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Reconnaître l’hypersexualisation et passer à l’action. Memo 2, Hiver 2008

15 février 2008

par le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel de Rimouski

CALACS de Rimouski
Mémo no 2, Hiver 2008.
Lutter contre l’hypersexualisation... Une action à la fois.

On peut télécharger le mémo en format word à la fin de cette page. Voici deux extraits du mémo.



Reconnaître l’hypersexualisation et passer à l’action

Vous ouvrez votre téléviseur et êtes inondéEs de publicités. Des femmes aux poitrines généreuses et à la moue aguichante vous offrent bière et pizza. Une publicité de lunetterie sur le Web vous présente une femme qui, croyant faire une fellation à un homme dans une auto, s’active sur le bras de vitesse ce qui révèle ainsi ses problèmes de vision. La poupée que votre nièce de 4 ans a reçue la semaine dernière porte un string permanent. Votre produit coiffant vous promet de refléter « la minette sexy que vous êtes vraiment ». Vous entendez un reportage à la radio faisant l’éloge des cours de danse poteau. Une revue féminine vous suggère des trucs coquins pour exciter votre homme ou encore une soirée de démonstration d’objets dits érotiques. Votre compagnie de téléphone vous offre des fonds d’écran pornographiques pour votre cellulaire. (1)

À cela s’ajoute les télé réalités, vidéo-clips, sites Web pornographiques, publicités, produits de toutes sortes, films, émissions de télévision courante, paroles de chanson, etc.

Nous sommes bombardéEs partout, à chaque jour, d’images sexualisées. La majorité des stratégies marketing utilise le corps des femmes sans rapport aux produits offerts. Ces images font tellement partie de notre quotidien que nous ne les voyons presque plus, les oublions, les assimilons. La pression pour ressembler aux modèles véhiculés est omniprésente pour plusieurs jeunes filles et femmes. La recherche de la perpétuelle jeunesse s’immisce. Les messages font leur chemin... et les impacts s’installent sournoisement. La majorité des gens ne voit plus ce bombardement, tellement les références sexuelles font partie du quotidien.

Afin de parfaire notre opinion, il importe de s’arrêter, de regarder les produits, de décoder les messages qui nous entourent. Il est temps de s’interroger sur la pertinence d’utiliser à outrance et à tout propos le corps des femmes, et parfois des hommes, et de banaliser leur utilisation à nombre de produits sans aucun lien. Les publicités utilisées reflètent-elles le vrai visage des femmes ? Quels impacts celles-ci auront-elles sur les filles et les garçons ? Quels sont les sous-messages véhiculés dans ces publicités ? Quelles autres stratégies marketing aurait-on pu utiliser pour vendre ces produits ?

Prenons le temps de développer notre esprit critique. Portons un regard différent sur les produits de consommation, lors d’achats, de l’écoute d’émissions télés, de sorties au cinéma. Portons attention aux revues dans les endroits publics, dans les salles d’attente et ailleurs. Apprenons à développer notre vigilance face à notre propre consommation. Nos discours s’en trouveront renforcés et nos actions fondées. Prenons quelques minutes de notre temps pour poser une action, appeler ou écrire à un commerçant, informer un groupe, unE amiE de nos constatations.

Poser une action individuelle ou collective peut faire toute la différence.

J.G. pour le CALACS

1. Extrait du texte écrit par Linda Bérubé, à paraître dans le journal d’opinion « Le mouton noir » de février-mars 2008.


Lettre-type à Bell Canada concernant les écrans de veille des cellulaires qui affichent des femmes-objets

(en tête de votre organisme)

(ville), (date)

Monsieur Normand Gignac
Adjoint à la haute direction Bell Canada
C.P. 8725, Succ. A
Montréal, Qc.
H3C 3P3

Monsieur Gignac,

Par la présente, nous désirons vous signifier que nous sommes profondément choquées de constater que votre entreprise vend du matériel faisant la promotion de la femme-objet. À l’instar de plusieurs autres personnes, nous nous insurgeons contre la vente d’écrans de veille à connotation pornographique dont plusieurs présentent des femmes en bikini, dans des positions sexuelles suggestives.

La promotion effrénée d’images sexualisées dans les médias et sur Internet contribue au renforcement de stéréotypes sexuels. Le (nom de votre organisme) croit que les conséquences de cette surexposition de la pornographie sont multiples. En effet, les publicités sexistes ou pornographiques renforcent l’idée que des hommes peuvent continuer de vendre et d’acheter le corps des femmes. Ces images dégradantes perpétuent les attitudes de domination dans les relations entre les hommes et les femmes.

Les femmes deviennent alors plus vulnérables aux agressions sexuelles et, les hommes, confortés dans leur rôle dominant. Ainsi, des études ont même démontré que dans 40% des crimes sexuels, le criminel avait consommé du matériel pornographique juste avant de passer à l’acte ! L’égalité entre les femmes et les hommes est une valeur fondamentale de notre société, et c’est la responsabilité de toutes et tous, incluant les entreprises et commerces.

Nous faisons appel à votre responsabilité sociale comme entreprise et nous vous demandons instamment d’interrompre la vente de ce produit.

Merci de votre coopération,

(nom)
(organisme)

Téléchargez le Mémo no 2, Hiver 2008
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Nous comptons sur votre solidarité et votre soutien afin de partager avec nous vos actions, gains, idées, outils etc. Il n’en tient qu’à nous toutes et tous que cette campagne contribue à enrayer l’hypersexualisation et la sexualisation précoce et stimule notre désir régional de poursuivre nos implications. Chaque action peut faire une différence. Ensemble, nous pouvons susciter des changements.

L’équipe du
Centre d’Aide et Lutte Contre les Agressions à Caractère Sexuel
(CALACS) de Rimouski

 Pour communiquer avec le CALACS de Rimouski : calacsri@globetrotter.net

Mis en ligne sur Sisyphe, le 15 février 2008

le Centre d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel de Rimouski

P.S.

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