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Quand la religion freine l’intégration des femmes

20 novembre 2008

par Dre Michèle Dayras, présidente de SOS-SEXISME

Communiqué de presse de SOS Sexisme

Le 15 novembre 2008

Au moment où l’élection d’un Africain américain aux Etats-Unis relance chez nous le problème des minorités visibles, de la place qui leur est faite dans notre société et des inégalités dont elles sont victimes, surgit le drame de cette jeune fille d’origine algérienne qui cherchait à s’intégrer.

Agée de 18 ans, elle a été séquestrée et torturée par sa mère et ses petites sœurs au motif qu’elle refusait un mariage arrangé au bled et préférait épouser le chrétien qu’elle aimait. Cette violence émanant des femmes de la famille rappelle ce qui se passe lors des mutilations génitales féminines et témoigne de l’intériorisation parfaite de la culture patriarcale par les opprimées elles-mêmes.

La cause principale des mariages forcés en France est l’Islam qui interdit aux femmes d’épouser un non musulman alors que les hommes ont le choix de leur(s) compagne(s), cette religion étant transmise par le père.

Pour lutter contre ces pratiques d’un autre âge, il est impérieux d’informer les filles dès l’école primaire. Mais si l’on nous incite à ne pas dénoncer le sexisme de la religion musulmane - pour rester politiquement corrects, ne pas être traités de racistes ou ne pas risquer une fatwa - cette information sera inefficace et les femmes élevées dans cette croyance intime continueront à se faire piéger.

La révolution dans laquelle les femmes devraient engager leurs forces n’est pas celle prônée par quelques théologiennes qui recherchent une interprétation plus égalitariste des religions patriarcales. Le véritable combat à mener est celui contre tous les cultes du dieu mâle créé à l’image des hommes qui l’ont inventé !

C’est aux personnes qui luttent pour une société libérée de ces archaïsmes - source de guerre des sexes, de conflits entre États et totalement obsolètes à l’époque où les scientifiques décryptent le Bing Bang -, c’est à elles de produire et de diffuser des articles, d’écrire des livres de vulgarisation, d’organiser débats et colloques analysant la misogynie et le danger de ces obscurantismes.

L’efficacité de l’étude des religions en milieu scolaire dépendra principalement du choix des enseignant-es, de la présence de libres penseurs ou d’associations féministes et de l’évocation du culte de la Déesse Mère (lequel a précédé durant des millénaires celui du Dieu masculin concomitant de l’avènement du patriarcat).

Quant au gouvernement en place, il lui faudra parler un autre langage que le ’prêchi-prêcha’ bêtifiant de Sarkozy qui nous fait revenir au temps des bûchers des sorcières, et programmer des campagnes médiatiques de sensibilisation contre ces ‘sectes sexistes’.

Enfin, il est urgent que les femmes se réveillent pour contrer la solidarité des hommes d’Églises (et des politiques !) qui fédèrent actuellement les divers courants religieux de la planète sur le thème de la famille et de la place des femmes en son sein - et sur ce point, tous les hommes sont solidaires pour les y enfermer, quel que soit le dogme auquel ils se réfèrent !

Dre Michèle Dayras, Présidente de SOS-SEXISME

Mis en ligne sur Sisyphe, le 17 novembre 2008

Dre Michèle Dayras, présidente de SOS-SEXISME

P.S.

Lire sur le même sujet :

« Violence contre une fille de 18 ans - Regards de femmes interpelle Madame Rachida Dati et Madame Valérie Létard, par Michèle Vianès, présidente de Regards de femmes.




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