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Un micro... pis toée !

14 octobre 2008

par Marie-Eve Blanchard, Leslie Chalal-Henri et Audrey Rousseau

    Si la parole est déterminante dans la construction de la réalité, ceux qui contrôlent la parole contrôlent aussi la réalité. Corinne Monnet*

Un micro… pis toée ! Retour sur l’événement

16 mars 2007, Hochelaga-Maisonneuve. L’évènement "Un micro… pis toée !" prenait lentement vie. La grisaille d’une fin d’hiver montréalais n’a heureusement pas empêché une cinquantaine de personnes de se déplacer pour l’événement. Ce soir-là, de manière continue, un micro a été occupé par une vingtaine de femmes désireuses de partager des bribes de leur quotidien, de dénoncer les oppressions qu’elles peuvent vivre, de soulever diverses pistes de réflexion. Poèmes, nouvelles, slams étaient au rendez-vous. Pour la plupart de ces femmes, il s’agissait d’une première expérience où, au micro, sur une scène, devant un public mixte intéressé, leurs mots étaient entendus et dits par elles.

Cette soirée visait à permettre l’exercice de la parole des femmes dans la sphère publique où elle est de façon conventionnelle et non équitable distribuée entre les sexes. Aucun thème n’avait été suggéré, seule la volonté active des participantes était requise. Nous pensions pouvoir favoriser l’autonomisation chez les participantes en offrant l’occasion d’une prise de parole publique. Pour ce faire, nous avons mis en œuvre, selon les moyens dont nous disposions, les conditions optimales pour encourager la prise de la parole devant un auditoire et l’appropriation de l’espace public : la salle de spectacle de forme cabaret et l’éclairage tamisé ont, par exemple, contribué à la création d’une ambiance cordiale et intime.

Tout au long de l’organisation de cet événement, lorsque nous parlions des « femmes », nous n’avions pas la prétention de parler en leur nom propre, à toutes. Nous faisions référence à notre réalité : les femmes dans nos salles de cours, dans nos groupes d’amies, dans les groupes militants, dans les assemblées générales étudiantes que nous fréquentions et, sans oublier, dans les multiples lieux d’expression artistique. De ces divers milieux, une observation, toujours la même : la difficulté pour plusieurs femmes de prendre la parole en public. Ce projet est le fruit de ce constat.

Des femmes ont pris le micro… pis après ? Le recueil !

Voici donc le dénouement d’Un micro… pis toée ! Puisque cette soirée nous a comblés au-delà de nos attentes, nous avons décidé de lui donner un second souffle par le biais de la publication. La réussite de l’événement est avant tout celle de toutes les participantes que nous tenons à remercier. Dans la version recueil d’Un micro… pis toée !, vous trouverez un échantillon des textes lus lors de la soirée du 16 mars 2007. Nous n’avons fait aucune sélection. Toutes les participantes ont été invitées à publier, peu importe le genre littéraire auquel leurs textes appartenaient. Par la diffusion, nous offrons aux auteures, Fabbie Barthélémy, Pascale Brunet, Mélanie Céré, Mélanie Dusseault – et à nous-mêmes –, l’occasion de projeter leur voix encore plus loin.

Mai 2008

* Corinne Monet, « La Répartition des tâches entre les femmes et les hommes dans le travail de la conversation », in Nouvelles questions féministes, vol. 19, 1998.

Et l’avenir ?

Un si beau projet mérite d’avoir une suite... et un avenir. Pour qu’il puisse se réaliser, ses jeunes initiatrices ont besoin d’argent. Elles proposent leur publication à 5$ l’unité, frais d’expédition inclus. Encourageons-les. Plus les femmes prendront la parole dans tous les lieux possibles, plus la société progressera sur la voie de l’égalité.

  • Pour information : unmicropistoee@gmail.com

    Mis en ligne sur Sisyphe, le 5 octobre 2008

    Marie-Eve Blanchard, Leslie Chalal-Henri et Audrey Rousseau


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