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Legault et la CAQ - Tout ce caquetage pour si peu

15 novembre 2011

par Micheline Carrier

La futilité des médias n’a pas de limite.

Ils se sont précipités pour entendre ce que le parti de François Legault et de Charles Sirois avaient à dire. Ce qui est bien peu.

On a entendu F. Legault, hier, caqueter sur toutes les tribunes les mêmes propos qu’il tient depuis 8 mois. Et nous devrions nous extasier ! Et il espère mettre fin au cynisme de la population face à la politique et à ses figurant-es !

Pourquoi le lapider, demande Lysiane Gagnon dans La Presse, c’est déjà difficile de faire de la politique, alors, créer un parti est courageux.

Qui croit que François Legault et Charles Sirois, des gens d’affaires habitués à ne penser qu’au profit des puissants, se préoccupent maintenant du « bien commun » et se sacrifient pour l’avenir du Québec ? Sans ambition personnelle ? Simplement par générosité et amour du peuple québécois ?

M. Legault a dit à Radio-Canada que Pauline Marois s’opposait à un contrôle de la compétence des enseignant-es et à la hausse des frais de scolarité parce qu’elle a une ancienne syndicaliste de l’enseignement (Monique Richard) dans son équipe et qu’elle est proche des syndicats.

Peut-on penser que si Messieurs Legault et Sirois font roucouler les milieux patronaux et d’affaires c’est parce qu’ils en sont issus et qu’ils promettent de couper ici et là dans les services, et de bichonner leurs petits amis en réduisant leurs impôts sous le prétexte de créer de l’emploi ?

Espérons que les Québécois et les Québécoises, qui semblent affliger du syndrome du changement pour le changement, cesseront de prêter l’oreille au caquetage de la CAQ et miseront sur des porte-parole moins illusionnistes pour assurer l’avenir du Québec.

C’est en dehors de tout parti politique que nous devrions créer une coalition citoyenne pour l’avenir du Québec afin d’obliger les dirigeantes et les dirigeants, quels qu’ils et elles soient, à gouverner pour le bien commun, et non pour une petite clique qui a les yeux rivés sur son compte en banque et son bien-être. Il est peut-être temps que les Québécois et Québécoises fassent leur révolution, une autre, peut-être moins tranquille que celle des années 60.

Nous pourrions obliger les élu-es à rendre des comptes à tous les six mois sur leur aptitude à servir le bien commun. Dans le domaine de l’éducation, de la santé, de l’environnement, de la culture, de l’économie, de la solidarité sociale, etc. Pas sûre que tous et toutes réussiraient l’examen de passage. Car, pour plusieurs, "bien commun" est synonyme de "plus petit dénominateur commun" (le parti de MM. Legault et Sirois), de leurs propres intérêts, des intérêts de leurs amis et de ceux des mieux nantis. Une collusion à laquelle les élu-es nous ont habitué depuis des décennies.

Les médias seraient-ils aussi empressés à servir de courroies de transmission à une véritable "coalition citoyenne" non partisane ?

Caquetez, caquetez, si vous avez un certain pouvoir, il en restera toujours quelque chose... dans les médias.

Montréal, le 15 novembre 2011

Micheline Carrier


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