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Un vent de droite souffle sur le Québec
Le cardinal Turcotte et l’avortement, les demandes d’abolir le CSF, autres19 septembre 2008
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Je n’ai jamais cessé de dire aux femmes que leurs acquis des trente dernières années pouvaient toujours être remis en question et qu’il suffisait d’un politicien mal intentionné n’importe où dans une course au pouvoir pour que ce qui a été gagné de haute lutte soit reperdu à nouveau. Voilà que c’est en train d’arriver sous nos yeux.
L’intervention du cardinal Jean-Claude Turcotte, du haut de sa dignité effarouchée, est aussi méprisante pour les femmes que la fiente du macareux sur l’épaule de Stéphane Dion. Le pauvre homme semble incapable d’admettre que le choix d’une femme en faveur de l’avortement n’est jamais une décision prise à la légère. Aucune femme ne se lève le matin en disant : « Tiens, je n’ai rien à faire aujourd’hui, je vais aller me faire avorter », comme elle choisirait tout bonnement d’aller chez le coiffeur.
Les femmes sont toutes contre l’avortement. Je sais, ça étonne. C’est pourquoi il faut prendre au sérieux la femme qui dit qu’il lui faut avorter. Parce qu’alors elle mettra même sa vie en danger s’il le faut, comme tant de femmes l’ont fait avant que le Dr Henry Morgentaler ne leur offre une autre possibilité, avec les soins adéquats et une salle d’opération plutôt qu’une table de cuisine. Son désir d’aider les femmes en difficulté lui a valu trois procès jusqu’en Cour suprême. Il mérite sa décoration.
Le problème, c’est que le cardinal est en position d’autorité dans une Église qui a fait du mépris des femmes l’une de ses bases. Comme d’autres religions d’ailleurs.
– Lire la suite de l’article dans Le Devoir, 19 septembre 2008.
Mis en ligne sur Sisyphe, le 19 septembre 2008