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Femmes et enfants tués par des hommes ou des inconnus au Québec en 2007

22 décembre 2007

par Martin Dufresne

2007

Femmes/enfants tués par des hommes ou des inconnus en 2007 au Québec : au moins 28 (25 femmes, 4 jeunes et enfants)
De ce nombre :
 au moins 20 femmes tuées par un conjoint, ex-conjoint, partenaire sexuel ou membre de leur famille (80% des femmes)
 un jeune sur 4 (25%) tué par son père.

……………, femme d’une quarantaine d’années trouvée morte, le 25 janvier, chez elle à Sainte-Angèle-de-Monnoir. Elle avait subi des blessures mortelles à la partie supérieure du corps.
Tyler Jacobs, 16 ans, tué par balles dans une ruelle du quartier Notre-Dame-de-Grâces de Montréal, le 26 janvier, apparemment dans un contexte de lutte entre gangs de rues.

Stéphanie, 20 ans, poignardée à mort chez elle, à Brossard, le 5 février, en fin de nuit, par un ami de son colocataire. Le meurtrier, Raphaël Charron, 23 ans, qui avait pris de la cocaïne, a ensuite demandé à une voisine d’appeler la police, etc. Charron, le fils d’un agent de police de Longueuil, était recherché pour évasion depuis une semaine et a été condamné à 12 ans de pénitencier pour homicide involontaire en février 2009.

Céline Tardif, 55 ans, assassinée par son fils le 24 février, à Longueuil, dans l’arrondissement de Brossard. Le drame est survenu sur la rue Nantel. La dame aurait été agressée avec une arme blanche. C’est le meurtrier, Pascal Proteau, 30 ans, qui a appelé les policiers.

Francine Coderre-Grégoire, 66 ans, tuée le 9 mars chez elle à Lorraine dans ce qui a d’abord semblé une chute, en bas de l’escalier intérieur. La police a été appelée par son conjoint, Bernard Grégoire. L’autopsie a révélé qu’il y avait eu agression, avec coups portés au haut du corps avant la chute de la victime. Le mari – qui a immédiatement mis en vente la maison – a parlé d’un « braquage ».

Lucie Fournier-Piché, dans la soixantaine, décapitée chez elle le 21 mars, ainsi que son mari Gaétan Piché – qui habitait en centre d’accueil et était venu voir pourquoi elle ne répondait plus au téléphone –, par leur fils Alain Piché, 36 ans, à Cap-de-la-Madeleine. Il a mis leurs corps dans le congélateur et, lors de son arrestation, a refusé d’être représenté par un avocat. Il a été accusé de meurtre.

Karina Paola Esquivel-Moya, une frêle Latino-américaine de 18 ans, battue à mort, le 23 avril à Dorval, dans un appartement alors qu’elle tentait de protéger une femme contre son conjoint agresseur, James « Loonie » Gould, 22 ans, 90 kg, qui venait de sortir de prison. Après une cavale d’une dizaine de jours, James Gould a été arrêté et accusé de meurtre non prémédité, ainsi qu’un complice, George Kevin White.

Marlène Barbeau, dite « l’Indienne », 47 ans, trouvée morte dans son logement de la rue Deschênes à Limoilou le 12 mai. Son conjoint Gaston Paquet, 52 ans, a appelé la police. Celui-ci a été arrêté deux jours plus tard et a comparu pour une accusation de voies de fait avec lésions survenues au cours de la semaine précédant le meurtre. Leurs voisins ont rapporté que Madame Barbeau présentait souvent des ecchymoses et qu’elle et Paquet se « disputaient » souvent.

Marie-France Robichaud, 52 ans, une prostituée de Longueuil qui se rendait au domicile de ses clients, est retrouvée le 24 mai à demi-nue dans le coffre arrière de sa voiture incendiée à Chambly. Elle était disparue depuis 5 jours. Martin Tétreault, 28 ans, de Chambly, condamné à 6 ans de prison en 2005, a été arrêté le 25 mai et accusé de meurtre prémédité.

Manisay Ridvisay, 40 ans, étranglée le 31 mai par son conjoint Sy Tansery, 47 ans, à Laval, qui a appelé la police pour dire que sa femme, couchée sur le plancher du garage familial, « ne respirait plus ». Les voisins ont témoigné que le couple laotien, qui a quatre enfants, « se querellait fréquemment » depuis quelques mois. La victime avait signalé son intention de demander le divorce, mais le couple vivait toujours sous le même toit.

Francine Nadeau, 53 ans, trouvée morte le 13 juin, à Sorel-Tracy après que les voisins aient entendu des coups de feu en pleine nuit et qu’un appel de détresse ait été logé à la police. Son ex-conjoint de 49 ans, Pierre Davignon, récemment séparé d’elle et qui l’avait menacée à plusieurs reprises, a été retrouvé gravement blessé sur les lieux, avec une arme à feu. Dépressif, il avait reçu son congé quelques jours plus tôt de l’hôpital de Sorel.

Lina Tremblay, 53 ans, poignardée à mort chez elle à Chicoutimi le 25 juin par son mari, Carol Lapointe, 60 ans, enseignant à la retraite, dont elle s’apprêtait à divorcer. La police avait été appelée un an plus tôt chez eux pour violence conjugale. Tremblay vivait chez sa sœur depuis l’agression mais a dormi au domicile conjugal le soir du meurtre. Lapointe s’est ensuite suicidé. Les médias ont évidemment parlé de drame passionnel.

Rachelle Wrathmall, 31 ans, poignardée chez elle à Lennoxville, le 29 juin. Son ex-conjoint, Raphiou Oumar Alfa Sow, 30 ans, est disparu après le meurtre. Le camion de la victime a été retrouvé dans un centre commercial de Dorval et il a été rapporté le 19 juillet que Sow est retourné en Guinée, son pays. Aucune demande d’extradition n’est prévue puisqu’il n’est considéré que comme un « témoin-clé ».

Nathalie Dupont 31 ans, mère de 4 enfants, noyée à Waterloo, le 14 juillet, par son concubin, Scott Chase, un colosse de 36 ans, après qu’il l’ait violemment battue chez elle en fin de nuit. Elle a tenté de fuir en pyjama, s’échappant par une fenêtre de l’étage supérieur de la maison. Chase l’a rejoint et lui a retenu la tête sous l’eau d’un marais voisin. À l’arrivée de la Sûreté du Québec, appelée par les voisins, il a fui dans un boisé et a été arrêté, une heure plus tard, par les policiers. Dupont et Chase s’étaient séparés la semaine précédente après une dizaine d’années de vie commune. La victime avait eu trois enfants avec lui. Elle l’avait déjà quitté il y a six ans, à cause de la violence conjugale de Chase. Celui-ci a « été en thérapie » puis, il y a trois ans, les deux s’étaient mariés. La Couronne a annoncé une accusation de meurtre au premier degré. (Quant au « thérapeute », il n’a pas été inquiété.)
Mélanie Meunier, 27 ans, résidente du quartier de Villeray, trouvée assassinée sur la berge du canal de Lachine elle avait été vue vivante pour la dernière fois le 27 mai au Centre-ville de Montréal et sa disparition avait été signalée à la police par ses parents le 17 juin suivant.

(Cédrika Provencher, 9 ans, enlevée le 31 juillet à Trois-Rivières, apparemment par un homme qui approchait des fillettes depuis une semaine dans le quartier. La police a avisé le 3 août la centaine de gens de la région qui participaient aux recherches de rentrer chez eux, que ce travail « était l’affaire de policiers expérimentés », qui allaient « éplucher la liste des 60 à 75 dossiers de pédophiles connus de la région de Trois-Rivières ». Le nom de Provencher n’est pas comptabilisé dans les meurtres tant qu’elle n’aura pas été retrouvée.)

Estelle Lauzon, 81 ans, sœur de la Providence (Soeur Françoise Monique), battue à mort le matin du 13 août au Centre Émilie-Gamelin, un centre communautaire du sud-est de Montréal, accueillant à la fois des femmes âgées et des personnes « en réinsertion sociale ». Madame Lauzon s’occupait particulièrement des résidants masculins du Centre, dont Martin Rondeau, 31 ans, le présumé meurtrier, qui était au Centre depuis un an, que la presse a unanimement excusé comme « aux prises avec des problèmes psychiatriques » et qui a été seulement accusé de meurtre non prémédité.

Francesca St-Pierre, 14 ans, qui s’était rendue du centre d’accueil de Montréal où elle résidait à une bibliothèque voisine, trouvée battue à mort dans un parc du nord-est de Montréal, le 19 août. Un adolescent de 15 ans qui la connaissait bien a été arrêté le lendemain et accusé de meurtre prémédité.

Roseline Malo, 48 ans poignardée à mort, le 20 août, par son ex-conjoint et père de son enfant Jocelyn Lortie, 48 ans, dans le quartier sud-est de Montréal, au cours d’un épisode de violence conjugale. Elle est décédée peu après l’arrivée de la police, appelée par une voisine après que Madame Malo ait appelé à l’aide de son balcon. La police s’était contentée d’entourer la maison. Son agresseur s’est apparemment infligé des blessures avec l’arme du meurtre ; il a été emmené à l’hôpital.

Ghislaine Grand’Maison, 52 ans, poignardée à plusieurs reprises chez elle à Trois-Rivières, le 7 octobre. Des cris ont attiré l’attention des voisins. Son frère, Normand Grand’Maison, qui souffrait de problèmes psychiatriques et que la victime tentait d’aider, a été trouvé sur les lieux en train de se mutiler avec l’arme du crime. Il est considéré comme un témoin important.

Chantale Larose, 35 ans, mère de deux enfants de 13 ans et 10 mois et employée dans un bowling du village, poignardée à plusieurs reprises chez elle, ainsi que sa colocataire, à 5 h 30 du matin le 8 octobre, à St-Zotique, par Stéphane Gauthier, 38 ans, un conjoint avec qui elle avait vécu deux ans et qui l’avait agressée en juillet 2007. Il avait alors été reconnu coupable de voies de fait et de menaces de mort, mais non incarcéré. Larose l’avait finalement expulsée de chez elle, après qu’il l’ait menacée pour obtenir d’elle de l’argent pour acheter de la drogue, et elle avait obtenu une ordonnance de non-communication. Gauthier avait toutefois continué à la suivre, l’espionner et la menacer par téléphone. Après l’assassinat, Gauthier est retourné chez lui, à quelques rues de distance, se tuer avec le couteau.

Josée Papillon, 33 ans, est retrouvée le 10 octobre, tuée à coups de bâton par son ex-conjoint, …………., 43 ans, rue Eveline-Gallant à Pointe-aux-Trembles. Le corps de la victime et l’appartement présentaient plusieurs marques de violence. La victime n’avait pas donné de ses nouvelles à sa famille depuis plusieurs semaines et le meurtre remontait à une semaine. Le présumé meurtrier, qui avait un long passé de violence conjugale à son égard, s’est rendu à la police le lendemain.

Nicole Blanchette, mère de famille de 49 ans, battue à mort avec un objet contondant le 15 octobre et laissée à demi-dévêtue dans un bosquet du parc Déséry du quartier Hochelaga-Maisonneuve de Montréal. Les médias ont rapporté qu’aux prises avec un problème de drogue, Blanchette s’y prostituait. Bernard Armelin, un sans-abri de 40 ans originaire de l’Abitibi, a été arrêté le 17 septembre 2008 et accusé de meurtre prémédité. Armelin, qui traîne un lourd passé criminel en matière de violence et d’agressions sexuelles, est soupçonné de plusieurs agressions sexuelles contre des femmes avec coups au visage au cours des cinq dernières années.

Sylvie Tremblay, 43 ans, poignardée à mort à Pointe-aux-Trembles (Montréal), la nuit du 25 octobre, par son ex-conjoint, Claude Lupien, 44 ans, un récidiviste qu’elle n’avait pas vu depuis leur séparation, il y a plus de 20 ans. Pour l’aider à échapper à la police qui le recherchait, elle l’avait accueilli dans le logement où elle vivait avec ses deux enfants de 17 ans et 14 ans. Lupien a poignardé Tremblay au thorax, sous prétexte qu’elle refusait de l’accompagner chez un frère de celle-ci pour aller chercher quelque chose au beau milieu de la nuit. Il a été arrêté par la police à l’extérieur du logement.

Chantal Dubeau, 44 ans, tuée de plusieurs coups de feu par son ex-conjoint, l’ex-policier de la Ville de Montréal Adrien Boulay, 58 ans, chez elle à Ste-Elizabeth, le 5 novembre. Son jeune fils a couru chez une voisine qui a tenté en vain de ranimer la victime. Boulay – un homme d’affaires qui n’avait pas réussi à obtenir un changement de règlement de zonage ou un prêt de René Angélil et Céline Dion pour un projet de complexe récréatif – a également abattu ce soir-là un de ses locataires et a tenté d’abattre son ex-avocat et ami chez lui, à deux reprises, avant de se suicider dans sa camionnette à l’arrivée de la police. Cet ami avait reçu des menaces et tenté d’obtenir une ordonnance de protection, mais un juge la lui avait refusée. Il y avait sept autres personnes à abattre sur une liste qu’on a trouvée au domicile de Boulay.

Gisèle Laperle, 48 ans, assassinée chez elle d’une flèche d’arbalète à la tête, le 7 novembre à Saint-Césaire, par son fils, David St-Pierre, 26 ans, qui a aussi grièvement blessé son père. Le meurtrier a été arrêté 30 minutes plus tard dans un restaurant de l’endroit. Et a été accusé de meurtre prémédité en décembre 2008 et condamné à 25 ans. Il a étranglé un codétenu à Trois-Rivières en avril 2008.

Anita Roy, 72 ans, tuée chez elle à Tring-Jonction (Beauce), le 21 novembre, de plusieurs coups d’un objet tranchant à la tête par son mari Jean-Guy Bosa, 71 ans, qui s’est ensuite suicidé. Comme la victime avait reçu un diagnostic de cancer quelques mois plus tôt, les médias ont immédiatement parlé d’un « pacte de suicide ».

David Nyagahene Mutunzy, 17 ans, tué d’un coup de feu devant témoins, le 24 novembre à Montréal, par Marseille Marchath, 18 ans, qui tentait de lui extorquer de l’argent. Le corps n’a pas été retrouvé.

Gurpreet Kaur, une femme d’origine indienne, trouvée battue, étranglée et enroulée dans un drap chez elle le 25 décembre à Montréal. Le conjoint de la victime, Harinder Singh Cheema, un camionneur de 28 ans, disparu depuis le 24, avait laissé leurs deux enfants d’un an et demi et trois semaines chez une amie en disant qu’il reviendrait une heure plus tard. Il est recherché par la police, aux États-Unis où il se serait enfui avec une maîtresse. Kaur avait obtenu le statut de réfugiée au Canada il y a trois ans. Selon des proches, Cheema, qui l’avait rencontrée dans le quartier, l’avait épousée pour obtenir la citoyenneté canadienne. La victime avait confié à sa mère être malheureuse en ménage.

Mis en ligne en décembre 2007

Martin Dufresne


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