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La liberté de ne jamais se prostituer
28 février 2008
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Si l’occasion vous était donnée de réclamer du Gouvernement canadien le choix et la liberté pour toutes les personnes de ne jamais se prostituer, que feriez-vous ? C’est la tenue des Jeux Olympiques d’hiver à Vancouver en 2010 qui soulève l’intérêt de cette question parce que ces Jeux aiguisent l’intérêt financier des proxénètes et des exploiteurs sexuels de tout acabit.
Le ministre de la Justice Rob Nicholson vient de refuser la légalisation de bordels à Vancouver et Victoria. Décision réjouissante mais nettement insuffisante. Savez-vous que dans le contexte canadien et québécois actuel, aucune politique n’est mise en oeuvre pour faire disparaître les conditions d’entrée dans la prostitution ? Qu’aucune politique non plus n’aide les personnes prostituées qui veulent en sortir ? La pratique courante est de leur distribuer des préservatifs et des seringues afin de réduire les méfaits de la prostitution !?
Le Canada doit faire plus et mieux. Comment ? Je vous invite à lire la déclaration de femmes ex-prostituées dans cette page de Sisyphe et de lui donner suite par une lettre au Premier Ministre (lettre que vous pouvez modifier à votre convenance). Vous pouvez la lui expédier par la poste, aucun timbre requis dans ce cas, par courriel ou par télécopieur : 612-941-6900.
S’il-vous-plaît, faire suivre au maximum de personnes. Imaginez le résultat d’une telle avalanche de lettres ! Rose Dufour.
Lettre au Premier Ministre du Canada, M. Stephen Harper (date)
Monsieur Stephen Harper
Cabinet du Premier ministre
80, rue Wellington
Ottawa (Ontario)
K1A 0A2Télécopieur : 612-941-6900
Courriel.Monsieur le Premier ministre,
Tout en me réjouissant de la décision récente de votre gouvernement de ne pas légaliser de bordels à Vancouver et Victoria à l’occasion des Jeux Olympiques d’hiver de 2010, je réclame que le Canada fasse immédiatement plus et mieux pour les femmes en situation de prostitution. Aucune femme, aucune fille, aucune personne, ne naît pour se faire prostituée ! Si on peut rêver de devenir Premier Ministre, on ne rêve jamais de se faire prostituée ! La prostitution n’est qu’une condition de survie imposée à des personnes appauvries par un filet de sécurité sociale inadéquat, vu l’insuffisance du logement social, de la sécurité du revenu, des ressources de désintoxication et d’autres problèmes et remèdes urgents portés à l’attention de votre gouvernement depuis plus d’un an par le Comité permanent de la Justice et des Affaires juridiques mais dont vous choisissez d’ignorer les recommandations.
Je réclame du gouvernement canadien qu’il vienne réellement en aide aux femmes prostituées en répondant à leurs besoins urgents. J’exige aussi que, contrairement à la politique du ministre Nicholson, il cesse immédiatement de harceler les femmes en situation de prostitution et qu’il s’en prenne plutôt aux véritables responsables du problème : les proxénètes-trafiquants qui s’annoncent impunément sur la place publique - alors que les forces de l’ordre ne s’en prennent qu’aux femmes de la rue - et les acheteurs de « services sexuels » qui devraient être dissuadés par une loi, par un travail d’éducation publique et par la promesse de réelles sanctions, comme cela se fait déjà en Suède avec d’excellents résultats et sera bientôt fait au Royaume-Uni.
C’est un choix de justice sociale que de défendre, protéger et soutenir les personnes les plus menacées et fragilisées de notre société au lieu de protéger leurs exploiteurs et d’ajouter à leur marginalisation par un harcèlement policier sélectif.
J’attends votre réponse concernant ces revendications urgentes.
Signature :
Adresse :
(Nom en lettres moulées)Courriel du Premier Minsitre du Canada : pm@pm.gc.ca.
Mis en ligne sur Sisyphe, le 22 février 2008.