Médecins
14, rue Euler
75008 PARIS

Monsieur le Président,

Je me permets de vous écrire au sujet d’un livre, Le Plaisir de tuer, paru aux éditions du Seuil, en 2007, et par lequel le médecin psychiatre et expert auprès des tribunaux, Michel DUBEC (1), a dérogé à plusieurs articles du Code de déontologie médicale, notamment les articles 2 (article R 4127-2 du Code de la santé publique), 3 (article R 4127-3 du Code de la santé publique), article 31 (article R 4127-31 du Code de la santé publique), et 106 (article R 4127-106 du code de la santé publique).

En effet, voilà ce que le Docteur Dubec écrit page 213 du livre susdit à propos du violeur et tueur en série Guy GEORGES qu’il a expertisé :

« Guy Georges, c’est différent. On peut être avec lui jusqu’au viol compris. Pour parler sans détour, dans la sexualité masculine, il existe un intérêt à obtenir la défaveur de sa partenaire, pas seulement ses faveurs ; à faire crier la femme, peu importe la nature de ses cris. L’acte de pénétrer. Si un homme est trop respectueux d’une femme, il ne bande pas (...) Oui, c’était possible de s’identifier à ce violeur qui baise des filles superbes contre leur gré mais évite de les soumettre à des conditions trop crapuleuses ou de les terrifier, au point qu‘elles ne devinent pas qu‘elles vont mourir. Deux d‘entre elles ont demandé à Guy Georges d’enfiler un préservatif et il a accédé à leur requête, comme si de rien n’était ! Il ne s’inhibait pas au dernier moment, il était capable de leur faire l’amour quasi normalement. Il y avait éjaculation à l’intérieur du vagin. Guy Georges donne le sentiment que l’acte sexuel était consommé avec complétude. (...) Jusque là, on peut le comprendre, et même, il nous fait presque rêver, il nous agrippe crûment par nos fantasmes. »

Même extraites de leur contexte et noyées habilement parmi d’autres phrases, et tout en reconnaissant à l’auteur d’écrire ce que bon lui semble dans le cadre d‘une libre expression, le Docteur Michel DUBEC, en tant que médecin, n’a pas respecté pas l’article 3 (article R 4127 - 3 du Code de la santé publique) qui stipule que :

« Le médecin doit, en toutes circonstances, respecter les principes de moralité, de probité et de dévouement indispensables à l’exercice de la médecine. »

Soulignons en effet que l’auteur a écrit ces lignes en sa qualité de médecin, et d’expert psychiatre national auprès des tribunaux, statuts qu’il revendique clairement tout au long du livre, abusant ainsi de l‘autorité que lui confèrent ses titres et fonctions pour légitimer un acte- le viol - qualifié de crime par le Code pénal (articles 222-23 et 24 du Code pénal) - et ceci sans aucun égard pour les familles et proches des victimes.

Dans ces lignes qui justifient le viol, quid du respect de la moralité et de la probité exigé par le Code de déontologie médicale en toutes circonstances ?

Notons qu’en émaillant son texte de détails sordides, Le Docteur Michel DUBEC parle de viols manifestes, mais ces derniers restent cependant aux yeux du médecin des expériences sexuelles légitimes. Le viol est ainsi revendiqué en tant qu’expérience sexuelle comme une autre, du moment qu’« il y avait éjaculation à l’intérieur du vagin ». Qu’importe donc la victime et les souffrances endurées puisqu’il s’agirait ici malgré tout de « faire l’amour quasi normalement »(sic).

L’article 2 (article R 4127-2 du Code de la santé publique) n’est pas davantage respecté par le Docteur DUBEC. Cet article stipule en effet :

« Le médecin, au service de l’individu et de la santé publique, exerce sa mission dans le respect de la vie humaine, de la personne et de la dignité. »

Or s’exprimer de la sorte au sujet de jeunes femmes violées, puis sauvagement assassinées, n’est pas respectueux de la vie humaine et de la personne, et fait offense à la dignité et à la mémoire de ces victimes disparues.

Si le Docteur Michel DUBEC condamne sans ambiguïté le meurtre, il en est, comme on l’a vu, autrement du viol. En effet, Michel DUBEC s’identifie au tueur en série qu’il a expertisé, et il reconnaît avoir les mêmes attirances sexuelles que Guy GEORGES, lié à ce dernier par une « communauté de désir » :

« Sans que je lui en parle, le tueur de l’Est parisien a peut être deviné le trouble que j’ai ressenti en regardant les photos de ses victimes . Je les trouvais très attirantes. Ces belles filles qu’il avait tuées, j’aurais pu les croiser dans mon quartier, j’aurais pu avoir envie de les draguer...Une communauté de désir nous rapprochait, Guy Georges et moi (...) parce qu’il existait entre nous un partage des mêmes “objets érotiques“, j’ai pu faire un bout de chemin avec le tueur en série le plus célèbre de l’Hexagone (...) » (p.p. 211-212).

De la même façon, le Docteur DUBEC relate, page 218, avec une admiration non dissimulée, à propos du même violeur et tueur en série :

« Sa vie sexuelle est trépidante, son tempérament étonnant, il est capable de baiser cinq fois par jour ! »

Sans nous attarder ici sur l’indélicatesse des termes utilisés par ce médecin psychiatre missionné pour une expertise, relevons que ce dernier fait preuve publiquement d’une fascination envers les prouesses sexuelles d’un pervers notoire, violeur et assassin en série, ce qui n’anoblit pas la profession de médecin. Encore une fois, le Docteur Michel DUBEC qui a succombé, du moins mentalement, à la séduction exercée sur lui par Guy GEORGES, et à l‘excitation sadique liée au récit du viol, a oublié que de véritables victimes sont décédées après avoir été violées et torturées.

Or le récit des viols de l‘assassin « de l’Est parisien » aurait dû provoquer chez un médecin digne de ce nom, non pas un rapprochement solidaire avec le tortionnaire en question, mais au contraire davantage de révolte envers ce dernier et un surcroît d’empathie à l’égard des jeunes femmes en question.

Le Docteur Michel DUBEC a ainsi fait preuve d’une absence total du respect élémentaire qui leur était dû.

Enfin, c’est en commettant ce livre Le Plaisir de tuer, et notamment le chapitre qu’il consacre à Guy GEORGES et en écrivant les phrases indignes déjà citées que le médecin a violé l’article 31 (l’article R 4127-31 du Code de la santé publique) qui stipule :

« Tout médecin doit s’abstenir, même en dehors de l’exercice de sa profession de tout acte de nature à déconsidérer celle-ci. »

Il me semble que tout mon exposé ci-dessus démontre que le Docteur Michel DUBEC a dépassé les frontières de la décence en écrivant des propos gravement délétères, et souvent orduriers, qui ont engagé sa responsabilité de médecin, amenant ainsi le lecteur à déconsidérer l’ensemble de la profession.

Pourtant, l’article 106 ( article R 4127-106 du Code de santé publique) prévenait les médecins, notamment dans leur mission d’expertise :

« Lorsqu’il est investi d’une mission, le médecin expert doit se récuser s’il estime que les questions qui lui sont posées sont étrangères à la technique proprement médicale, à ses connaissances, à ses possibilités ou qu’elles l’exposeraient à contrevenir aux dispositions du présent code. »

En effet, c’est en tant que médecin, et en tant que psychiatre à qui on a confié une mission d’expertise, que le Docteur Michel DUBEC s’est néanmoins laissé débordé par une identification massive au violeur et tueur en série Guy Georges dans le cadre de son expertise. Michel DUBEC est arrivé à une telle explosion de ses propres sens - ce qu’il reconnaît volontiers - perdant ainsi le recul et la distance nécessaires à sa mission, il aurait dû alors se récuser -. C’était la seule attitude digne qu’il puisse avoir. Ce que n’a pas fait le Docteur Michel DUBEC, préférant prendre le parti des violences et des viols faits aux femmes, et dérogeant ainsi à l’article 106 (article R 4127-106 du Code de santé publique) en contrevenant à plusieurs article du Code de déontologie médicale.

En effet, le Docteur DUBEC dérogé à l’article 106 (article R 4127-106 du Code de la santé publique) en ne se récusant pas de la mission d’expertise concernant Guy GEORGES puis en publiant son livre : Le Plaisir de tuer, dans la mesure où la démarche de ce médecin n’est pas compatible avec le Code de déontologie médicale et est de nature à y contrevenir en dérogeant notamment aux articles 2 (article R 4127-2 du Code de la santé publique), 3 (article R 4127-3 du Code de la santé publique), et article 31 (article R 4127-31 du Code de la santé publique).

Pour toutes ces raisons, je porte plainte contre le Docteur Michel DUBEC, et je demande à votre Chambre Disciplinaire de Première Instance de lui infliger une sanction disciplinaire.

Dans cette attente, je vous prie, Monsieur le Président, de croire en l’expression de ma haute considération.

Signature :

Pièces jointes (copies) :
1) 205 à 224 du livre Le Plaisir de tuer, du Docteur Michel DUBEC, Éditions du Seuil, février 2007
2) Couverture du livre Le Plaisir de tuer, du Docteur Michel DUBEC, Éditions du Seuil, février 2007
3) Quatrième de couverture du livre Le Plaisir de tuer, du Docteur Michel DUBEC, Éditions du Seuil, février 2007


PETITION CONTRE LE PSY QUI JUSTIFIE LE VIOL

Le Docteur Michel Dubec, a écrit un livre : Le Plaisir de tuer, aux éditions du Seuil, en 2007. L’auteur est psychanalyste, mais il est surtout un expert psychiatre national auprès des tribunaux, toujours en exercice. Il consulte également dans son Cabinet libéral, à Paris.

Dans ses écrits (retranscrits par la journaliste Chantal de Rudder), il justifie les violences faites aux femmes, et même les viols, au nom d’une vision essentialiste, et d’une nature masculine.

Le dernier chapitre du livre sur les expertises du Docteur Michel Dubec est consacré au violeur et tueur en série : Guy Georges. Si l’expert dénonce sans ambiguïté les meurtres de ce dernier, il revendique une solidarité de sexe qui lui permet de s’identifier avec une complaisance indécente au violeur, sans aucun respect pour les proches et les familles des victimes. Le Docteur Michel Dubec considère en effet le viol comme un acte sexuel quasi normal s’il est consommé avec complétude (sic). Les propos dangereux de cet expert, dont l’avis est pris en compte dans des décisions de justice, sont intolérables.

Ce qui nous révolte, c’est surtout que le Docteur Michel Dubec a écrit ces pages en sa qualité d’expert psychiatre national auprès des tribunaux. Il se sert donc de son autorité et de son pouvoir pour rendre publiquement légitime un crime : le viol, qualifié comme tel par le Code pénal. La position que tient le Docteur Dubec est d’autant plus délétère que cet expert est très souvent nommé dans de nombreuses commissions portant sur de nouvelles mesures judiciaires.

Les signataires de cette pétition demandent à ce que la Garde des sceaux, Rachida Dati, condamne avec force les propos indignes du Docteur Dubec, et qu’elle se prononce sur le maintien ou le non maintien de cet expert sur la liste des experts psychiatres auprès des tribunaux. Nous pensons, nous, que le Docteur Michel Dubec ne possède plus les qualités requises, et qu’il nécessite une radiation urgente de ces listes.

Nous ne pouvons en effet laisser passer des propos aussi clairs (Page 213-Extraits) :

« Guy Georges, c’est différent. On peut être avec lui, jusqu’au viol compris. Pour parler sans détour, dans la sexualité masculine, il existe un intérêt à obtenir la défaveur de sa partenaire, pas seulement ses faveurs ; à faire crier la femme, peu importe la nature de ses cris. (...) Si un homme est trop respectueux d’une femme, il ne bande pas. (...)

Oui, c’était possible de s’identifier à ce violeur qui baise des filles superbes contre leur gré (...) Il ne s’inhibait pas au dernier moment, il était capable de leur faire l’amour quasi normalement. Il y avait éjaculation à l’intérieur du vagin. Guy Georges donne le sentiment que l’acte sexuel était consommé avec complétude.
Jusque-là, on peut le comprendre, et même, il nous fait presque rêver (...). »

Pour signer

Signez en envoyant un e-mail à l’adresse ci-dessous. Si le lien ne fonctionne pas, recopiez l’adresse et envoyer votre e-mail (vous pouvez copier et coller ). Indiquez vos nom et prénom, votre ville, département et/ou pays de résidence, et facultativement : vos qualités et/ou profession, et si vous êtes membre d’une association, d’une O.N.G. d’un parti, etc. Merci d’avance : contrelepsyquijustifieleviol@voila.fr

Les premier(es) signataires :

Docteur Emmanuelle PIET, Médecin et Présidente du Collectif Féministe Contre le Viol ; Florence Montreynaud, Ecrivaine ; Bernard Lempert, Philosophe et Psychanalyste ; Monique Dental, Fondatrice du Collectif de Pratiques et de Réflexions Féministes « Ruptures » ; Michelle Cattania, Présidente de l’Assemblée des Femmes de l’Ile et Vilaine ; Docteure Michèle Dayras, Médecin Chef en Radiologie, et Présidente de SOS Sexisme ; Hélène Hernandez, Co-animatrice de Femmes libres sur Radio libertaire ; Bernice Dubois, Représentante du Conseil Européen des Fédérations Wiso, association membre de la C.L.E.F. (Coordination Française pour le Lobby Européens) ; Monique Dental, Fondatrice du Collectif de Pratiques et de Réflexions Féministes Ruptures ; Docteur Monique Lachkar, psychiatre et psychothérapeute ; Monique Lemoine, Professeure ; et des dizaines d’autres personnes...

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NOTA BENE - Lire aussi : "Le Dr Dubec impose la censure d’une critique de son livre Le Plaisir de tuer."

Mis en ligne sur Sisyphe, le 28 janvier 2008 et mis à jour le 25 février 2008.

Brigitte Brami

P.S.

 Le Dr Michel Dubec a exercé son droit de réplique dans cette lettre qui nous est parvenue le 19 mai : « Droit de réplique du Dr Michel Dubec à cet article et à une pétition au sujet de son livre Le Plaisir de tuer
 Procès Fourniret - Condamné pour injures raciales, le psychiatre témoigne

Isabelle Horlans et Sandrine Briclot, le lundi 19 mai 2008 à 04:00, France-Soir

Le Dr Dubec traverse une zone de turbulences. Condamné pour avoir injurié « l’abject juif » Maurice Joffo, il est l’objet d’une pétition pour « légitimation du viol ».

Lire l’article ici.




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