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Les organismes communautaires du Québec exigent une rétractation du journal "La Presse"

14 avril 2008

La Coalition des tables régionales des organismes communautaires (CTROC) et la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB) exigent une rétractation de la part de M. Denis Lessard et du journal La Presse.

Dans « Des horreurs dans les organismes communautaires » (4 avril, p. A5), La Presse attaque la réputation des organismes communautaires en général et celle des organismes œuvrant dans le secteur de la santé et des services sociaux en particulier. Dans cet article, le journaliste Denis Lessard prétend que le vérificateur général du Québec, Renaud Lachance, serait sur le point de déposer un rapport « accablant sur l’absence de contrôle et de responsabilisation dans les organismes communautaires du secteur de la santé ».

Or, c’est sans jamais nommer ses sources, ni prouver ses allégations que le journaliste fait de telles généralisations. Non seulement les propos de M. Lessard sont sans fondement, mais ils sont également empreints de mépris. En ce sens, ils constituent un outrage aux organismes communautaires et aux milliers de citoyennes et de citoyens qui y oeuvrent ou qui en bénéficient, mais également à l’appareil gouvernemental.

Précisons que de tels propos nuisent à l’ensemble des acteurs gravitant autour du communautaire. Est-ce à dire que les firmes comptables dûment accréditées par leur ordre professionnel feraient mal leur travail ? Que les Agences ne feraient pas les suivis administratifs adéquats ? Que le ministère de la Santé et des Services sociaux financerait des milliers d’organismes communautaires de façon aléatoire ? Que la Loi sur les compagnies qui régit les personnes morales, ne serait pas suffisamment structurante ? Que les centaines de milliers de citoyennes et de citoyens qui sont membres de ces organismes et qui les administrent seraient tous coupables de négligence ?

Qui n’a pas une cousine ou un jeune voisin ayant reçu du support et un refuge sécuritaire, une tante qui est membre d’une cuisine collective, un frère qui se bat non seulement contre une maladie, mais aussi contre la discrimination ? C’est grâce à ces personnes et aux organismes communautaires que s’améliore la société québécoise.

M. Lessard fait abstraction du fait que l’obtention de subventions gouvernementales s’accompagne invariablement de mécanismes de reddition de compte. Dans le cas du ministère de la Santé et des Services sociaux, des travaux conjoints entre le Ministère et le milieu communautaire ont tout récemment permis de préciser les attentes en matière de reddition de compte. Si M. Lessard avait consulté cette documentation, il n’aurait pas laissé entendre que les deniers publics sont mal gérés par le milieu communautaire ni qu’ils ne sont pas surveillés par l’état.

Le mode de fonctionnement démocratique au sein des organismes communautaires assure un contrôle de la population sur leurs orientations, leur gestion et leurs actions. Assemblées générales annuelles, rencontres publiques, états financiers, rapports d’activités, plan d’actions, tout cela est examiné tant, de l’intérieur, que de l’extérieur, dans le but d’assurer la bonne gestion et le respect de la raison d’être des organismes communautaires. Rappelons qu’être membre d’un organisme communautaire autonome signifie décider collectivement des orientations et assurer tout aussi collectivement les responsabilités qui en découlent. Contrairement à ce qu’affirme M. Lessard, les membres des conseils d’administration sont élus démocratiquement par l’ensemble des membres d’un organisme communautaire autonome. Ceci est tout à fait le contraire de l’arbitraire, tel que le sous-entendent les propos trompeurs de La Presse.

En santé et services sociaux, les 3 000 organismes communautaires rendent des services essentiels à plus de 1 000 000 de personnes qui ont légalement et effectivement un contrôle sur la gestion de leur organisation. C’est sans compter les quelque 300 000 bénévoles et les 22 000 travailleuses et travailleurs qui, par leur implication, veillent au bon fonctionnement des organismes. En plus des contrôles légaux, étatiques et administratifs de deniers publics, c’est donc plus de 1 322 000 personnes qui s’assurent de la transparence et de la bonne gestion des organismes communautaires. Qui peut se vanter d’avoir une aussi grande transparence envers la population québécoise et un aussi grand respect des règles démocratiques ?

Il est normal que le vérificateur veille à la bonne gestion des fonds publics, mais rappelons ici que son rapport n’est pas encore rédigé et que rien de permet d’affirmer que l’ensemble des organismes communautaires ne sont pas gérés d’une façon responsable et transparente. Qu’un journaliste pose des jugements en s’appuyant sur les seuls dires d’un certain « dit-on » sans que l’on sache s’il s’agit d’une source crédible, voire réelle, représente des accusations sans fondement.

La TRPOCB et la CTROC ne prétendent pas que tout soit parfait, mais ils en appellent au bon jugement de la population, des médias, des fonctionnaires et des membres de l’Assemblée nationale. En détruisant la réputation et la crédibilité du mouvement communautaire, ce sont vos proches et ce qu’ils ont bâti qui sont attaqués

La Coalition des tables régionales d’organismes communautaires (CTROC) réunit 16 Tables régionales d’organismes communautaires. Quant à la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB), elle réunit 32 regroupements provinciaux. Au total, ce deux instances regroupent 3 000 organismes communautaires intervenant de diverses façons dans le domaine de la santé et des services sociaux, et ce, auprès de la population de toutes les régions du Québec.

Lettre du 10 avril 2008 signée conjointement: :

Pour la Coalition des tables régionales d’organismes communautaires, Patrick C. Pilotte, coordonnateur.
138, du Ravin-Bleu, Gatineau
Québec, J8Z 1X8, 819-205-1399
Cell : 514-882-9978
Courriel.

Pour la Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles, Mercédez Roberge, coordonnatrice.
1, rue Sherbrooke Est
Montréal, Québec, H2X 3V8
514-844-1309
Courriel.

 L’article de La Presse.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 10 avril 2008


Communiqué

Montréal, le 4 avril/CNW Telbec/ - La Table des regroupements provinciaux
d’organismes communautaires et bénévoles (TRPOCB) s’indigne des propos de
Denis Lessard* publiés dans le journal La Presse du 4 avril 2008.

Dans "Des horreurs dans les organismes communautaires", la Presse attaque la
réputation des organismes communautaires en général et celle des organismes
oeuvrant dans le secteur de la santé et des services sociaux en particulier.
Sans jamais nommer ses sources ni prouver ses allégations, le journaliste
Denis Lessard prétend, qu’à l’automne, le vérificateur général du Québec fera
des révélations accablantes quant à une supposée absence de responsabilisation des organismes communautaires de ce secteur.

Les allégations du journaliste sont sans fondement car les deniers publics
alloués aux organismes communautaires sont surveillés de très près, tant par
les bailleurs de fonds que par les membres de ces organismes. En effet, le
suivi financier est assuré d’une part grâce à des comptables externes, dûment accrédités par leur ordre professionnel, et d’autre part grâce à des procédures démocratiques internes où les membres jugent de la bonne gestion
de leur organisme. Ainsi, au moins une fois par année, les états financiers
et le rapport des activités sont présentés aux membres réunis en assemblée
générale. Rappelons qu’être membre d’un organisme communautaire autonome
signifie décider collectivement des orientations et assurer tout aussi
collectivement les responsabilités qui en découlent. Contrairement à ce
qu’affirme M. Lessard, les membres des conseils d’administration sont élus
démocratiquement par l’ensemble des membres d’un organisme communautaire
autonome.

M. Lessard fait abstraction du fait que l’obtention de subventions gouvernementales s’accompagne invariablement de mécanismes de reddition de
compte. Dans le cas du ministère de la Santé et des Services sociaux, des
travaux conjoints entre le ministère et le milieu communautaire ont tout
récemment permis de préciser les attentes en matière de reddition de compte.

Si M. Lessard avait consulté cette documentation, il n’aurait pas laissé
entendre que les deniers publics sont mal gérés par le milieu communautaire
ni qu’ils ne sont pas surveillés par l’état.

Il est normal que le vérificateur veille à la bonne gestion des fonds publics mais rappelons ici que son rapport n’est pas encore rédigé. Qu’un journaliste pose des jugements en s’appuyant sur les seuls dires d’une certain "dit-on", sans savoir s’il s’agit d’une source crédible, voire réelle, représente des accusations sans fondement. La TRPOCB demande donc à M. Denis Lessard et au journal La Presse de se rétracter.

La Table des regroupements provinciaux d’organismes communautaires et bénévoles réunit 32 regroupements provinciaux intervenant dans le domaine de
la santé et des services sociaux. Principalement financés par le Programme
de soutien aux organismes communautaires du MSSS, les membres de la TRPOCB
regroupent des milliers d’organismes communautaires et bénévoles répartis à
travers le Québec.

* La Presse ou http://tinyurl.com.

Source : www.cnw.ca/fr/releases.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 5 avril 2008





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