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Carnet de campagne #1 - Des hommes qui parlent beaucoup : Duceppe, Cardin, Barrette, etc.

3 août 2012

par Micheline Carrier

Commentaires sur ce qui se dit ou ce qui devrait se dire. Sans complaisance.



Vendredi, le 3 août 2012

J’ai la désagréable et persistante impression que certains hommes souverainistes cherchent d’abord à jeter des pelures de banane sur le chemin de Pauline Marois. L’intérêt de leur nombril prime sur celui de leur parti.

Peut-être Gilles Duceppe ne devrait-il pas transposer sa frustration et son ressentiment personnels dans la campagne électorale en cours au Québec. En quoi ses "sorties" cinglantes contre Amir Khadir et Québec solidaire aident-elles la campagne du PQ, qui a choisi de faire une campagne positive ? Et de quelle autorité Gilles Duceppe se réclame-t-il pour décider que telle personne ou telle autre ne mérite oas le respect ? Peut-être Gilles Duceppe ne veut-il pas aider à l’élection d’un parti dont il n’est pas le chef.

Il faut savoir se retirer quand le moment est venu, et M. Duceppe ne le sait pas. Il cherche à revenir sans cesse à l’avant-scène et ses méthodes politiques sont dépassées. Je respecte le politicien qu’il a été, le travail remarquable qu’il a fait pour le Québec, mais ce n’est plus sont tour d’occuper l’avant-scène publique. S’il veut servir la cause souverainiste, il y a des moyens plus discrets de le faire, qui n’embarrasseront pas le parti qui porte cette cause.

De son côté, en quoi le candidat péquiste Serge Cardin* (Sherbrooke) a-t-il aidé son parti et sa cheffe en affirmant que les Québécois ne sont pas prêts à voir une femme devenir première ministre ? Est-ce le candidat lui-même qui a des réticences ou est-ce une appréhension ? Quoi qu’il en soit, il aurait pu se taire.

Quant à Jean Charest, il sait qu’il a tort quand il dit que personne au Québec ne vote en fonction du sexe des personnes. Comme on a eu tort de penser, il y a quelques années, que personne ne voterait contre un homme - André Boisclair - du seul fait qu’il soit homosexuel.

* http://www.journaldemontreal.com/2012/08/02/premiere-bourde-pour-le-pq

*

La cheffe du PQ, Pauline Marois, a promis d’accroître les redevances sur les ressources minières exploitées par les grandes entreprises. Elle propose un nouveau mode de calcul comptant deux types de redevances : une redevance « obligatoire » de 5 % sur la valeur brute des ressources extraites, que l’entreprise dégage des profits ou non ; et une autre sur le surprofit des entreprises. Au-delà d’un rendement de 8 %, Québec ajouterait donc une taxe de 30 %.

"Selon des informations du Parti québécois (PQ), 10 des 19 mines en activité en 2010 n’ont pas versé un sou de redevances. Québec n’exerce aucune surveillance systématique des tonnages de minerais extraits. Selon les informations disponibles, les minières ont extrait pour plus de 8 milliards de dollars de ressources l’an dernier."*

* Le devoir.

*

Le Dr Barrette donnait une entrevue à Anne-Marie Dussault à "24 heures en 60 minutes", ce soir. Quel personnage prétentieux et arrogant ! Son impatience et son impolitesse envers Anne-Marie Dussault n’a pas dû lui apporter beaucoup d’adhésion. L’animatrice lui a rappelé, qu’il n’y a pas si longtemps, il reprochait aux médecins généralistes de ne pas assez travailler, alors qu’il prétend maintenant prendre leur part et pouvoir solutionner leurs problèmes, s’il devient ministre dans un gouvernement dirigé par François Legault (CAQ). Par la présence magique du Dr Barrette, la première année de son élection, tout-e citoyen-ne aura un médecin de famille. Il voudrait qu’on le croit sur parole sans s’interroger ni l’interroger sur les ressources financières et humaines qui seront nécessaires pour atteindre cet objectif.

Comment se fait-il que je n’arrive pas à le croire ? Cela doit bien faire 30 ans qu’on promet l’élimination des listes d’attente dans les hôpitaux et l’accès à un médecin dans un délai raisonnable pour toute personne qui en a besoin.

*

Quant au candidat Clément Gignac, il mise encore sur la peur de "la rue" pour attirer des votes aux Libéraux. J’ai parfois de la difficulté à le suivre car il mâche ses mots. Suggestion : un retour au cégep avec les étudiant-es à la session d’août afin de "rafraîchir" son français, un peu écorché à la suite de son passage à Ottawa sans doute.

Il me semble que ces messieurs auraient dû suivre aujourd’hui la maxime "le silence est d’or". Leur intérêt politique et celui de leur parti respectif s’en seraient mieux portés.

Micheline Carrier, le 3 août 2012

Mis en ligne sur Sisyphe, le 3 août 2012

Micheline Carrier


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