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Entretien avec Shirin Ebadi :"Seul Khamenei a le pouvoir de grâcier Sakineh Mohammadi-Ashtiani"
27 septembre 2010
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La lauréate du Prix Nobel de la paix, Shirin Ebadi, était à Bruxelles pour défendre la cause de Sakineh Mohammadi-Asthiani, mais aussi de Shiva Nazarahari, d’Ebrahim Hamidi, de Nasrin Sotoudeh et bien d’autres, également menacés de mort en Iran. Daniel Salvatore Schiffer, philosophe et écrivain, promoteur de la « lettre ouverte aux autorités iraniennes ». « L’Iran vit les heures les plus sombres de son histoire », affirme notamment Shirin Ebadi dans cet entretien que publie Mediapart.
Sakineh, cette femme aujourd’hui menacée de mort par lapidation par les autorités politico-religieuses d’Iran, est devenue une icône planétaire du combat contre la barbarie. Mais, au-delà de son tragique cas personnel, c’est pour toutes les victimes de la violence islamique, surtout dans son pays, que Shirin Ebadi, prix Nobel de la paix (2003), lutte sans discontinuer. Entretien.
Daniel Salvatore Schiffer. Il semble que l’énorme mobilisation internationale autour du nom de Sakineh Mohammadi-Ashtiani, cette femme iranienne âgée de 43 ans et menacée de mort par lapidation par les autorités politico-religieuses d’Iran, ait finalement porté ses fruits puisque son exécution a été suspendue, même si c’est son abolition pure et simple que les différents pétitionnaires demandent à son sujet !
Shirin Ebadi. Oui, bien sûr ! Et je ne peux certes que m’en réjouir. D’autant que Sakineh Mohammadi-Ashtiani est totalement innocente. L’adultère, son premier chef d’accusation, n’est ni un crime ni un délit, sinon pour la charia, la loi islamique. Quant à sa supposée complicité dans le meurtre, perpétré par son amant, de son mari, ce sont là de tout aussi prétendus aveux qui lui ont été extorqués sous la torture psychologique, voire physique. Preuve en est qu’elle s’est aussitôt rétractée.Mais mise à part Sakineh, il y a de nombreuses autres femmes, une vingtaine au moins, qui attendent le même cruel et abominable sort : la mort par lapidation. À celles-ci s’ajoutent quatre hommes. Il y a donc au moins vingt-quatre personnes qui attendent aujourd’hui, dispersées un peu partout dans le couloir de la mort des prisons iraniennes, le même type d’exécution. C’est affreux ! Il faut les sauver tous. Il faut lutter, de toutes nos forces, pour mettre fin aux lapidations. Ils sont nombreux les hommes et les femmes, en Iran, privés arbitrairement de leur liberté, dont les droits sont systématiquement niés, et la dignité tout aussi outrageusement bafouée.
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Mis en ligne sur Sisyphe, le 27 septembre 2010