source - http://sisyphe.org/article.php3?id_article=3784 -



La démocratie et l’égalité entre les femmes et les hommes
Solidarité avec les femmes des deux rives de la Méditerranée

17 février 2011

par Collectif Midi-Pyrénées pour les Droits des femmes

Femmes de Toulouse, qui avons soutenu dans le cadre d’Ayda et du Réseau de Solidarité avec les Femmes Algériennes, les victimes de la répression en Algérie dans les années 90,

Femmes d’aujourd’hui dans le Collectif Midi-Pyrénées pour les droits des femmes,

Femmes de la marche mondiale 31 qui savions depuis longtemps, pour les côtoyer depuis de nombreuses années, que les changements de société, auxquels nous aspirons, naîtraient dans ces pays dits du Sud,

Nous voulons dire le bonheur, l’émotion, l’espoir ressentis à l’annonce des mouvements pour la Démocratie qui se manifestent de l’autre côté de la Méditerranée, d’abord en Tunisie, puis en Égypte, aujourd’hui en Algérie.
Sans oublier de rendre hommage aux hommes et aux femmes d’Iran qui ont commencé cette révolte et qui en paient aujourd’hui très fortement le prix. Une pensée particulière nous amène vers l’Italie où les femmes avec courage et détermination dénoncent les valeurs machistes, sexistes et pédophiles érigées par les plus hautes sphères de l’Etat Italien en trophées glorieux.

L’Histoire nous a instruites, et nous craignons que les femmes ne fassent, une fois encore, les frais de ces appels à la « liberté » et des changements en cours s’ils ne sont pas assez profonds et restent des changements en surface.

Après les manifestations massives en France à propos de la réforme des
retraites, nous sommes bien placées pour savoir que « la liberté, la démocratie » peuvent être de vains mots, des concepts vides de sens, s’ils ne s’accompagnent pas de mesures concrètes instaurant justice, égalité sociale, solidarité, liberté dont celle de choisir ses sexualités.

Il faut aussi garantir l’égalité des droits entre hommes et femmes dans un contexte de paix et qui ne porte pas atteinte physiquement aux individu-e-s par des arrestations arbitraires, le recours à la torture, parfois même à l’assassinat…

Seule une séparation stricte du politique et du religieux peut garantir l’existence de la démocratie que nous voulons. Cette séparation est un élément central de la définition du politique aujourd’hui. C’est aussi le principal défi politique du moment. Nos dirigeants accordent aujourd’hui en France plus d’importance au prêtre qu’à l’instituteur, les acquis des luttes des femmes sont constamment menacés par les hiérarchies religieuses et particulièrement par celle des catholiques. Les religions entre elles s’unissent face à leur ennemi commun, la laïcité, seule garante de nos libertés.

Nous ne sommes qu’au début des luttes…

C’est peut-être le moment de se demander si un régime démocratique est compatible avec une religion d’État, qui domine y compris les pensées et les esprits des citoyens ; avec une économie ultra-libérale où la loi de la jungle érige en doctrine la domination du plus fort, du plus riche, du plus malhonnête ; avec des mentalités patriarcales basées sur la domination masculine et les valeurs de virilité, de machisme et de hiérarchie des sexes ?

Quelle réalité est donnée aux libertés : de parole, d’opinion, de conscience, aux moyens d’information et de communication, alors que tous les media sont possédés, dirigés par les pouvoirs de l’argent au service d’eux-mêmes.
La Loi peut-elle s’enraciner sur des textes sacrés qui déterminent des suprématies en dehors et au-dessus des êtres humains ou est-elle fondée sur la volonté et la participation égale des hommes et des femmes ?

On observe aujourd’hui que ces questionnements sont surtout portés par des associations de femmes (par exemple, l’appel d’associations de femmes, le 29 janvier 2011, à une grande Marche pour la citoyenneté et l’égalité à Tunis qui a rassemblé des milliers de citoyens et de citoyennes).

Parce que nous savons qu’il n’y a pas de démocratie sans égalité entre les hommes et les femmes, sans liberté, sans justice, sans solidarité, sans paix, nous, les femmes du monde entier sommes conscientes que nos luttes nous unissent et que nos forces se multiplient lorsque nous avançons ensemble.

Solidarité avec les mouvements qui aspirent au changement democratique, antilibéral et antipatriarcal, solidarité avec tous les mouvements qui feront avancer les idées et les mesures de liberté et d’égalité pour les hommes et pour les femmes des deux rives de la Méditerrranée.

Collectif Midi-Pyrénées pour les Droits des Femmes, Maison des associations, 81, rue St Roch, 31400 TOULOUSE
Marche Mondiale des Femmes.
À Toulouse, le 14 février 2011.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 16 février 2011

Collectif Midi-Pyrénées pour les Droits des femmes


Source - http://sisyphe.org/article.php3?id_article=3784 -