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Trans, queers et libéraux font annuler une conférence féministe radicale à Londres

11 juin 2012

par Virginia Pele

Merci les "gender" dévôts ! Continuez à nous donner la corde pour vous faire pendre !

"Transphobes !", "anti-hommes !", "féminazis !", autant d’expressions intelligentes, faciles à lancer lorsqu’on veut arrêter le débat. Autant d’ignominies parvenues à faire annuler Radfem2012 à Londres. C’est révoltant.

Une fois de plus, les féministes radicales, la résistance des femmes a été marginalisée, écrasée, méprisée.

Mais moi, je n’ai pas envie d’invectiver de quelque façon que ce soit les "gender" dévots (les lobbies trans, postmodernistes, queers, libéraux…). Je veux leur dire un grand MERCI.

Merci parce qu’ils (j’inclus les male-identified women) confirment la légitimité de l’analyse et des luttes féministes radicales. En effet, les organisatrices de Radfem2012 avaient stipulé que la conférence ne serait pas ouverte aux masculinistes, aux hommes, aux transexuel-le-s. Une conférence non mixte, la bête noire des phallocrates qui ne comprennent toujours pas que les femmes forment un groupe politique : de quoi pourraient-elles parler si ce n’est de mecs et du dernier lave-vaisselle ou de leurs jeans Prada ? Ou l’autre version : les hommes doivent avoir une place dans le féminisme ! Toujours les hommes, il ne faudrait pas déplaire aux demi-dieux. Voilà qu’on déclare Radfem2012 discriminatoire.

Les femmes sont exploitées et opprimées dans toutes les sphères de toutes les sociétés, mais ceci relève du droit légitime des hommes à opprimer des femmes ; donc cela ne fait rien. On le remarque à peine. C’est précisément la raison pour laquelle on dit des féministes radicales qu’elles sont sectaires : le patriarcat repose sur la division et la subdivision des femmes dans les institutions phallocrates. Lorsque les femmes se réunissent pour lutter ensemble, en tant que classe, cela constitue une réelle menace. C’est ce qu’ont montré les actions pitoyables des activistes trans.

Interrogez-vous : pourquoi s’obstinent-ils à vouloir s’imposer dans des conférences féministes radicales ?

Pourquoi la question transsexuelle devrait-elle monopoliser toute la conférence ?

Pour contraindre une fois de plus les femmes au silence. Leur vécu n’a pas d’importance, puisqu’être femme, ça ne veut rien dire, non ? (Voir ce lien.)

La Suprématie Masculine dans toute sa splendeur !

Ceux qui nous parlent de liberté à longueur de journée dénient la liberté des femmes de s’organiser entre elles ! Je vous pose la question : de qui se moque-t-on ?

Qui meurent tous les deux jours sous les coups de leurs compagnons ? Qui sont violées, parce qu’une femme non violée constitue un oxymore ? Qui sont prostituées ? Qui sont sexuellement harcelées ? Qui n’ont pas le luxe de choisir de changer de sexe parce qu’elles se sentent mal (mâles ?), dans le mauvais corps ! Qui se fout de la gueule des femmes ici ?! Elles iraient contre le principe, le concept ou je ne sais quoi d’égalité ? Ont-elles au moins droit à une once de respect, de dignité et d’égalité, les femmes ? Non. Elles sont méprisées. Les transexuelles ont "choisi" de se conformer aux codes patriarcaux, les femmes survivent comme elles le peuvent.

Même ici peut-on réellement parler de choix ? Le genre n’est pas une question individuelle, mais politique. Il repose sur la subordination des femmes aux hommes : " L’un et l’autre (le masculin et le féminin) sont les deux faces de la relation de pouvoir"(Colette Guillaumin). Alors, à quoi ça rime de revendiquer l’un ou l’autre genre, si ce n’est à réclamer un pouvoir fondé sur l’inégalité ?

Est-ce vraiment innocent que des femmes et des hommes se sentent davantage l’un ou l’autre ? N’est-ce pas lié à une organisation sociale spécifique ? Oui, car dans une société sans hiérarchie patriarcale, féministe donc, être femme ou homme ne voudrait rien dire. Ainsi, être subversif, prétendre que la pratique transexuelle (je ne vise pas les personnes) déconstruit le genre, je dirais plutôt qu’elle réifie les catégories sexuées. Et c’est grave. On ne s’en sortira jamais si on continue de la sorte.

Le problème, je l’ai dit plusieurs fois, est que les gens ramènent tout à leur personne. Ils n’ont aucune perspective d’ensemble : le "moi" est devenu Dieu, sacré, intouchable. Critiquer une position politique devient une critique personnelle. Nous avons une société de micro-dictateurs phallocrates.

Interdire Radfem2012 est injuste. Mais cette interdiction révèle la fraternité des hommes entre eux. Les hommes sont très solidaires quand il s’agit d’opprimer les femmes, les "Male to Female" activistes transexuels ne font pas exception. Leur comportement a montré qu’ils font toujours usage de leurs privilèges masculins, que leurs intérêts sont plus importants que ceux des femmes, quitte à paralyser toute une conférence.

La première conférence féministe radicale en 25 ans a été gâchée (pas totalement, puisque les organisatrices n’ont pas l’intention de l’annuler) par des réactions de simplistes phallocrates qui, au lieu d’avancer des arguments rationnels n’ont su que dire : "Sheila Jeffreys est transophobe". ça révèle une recherche très approfondie sur son travail, n’est-ce pas, ou encore des insecticides "Ridfem". La haine vient d’eux. Sans parler, excusez-moi de le dire comme cela, que ça risque de rappeler un certain phallocrate, des féministes bien pensantes, qui partent aussi du point de vue de la droite : "Si elle est contre, nous, on est pour ! », pour finalement défendre la caste des hommes.

Un dernier grand MERCI aux lobbies transexuels : vous vous rappelez de la citation de Somer Brodribb que je mentionnais dans l’article "Avons-nous le temps d’attendre ?" La rage est le moteur de la lutte politique féministe radicale.

Alors, merci à vous, phallocrates professionnels, parce que vos actions n’ont fait qu’accélérer le processus. En ce qui me concerne, j’ai la rage plus que jamais devant tant de misogynie manifeste, j’espère que vos actions ont réveillé et enragé plus d’une féministe.

Face à tant de réactions négatives concernant une conférence non mixte de femmes, je vous repose la question, nous féministes radicales en France, solidaires des féministes du monde entier y compris des britanniques et sachant que la vague postmoderniste se propage : avons-nous le temps d’attendre ?

J’en étais persuadée, mais maintenant j’en suis vraiment sûre : il est temps pour le féminisme radical d’émerger. Il est temps de (re)penser (à) la LIBÉRATION des femmes.

Source : Le blogue beyourownwoman-feminism. Merci à l’auteure de cet article.

Mis en ligne sur Sisyphe, le 3 juin 2012

Virginia Pele

P.S.

Lire aussi :

 Soutenons Sheila Jeffreys et radfem 2012
 hate speech"
 
Solidarité avec Sheila Jeffreys, victime du front activiste sex-positiv, le blogue Féministes radicales




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