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Travail de sape des Conservateurs
Les compressions du gouvernement Harper forcent le départ d’une leader féministe

21 avril 2008

par l’ICREF

OTTAWA, le 21 avril 2008 - La directrice générale de l’Institut canadien de recherches sur les femmes (ICREF) met fin à son mandat de 10 ans à la barre de cet organisme qui joue un rôle de premier plan dans la défense de l’égalité des femmes. Lise Martin a joint les rangs de l’ICREF alors que le militantisme féministe atteignait un paroxysme, car le gouvernement fédéral tentait de supprimer graduellement le financement des groupes de femmes. Au cours de son histoire, l’ICREF a aidé à repenser et à redéfinir le travail mené en faveur de l’égalité des femmes tout en talonnant les gouvernements successifs pour qu’ils améliorent leurs politiques.

Cette année, son budget de fonctionnement avait fondu de presque la moitié
par rapport au niveau atteint durant la dernière décennie. La situation de
l’ICREF frappe d’autres groupes de promotion de l’égalité des femmes qui sont aux prises avec des restrictions. Il y a 18 mois, le gouvernement Harper a en effet retiré à Condition féminine Canada son mandat en matière de recherche et de revendication. Ce changement rétrograde a obligé plusieurs groupes à laisser partir des membres du personnel qu’ils employaient depuis longtemps. Dans un geste calculé, le gouvernement fédéral a réorienté sa politique en écartant l’objectif de l’égalité des femmes au profit des services pour les femmes, ce qui a provoqué de vastes restructurations et compressions budgétaires pour un trop grand nombre d’organismes importants.

Durant cette période d’incertitude pour l’égalité des femmes au Canada, l’ICREF a néanmoins continué à bâtir un avenir viable pour le mouvement féministe en organisant plusieurs projets de collecte de fonds, en diversifiant ses sources de financement et en publiant quatre nouvelles recherches l’an dernier. Ses récentes initiatives ont exploré et fait connaître les cadres d’analyse féministe intersectionnelle (CAFI), une approche permettant de mieux comprendre les dynamiques qui façonnent le monde contemporain. (Pour de plus amples informations, visitez www.criaw-icref.ca) .

Mme Martin a joué un rôle déterminant dans l’avancement de l’égalité des femmes au Canada. Elle a constitué des délégations d’organisations non gouvernementales qui ont pris part à diverses conférences internationales sur la condition féminine, notamment la 4e Conférence mondiale sur la situation des femmes tenue à Beijing en 1995. Elle a aussi fait partie des délégations qui ont participé à la Commission économique et sociale, et au Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes des Nations Unies.

Sous la direction de Mme Martin et de son conseil d’administration, l’ICREF a développé la recherche en faveur des femmes les plus marginalisées et les plus vulnérables au Canada et à l’étranger. Mme Martin a ainsi dirigé des projets sur divers sujets : les jeunes femmes et l’image corporelle ; les soins à domicile et la féminisation de la pauvreté ; l’impact, pour les femmes racialisées, de la priorité accordée à la sécurité nationale ; les femmes à faible revenu et le Transfert canadien en matière de programmes sociaux ; les cadres d’analyse féministe intersectionnelle ; et les nouvelles approches des femmes pour résister à la pauvreté et à l’exclusion.

Au sein de l’ICREF, Mme Martin a généralisé la pratique du bilinguisme, travaillé à la mise en place d’une gouvernance démocratique et inclusive tout en assurant une solide gestion financière. Elle a en outre établi des réseaux mondiaux de recherche sur les femmes et aidé à fonder l’Alliance canadienne féministe pour l’action internationale (AFAI).

Le mouvement des femmes et l’ensemble de la société canadienne ont une dette
immense envers Lise Martin qui a su, par ses efforts inestimables, faire avancer la cause de l’égalité des femmes au Canada.

Renseignements : Monique Goguen, 613-563-0681 poste 221, courriel.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 21 avril 2008

l’ICREF


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