La première étape pour préparer la plus longue pétition du monde a été franchie samedi, le 4 juillet 2009, lors d’une manifestation de 2 500 Iranien-nes devant le siège du parlement européen à Bruxelles. Au cours de cette manifestation des centaines de personnes ont apposé leur signature sur un tissu vert où l’on avait écrit : "Mahmoud Ahmadinejad n’est pas notre président."
Les Iranien-nes continueront cette action dans différentes villes du monde et, à la fin, les tissus seront cousus ensemble et suspendus de la Tour Eiffel à Paris et, plus tard, de la Tour du CN à Toronto dont la hauteur est de 447 mètres. À la fin, on confiera cette pétition sur tissu vert au Musée des Nations Unies.
Lettre d’Iran : "Ne pas reconnaître les illégitimes !"
La grande différence avec ce qui s’est passé, il y a 30 ans, lors de la lutte contre le régime du Chah, c’est la vérité et la nécessité réelle de la lutte contre un régime totalitaire avec tout son cortège de religieux, de bassiji, de forces armées étrangères de Hezbollahs et, bien sûr, de mensonges. Cette fois, les gens qui descendent dans la rue savent la raison pour laquelle ils mettent leur vie en danger et sentent réellement la violence de ces 30 ans du second coup d’État sur leur corps, sur leurs yeux, sur leur liberté individuelle.
Et c’est ainsi que la présence des femmes est importante, car c’est elles qui sont les plus violentées, les vraies damnées de l’Iran islamique. C’est une nouvelle génération, mais n’oublions pas que parmi les centaines de milliers de manifestant-es, il n’y avait pas que des jeunes, mais des moins jeunes et des personnes âgées, dont Moussavi (qui jusqu’à maintenant tient bon) qui a lui-même plus de 65 ans.
C’est pour cela qu’il y a pour la première fois des vrais slogans (souvent tendres, moqueurs, et sans trop de ’Vive...’ ’A bas.....’ conformistes, lourds et même parfois ridicules).
Pour le moment les dirigeants s’entredéchirent et, la nuit, la population fait entendre sa voix sur les toits. Elle n’est pas désespérée, bien que...
Les mères ont envoyé une déclaration concernant les tué-es, les prisonnier-ères.
Il ne faut pas s’attendre si tôt à une grève générale, mais ce n’est pas la seule solution. On espère toujours qu’on ne reconnaisse pas les illégitimes.
À suivre !
Je vous invite à revisiter cette chronique que je mettrai à jour au fil des événements et de la correspondance reçue, en y ajoutant des liens ou des textes ci-dessous.
Mise en ligne dans Sisyphe, le 5 juillet 2009.
9 juillet 2009 - La police a réprimé, par l’usage de gaz lacrymogène, la manifestation à laquelle participaient plusieurs centaines de personnes jeudi 9 juillet à Téhéran, pour marquer l’anniversaire des émeutes étudiantes du 9 juillet 1999. Plusieurs manifestants ont été arrêtés, ont rapporté à l’AFP des témoins.
La correspondante de Sisyphe écrit de Téhéran : "Je viens d’arriver. Et ça continue. Il y avait beaucoup de monde Jusqu’à Navab (sud de Téhéran) et surtout au sud de Téhéran. Et, bien sûr, devant l’Université. La police, plus nombreuse qu’aux premiers jours et accompanée des civils armés en motos qui tiraient, employait la méthode d’encerclement et attaquait aveuglément et sauvagement la population."
10 juillet 2009 - La plus longue pétition du monde est aussi mise en oeuvre à Montréal. Le comité d’organisation pense arriver à ramasser 30m de signatures parmi la communauté iranienne. On a commencé à la faire signer lundi 6 juillet, devant l’épicerie iranienne Akhavan, devant les universités, jusqu’à la chaine humaine vendredi midi autour du complexe Guy Favreau et de la vigile au carré Phillips le vendredi soir de 21h à 22h. Finalement, lundi 13 juillet, cérémonie d’envoi de la pétition vers Waterloo pour qu’elle se fasse coudre aux centaines de mètres d’autres tissus verts signés. La cérémonie aura lieu devant l’Hotel de Ville, sur Notre Dame, presque devant la Place Jacques Cartier, en présence d’une représentante du maire, d’Amir Khadir et d’autres.
