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Une éducation algérienne : de la révolution à la décennie noire - Conférence de Wassyla Tamzali à Lyon le 30 septembre

2 septembre 2011

Rencontre avec Wassyla Tamzali, animée par Chantal Michel

Vendredi 30 septembre 2011 à 19h30
Bibliothèque municipale du 1er arrondissement
7, rue Saint Polycarpe - 69001 Lyon (France)
« La Condition des soies » - 1er étage

Une éducation algérienne : de la révolution à la décennie noire

Avocate, directrice de programme sur la condition des femmes à l’Unesco, militante féministe, Wassyla Tamzali est une intellectuelle algérienne connue, qui défend les droits de l’Homme et donc des femmes, la démocratie, la laïcité. On a notamment pu la voir et l’entendre, en France, lors du printemps arabe, dans des débats auxquels elle a participé.

Dans Une éducation algérienne ; de la révolution à la décennie noire » (Gallimard, 2007), son autobiographie, elle nous parle de ses combats, revenant sur son passé, étroitement mêlé à celui de son pays, l’Algérie. Les étapes de la vie de l’auteure s’entremêlent avec l’Histoire de l’Algérie, une Algérie que l’on reconnaît mais dont on découvre aussi des facettes qui ne ressemblent pas aux images que l’on en voit habituellement : la génération des intellectuels qui avaient 20 ans en 62, les femmes, la “bourgeoisie“.

Une autobiographie, certes mais avec un “nous” insistant, omniprésent. Il ne s’agit pas en effet, d’une auto-fiction “nombriliste”, bien au contraire. Ce “nous”, qui dit l’appartenance à un groupe, a aussi la particularité de représenter des groupes divers, voire traditionnellement opposés :

 celui d’une famille ancrée dans le pays depuis des générations - mais accueillant les “étrangers”, comme la mère de l’auteure-narratrice, espagnole - une famille cultivée, hostile à la colonisation mais attachée aux grands principes universels de la culture française, une famille meurtrie par l’assassinat du père de l’auteure (par un Algérien).

 le “nous” des révolutionnaires, des bâtisseurs de l’Algérie indépendante, dans lequel se fond la narratrice à partir des années 60, un “nous” porteur de tous les espoirs, mais aussi d’illusions et de mensonges que le récit dévoile. Le passé et le présent s’y entremêlent : sans complaisance, l’auteure- narratrice analyse ses propres illusions, ses aveuglements, qui furent aussi ceux de toute une génération.

Au fil du récit, Wassyla Tamzali prend ses distances vis-à vis de ces différents “nous” qui l’ont forgée et “éduquée”, parfois en la tirant à hue et à dia. L’écriture semble d’ailleurs pour elle une expérience à part entière, le chemin qui lui permet de faire « la part des choses », et de rassembler les composantes diverses d’une identité sans que l’une de ces composantes annihile les autres. Plus qu’une autobiographie, il s’agit là surtout d’une oeuvre littéraire, un de ces livres forts dont on peut dire, en paraphrasant Bataille, que l’auteure semble y avoir été contrainte.

Publications de Wassyla Tamzali : Une éducation algérienne - De la révolution à la décennie noire, Gallimard, 2007 ; Une femme en colère - Lettre d’Alger aux européens désabusés, Gallimard, 2009 ;Burqa ?, Chèvre Feuille Étoilée, 2010 ; El burka como excusa, Saga Editorial, 2010.

Chantal Michel, enseignante-chercheuse en langue et littérature françaises à l’Université Lyon 2, a publié, en collaboration avec Thomas Augais et Mireille Hilsum, « Ecrire et publier la guerre d’Algérie ; de l’urgence aux résurgences » (Kimé, 2011) et, dans ce même volume, Moze, l’histoire à vif des supplétifs de la guerre d’Algérie, de Zahia Rahmani.

Photographie : C. Hélié - Gallimard

Contact : Fatiha Toumi - 04.78.27.45.55


Rencontre avec Khadija Chérif

« La place des femmes dans les révolutions »

Rencontre avec Khadija Chérif, animée par Jacqueline Maurette, journaliste, et présidente du Club de la Presse de Lyon.

Samedi 1er octobre 2011 à 16h30

Bibliothèque municipale du 1er arrondissement
7, rue Saint Polycarpe 69001 Lyon
« La Condition des soies » – 1er étage

L’histoire le démontre : il n’est pas de révolution, ni de mouvement social possible sans que les femmes ne soient impliquées. On vient de le vérifier une fois de plus lors du printemps révolutionnaire arabe. Elles étaient de toutes les marches, de tous les piquets, de tous les meetings. Mais à quelle place ? La marge est large entre les forces supplétives et les places décisionnelles. Entre le tartinage de sandwichs et la participation aux décisions politiques.

Khadija Chérif est une féministe tunisienne. Engagée depuis 30 ans dans le combat pour les Droits de l’Homme et les Droits des Femmes à la Ligue tunisienne et à l’Association des femmes démocrates, elle est depuis avril 2009 secrétaire générale de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme. Elle se bat pour la défense des libertés individuelles. Pour elle, le statut de la femme est scellé à celui de la démocratie. « La place des femmes dans les révolutions est aujourd’hui un enjeu central dans la construction des démocraties dans la région. Leur participation est au centre de tous les débats, il faut précisément témoigner de leur engagement dans les révolutions même s’il diffère d’un pays à l’autre. » (Khadija Chérif)

Et si la liberté des femmes et leur place dans la société étaient l’incontournable pierre de touche pour juger de l’avancement d’un processus démocratique ? On en parle.

Photographie : FIDH (Fédération Internationale des Droits de l’Homme)

Contact : Fatiha Toumi 04.78.27.45.55

Mis en ligne sur Sisyphe, le 28 août 2011




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