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L’Iranienne Shirin Ebadi réclame un nouveau scrutin

21 juin 2009

par Reuters

Par Reuters, publié le 18/06/2009 à 18:22

GENEVE - L’Iranienne Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix, appelle les autorités de son pays à invalider les résultats de la présidentielle du 12 juin et à organiser un nouveau scrutin sous la supervision des Nations unies.

Dans une interview accordée jeudi à Reuters, l’Iranienne Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix en 2003, appelle les autorités de son pays à invalider les résultats de la présidentielle du 12 juin et à organiser un nouveau scrutin sous la supervision des Nations unies. (Reuters/Raheb Homavandi)
La lauréate 2003 du Nobel de la paix a également réclamé la libération sans condition des 500 personnes qui ont, selon elle, été arrêtées au cours des derniers jours dans le cadre du mouvement de protestation contre les résultats officiels du scrutin.

"Le gouvernement doit immédiatement faire cesser les violences, parce que les gens qui manifestent sont des gens sans défense, qui protestent de façon très pacifique", a dit cette avocate, à l’issue d’une rencontre à Genève avec le Haut commissaire des Nations Unies aux Droits de l’homme, la Sud-Africaine Navi Pillay.

"Je demande que, pour ramener le calme, ces élections soient invalidées et qu’un nouveau scrutin soit organisé sous la supervision d’institutions internationales", a dit Shirin Ebadi.

"J’estime que si de nouvelles élections sont organisées sans la présence d’observateurs internationaux, quel que soit le résultat de ce scrutin, il risque d’être contesté et rejeté par un camp ou par l’autre", a-t-elle fait valoir.

Le Conseil des gardiens de la Constitution a invité jeudi les trois candidats battus, dont le modéré Mirhossein Moussavi, à venir discuter de leurs plaintes samedi devant ses membres.

Sous pression depuis longtemps

"Je pense que le degré de résistance de M. Moussavi dépendra beaucoup du degré de résistance de la population. Tant que le peuple résistera, Moussavi pourra résister", a déclaré Ebadi.

À la question de savoir si une nouvelle révolution était engagée, 30 ans après celle qui renversa le shah, elle est restée évasive : "Je crois qu’il est trop tôt pour parler de ça."

En décembre dernier, le siège de son organisation, le Centre des défenseurs des droits de l’homme, a été fermé, au motif qu’elle n’avait pas d’autorisation pour mener ses activités. Shirin Ebadi s’est déclarée préoccupée par l’arrestation de deux employés de l’organisation cette semaine.

"Le gouvernement a arrêté jusqu’à présent dans les 500 personnes et d’autres ont été tuées pendant les fusillades", a-t-elle dit. "On est sans nouvelles de ceux qui ont été arrêtés parce qu’ils n’ont pas pu entrer en contact avec leurs familles."

Shirin Ebadi, qui est âgée de 61 ans, a annoncé son retour pour bientôt à Téhéran, sans préciser quand. "Mon mari, ma famille, mes amis sont tous en Iran. Si je suis ici, c’est parce que la censure est sévère actuellement en Iran et que mon message ne serait sans doute pas répercuté."

Priée de dire si elle craignait des représailles à son retour, elle a répondu par ces mots : "Je subis déjà des pressions depuis très longtemps, parce qu’ils veulent que je renonce à mes activités."

Source : Agence Reuters France, 18 juin 2009

Mis en ligne sur Sisyphe, le 20 juin 2009

Reuters

P.S.

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