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Plaidoyer - Élections européennes juin 2009
Poser les bases d’une Europe sans prostitution, c’est oser

5 avril 2009

par Le Mouvement du Nid

CHOISIR
Le respect des droits humains et de la dignité de la personne humaine.

REFUSER
Le droit des hommes à disposer du corps des femmes et à en tirer profit

  • La prostitution et la traite sont incompatibles avec la dignité et la valeur de la personne humaine. (Convention des Nations Unies pour la Répression de la Traite des Etres humains et de l’Exploitation de la Prostitution d’autrui, 1949).
  • L’Union Européenne est fondée sur le respect des droits de l’Homme. La Communauté a pour mission de promouvoir l’égalité entre les hommes et les femmes (Article 6 du Traité sur l’Union européenne et Article 2 du Traité instituant la, Communauté européenne).

    CHOISIR
    Une société moderne visant l’égalité entre les hommes et les femmes.

    REFUSER
    Le marché prostitutionnel, moteur et débouché de la traite des êtres humains.

  • « Un certain nombre de pays ont légalisé la prostitution. (…), ce qui accroît la demande de rapports sexuels rémunérés et alimente le marché du proxénétisme. » Rapport de la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la traite des êtres humains, 2006.

    CHOISIR
    Une conception de la sexualité fondée sur le désir réciproque et le respect.

    REFUSER
    La violence, visible et invisible, inhérente à toute forme de prostitution.

  • « On fait le vide. On ne peut pas pleurer. Si on a des états d’âme, c’est intenable. On ne ressent plus rien. Les types sont rois, ils ont payé, ils vous pelotent. » Une jeune femme en bar à hôtesses* (Belgique).

    CHOISIR
    L’inaliénabilité du corps humain et de la sexualité.

    REFUSER
    La réduction du corps et de la sexualité au statut de marchandises.

  • « Préserver un minimum de dignité dans nos sociétés, ce serait établir quelques sanctuaires d’où le marché serait absolument proscrit. » Dany-Robert Dufour (philosophe français)

    En direction des personnes prostituées

      Ce que nous constatons :
  • Les femmes et les jeunes filles constituent l’immense majorité des personnes prostituées, victimes ou non de la traite des êtres humains. Cette traite demeure, pour l’essentiel, destinée à alimenter la prostitution.
  • De nombreux Etats membres maintiennent des politiques répressives envers les personnes prostituées : pénalisation du racolage (France), interdiction de la prostitution de rue (Italie).
  • Les Etats membres ne se donnent pas les moyens de prévenir le risque prostitutionnel et d’offrir de réelles alternatives à la prostitution.
      Ce que nous voulons :
  • La suppression des mesures répressives à l’encontre des personnes prostituées.
  • La reconnaissance des victimes de la traite indépendamment d’une dénonciation, des permis de séjour et de travail pour celles qui entament une démarche d’insertion.
  • Un soutien financier étendu à des programmes de lutte contre la prostitution et non cantonnés à la seule traite des êtres humains : services spécialisés offrant écoute et alternatives à la prostitution, aide à l’émergence de groupes de « survivantes » de la prostitution...
  • L’abandon de la distinction entre « prostitution forcée » et « prostitution libre » dans les textes de l’UE, le consentement des personnes étant sans incidence sur les violences qu’elles subissent.

    Envers les clients prostitueurs

      Ce que nous constatons :
  • Les ONG de plusieurs Etats membres (Suède, Bulgarie, Hongrie, Danemark, etc) ont lancé des campagnes de dissuasion des clients ainsi que l’exigent les textes internationaux sur la traite des êtres humains : Protocole de Palerme (art 9.5, 2000), Convention de Varsovie (art.6, 2005))
  • La pénalisation des clients prostitueurs porte ses fruits. La Suède, par exemple, n’est plus un marché attractif pour les trafiquants. (Rapport annuel sur la traite des êtres humains, Suède, 2007).
  • L’invisibilité et l’impunité des clients prostitueurs demeurent la règle presque partout.
      Ce que nous voulons :
  • La mise en œuvre de campagnes de dissuasion en direction des clients prostitueurs, premiers agresseurs des personnes prostituées et responsables directs de la traite des femmes.
  • Des mesures d’ordre éducatif, social, culturel, pour décourager la « demande ».
  • Une législation interdisant tout achat de rapport sexuel.

    Envers les proxénètes

      Ce que nous constatons :
  • Certains Etats luttent fermement contre le proxénétisme. Ils en condamnent toutes les formes. La France pourrait à cet égard être un modèle si ses lois étaient réellement appliquées.
  • La coopération policière et judiciaire, et notamment l’utilisation du mandat d’arrêt européen, montre son efficacité dans le démantèlement de réseaux proxénètes transnationaux.
  • Certains Etats membres considèrent les proxénètes comme des « entrepreneurs du sexe » (Pays-Bas, Allemagne, Autriche…). Ils font eux-mêmes le constat des dimensions de plus en plus incontrôlables de la criminalité organisée et de la traite des femmes. Au lieu d’améliorer la situation des personnes prostituées, ils banalisent le système prostitutionnel et sa violence.
      Ce que nous voulons :
  • Une lutte résolue contre toutes les formes de proxénétisme, y compris invisible (salons de massage, petites annonces, Internet...) et contre l’industrialisation de la prostitution.
  • L’abrogation des politiques de dépénalisation du proxénétisme.
  • Une application réelle des peines prévues contre les proxénètes.
  • Une coopération européenne permettant de démnateler les réseaux financiers du proxénétisme.

    Envers la société

      Ce que nous constatons :
  • La dégradation des relations filles/garçons va de pair avec la persistance des violences faites aux femmes dont les textes européens soulignent les dimensions alarmantes.
  • La banalisation de la prostitution et de la pornographie entraîne de plus en plus de jeunes dans une activité présentée comme « glamour » dans les médias et l’industrie du loisir.
  • Le nouvel ordre sexuel, allié à l’ordre marchand, parvient à renvoyer les femmes dans le périmètre du « service sexuel » au lieu de favoriser leur émancipation et leur représentation en politique.
      Ce que nous voulons :
  • L’intégration de la prostitution dans les campagnes contre les violences.
  • Des stratégies pour un changement des préjugés culturels et stéréotypes sexistes.
  • Des règles éthiques dans le traitement médiatique de la prostitution et de la traite.
  • La mise en œuvre de politiques de prévention du risque prostitutionnel dans les pays de l’U.E. et les pays d’origine de la traite.
  • Une éducation à la sexualité fondée sur le désir partagé et le respect de l’autre.
  • La liste des Candidat-e-s soutenant ce plaidoyer sera à la presse. Ils pourront prendre part à des évènements publics organisés dans chaque région et présenter leur engagement dans les outils de communication du Mouvement du Nid et la revue trimestrielle « Prostitution et Société ».
  • Les Candidat-e-s élu-e-s au Parlement européen bénéficieront de l’expertise du Mouvement du Nid dans la mise en œuvre de leur engagement. Ils seront abonnés gratuitement à la revue « Prostitution et Société » et pourront rendre compte publiquement des initiatives prises pendant leur mandat dans les outils de communication du Mouvement du Nid.

    Engagez-vous à poser les bases d’une Europe sans prostitution en écrivant à :

    Courriel.
    ou
    Mouvement du Nid
    Élections européennes 2009
    8 bis, rue Dagobert
    BP 63
    92114 Clichy cedex
    France

    Vous pouvez aussi nous contacter au Secrétariat National du Mouvement du Nid : 01 42 70 92 40

    Note

    * Extrait du témoignage de Monika : www.prostitutionetsociete.fr

    Mis en ligne sur Sisyphe, le 5 avril 2009

    Le Mouvement du Nid


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