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La mort tragique d’Aqsa Parvez - La face meurtrière de l’extrémisme islamique

16 juin 2010

par Tarek Fatah et Farzana Hassan

Tarek Fatah et Farzana Hassan dénoncent l’extrémisme islamique et invitent à lancer, à la mémoire de la jeune Aqsa Pervez, un défi à tous ceux qui propagent dans les mosquées un message qui mène à la rage et à la folie.



La mort tragique d’une adolescente de Mississauga en Ontario - présumément aux mains de son propre père musulman traditionaliste - a envoyé des ondes de choc à travers le monde. Les Canadiens sont justifiés en soulevant des préoccupations quant à savoir si cela est un signe de la montée du fondamentalisme islamique dans leur propre arrière-cour.
Aqsa Parvez, une adolescente de 16 ans bouillante de vie, aimée de ses amis et pairs au Applewood Heights Secondary School, n’essayait que d’être elle-même, elle n’aspirait qu’à une adolescence normale au milieu de la riche mosaïque culturelle canadienne. Son père a été accusé de meurtre, et son frère d’obstruction, tandis qu’une jeune vie a été étouffée - probablement au nom de l’honneur et de l’islam.

Les musulmans radicaux se considèrent comme responsables en dernier ressort de la conduite des femmes. Cette perspective est enracinée dans l’éthos médiéval, qui traite les femmes comme des non-personnes, incapables de décider elles-mêmes ce qu’elles doivent porter, où elles doivent aller et ce qu’elles doivent accomplir dans la vie. Si leur conduite est considérée comme contrevenant à cette perspective religieuse austère, elles sont toujours soumises à des mauvais traitements.

Le hijab en particulier est devenu une question épineuse dans les familles musulmanes. Il a été élevé comme une sorte de « sixième pilier de l’islam » chez les sectes militantes. Les jeunes adolescentes se font souvent sermonner sur les vertus du hidjab par les membres de leur famille. Une fois qu’elles ont atteint la puberté, la conformité est considérée comme étant une exigence religieuse non négociable.

Pourtant, rien de tout cela n’est en fait mandaté par le Coran. Le Coran, tout en parlant en général de la modestie dans l’habillement et l’attitude, n’apporte pas de détails sur cette modestie. Les écritures laissent aussi place à l’inobservation des décrets religieux si le milieu n’est pas propice à leur observation.

Le Coran exhorte la compassion aux parents, aux gardiens et tuteurs des jeunes filles. Pourtant, certaines familles font plutôt preuve d’une stricte conformité à la doctrine et au dogme, qui à son tour conduit à la violence, au sectarisme et à l’intolérance d’autres compréhensions de la foi.

Il y a beaucoup de discussion dans la société canadienne sur les libertés religieuses de ceux qui choisissent de porter le hijab. Nous entendons relativement peu de choses sur l’oppression des jeunes filles qui font le choix inverse. Et leur oppression au sein de leur propre communauté, ou même de leur propre famille, est rarement formulée comme une question de droits humains.

S’ils sont reconnus coupables, le père d’Aqsa et le frère doivent recevoir les peines les plus sévères prévues par la loi. Quant aux membres du clergé et imams des mosquées du Canada qui dénigrent constamment les jeunes femmes qui ne portent pas le hijab et les rejettent pour « atteinte à l’islam », ils ont besoin de réfléchir sur les conséquences de leurs sermons.

Prenons, à titre d’exemple, la mosquée de Montréal qui a récemment publié sur son site Web un avertissement à l’effet que si les jeunes filles enlèvent leur voile, elles pourraient finir par être violées et avoir des « enfants illégitimes ». D’autres risques proférés comprennent « le stress, l’insécurité et la suspicion dans l’esprit des maris » et de « fomenter les jeunes à dévier vers le chemin de la luxure. »

Comme si la menace de viol et la peur des enfants illégitimes ne suffisaient pas, on apprend à des préadolescentes que si elles enlèvent leur voile, elles cessent d’être des musulmanes : « En retirant votre voile, vous avez détruit votre foi. Islam signifie soumission à Allah dans toutes nos actions. » Il ne faut pas s’étonner alors que les jeunes filles canadiennes se retirent de tournois sportifs plutôt que de retirer leur hijab.

Les musulmans ont besoin de s’élever contre ce type de chantage affectif et religieux par des imams qui propagent les programmes concurrents de l’Arabie saoudite et de l’Iran au Canada.

La jeune Aqsa Pervez ne reviendra pas à la vie. Mais nous pouvons au moins, à sa mémoire, lancer un défi à ceux dont le message conduit à la rage et à la folie.

 Tarek Fatah est l’auteur de Chasing a Mirage : The Tragic Illusion of an Islamic State, publié par Wiley & Sons, en mars 2008. Farzana Hassan est l’auteure de Islam, Women, and the Challenges of Today. Tous deux sont membres du Congrès musulman du Canada.

 Version originale anglaise : « The deadly face of Muslim extremism », Tarek Fatah and Farzana Hassan, National Post, December 12, 2007

 Traduction : Point de bascule.

Mis en ligne sur Sisyphe, 10 janvier 2008

Tarek Fatah et Farzana Hassan


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