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L’affaire du violeur Polanski - Refuser d’oublier

2 octobre 2009

par Marie-Claude Lortie, La Presse

La victime de Roman Polanski a aujourd’hui 45 ans, est mariée, a des enfants et une vie. On la comprend de ne pas vouloir revivre pour la millième fois l’horreur de ce qu’elle a subi. On la comprend de ne pas vouloir que la Terre entière sache, à nouveau, ce à quoi elle a été soumise il y a 32 ans.



On la comprend quand elle dit que tout ce qui suit le crime est parfois pire que le crime lui-même... Il y a des lois qui protègent aujourd’hui l’identité des victimes de crimes sexuels. C’est pour leur éviter ce cauchemar qui ne finit jamais. Car la médiatisation du récit, le rappel des sévices contribuent à la souffrance. À l’humiliation. D’ailleurs, parfois, la justice a des aspects si pénibles que les victimes préfèrent la fuir.

Celle qui fut la proie du réalisateur préfère aujourd’hui ne pas rouvrir la plaie ? Rien d’insondable.

L’incident dont on parle n’a rien d’une scène d’amour. C’est du classé XXX. Le genre d’agression dont on sort fracassé, anéanti, dont on n’a surtout pas envie de parler ou d’entendre parler. Demandez à toutes les victimes de viol ce qu’elles en pensent, des garçons agressés par les curés aux femmes forcées par leur mari à des pratiques sexuelles dont elles ne veulent pas. Pas envie que quiconque sache ce qui m’est arrivé, vous diront-ils, si les mots réussissent à sortir de leur bouche tremblante.

 Lire l’article intégral dans le journal La Presse du 29 septembre 2009.

Marie-Claude Lortie, La Presse


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