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Le gouverneur de l’État de New York dépose une « Charte des droits » des femmes pour combattre la discrimination à leur égard

6 juin 2013

par Aviva Shen, Think Progress

En janvier, le gouverneur Andrew Cuomo (D-NY) a juré de protéger et de soutenir une série de droits des femmes, allant de l’avortement à l’équité salariale et aux mesures de soutien face à la violence conjugale. Mardi, M. Cuomo a poursuivi cette démarche en déposant une Loi sur l’égalité pour les femmes, un projet de loi de grande envergure qui fait déjà réagir les forces anti-avortement. Il a fustigé « l’alarmisme » concernant la nouvelle formulation du projet de loi en matière d’avortement du projet de loi et il a exhorté les New-Yorkais·es à accepter ce bill omnibus : « Les préjugés contre les femmes sont un problème omniprésent, a-t-il dit. Ils existent. La discrimination existe. Nous n’allons plus lui permettre d’exister », a déclaré le gouverneur Cuomo en conférence de presse, mardi le 4 juin.

La loi actuelle sur l’avortement dans l’État de New York est antérieure à la décision historique Roe v Wade de la Cour suprême américaine, qui a conduit à une loi fédérale légalisant les avortements tardifs lorsque la santé de la femme est compromise. La loi de l’État de New York inclut une limite d’avortement plus restrictive, placée à 6 mois de grossesse. Cuomo veut moderniser cette loi pour renforcer les protections fédérales, tout en transférant la réglementation de l’avortement du droit pénal au droit de la santé. Le projet du gouverneur, qui devait au départ permettre à plus de types de professionnels de la santé de pratiquer des avortements, a déjà subi certaines coupures destinées à apaiser les Républicains.

Le projet de loi permettrait également de s’attaquer à la discrimination au logement envers les mères célibataires et les victimes de violence conjugale ; il faciliterait aux femmes l’obtention d’ordonnances contre les agresseurs, étendrait les protections de harcèlement sexuel à tous les lieux de travail et alourdirait les sentences pour traite des personnes. En outre, les employeurs ne seraient plus autorisés à licencier les travailleuses enceintes qui ont besoin de certains aménagements ou à exercer des représailles contre les employé·e·s qui se renseignent les uns les autres sur leurs salaires.

M. Cuomo s’est donné pour mission de faire de New York un des États les plus proactifs du pays en matière de droits des femmes. Plus tôt cette année, il a endossé un projet de loi selon lequel « un viol est un viol », qui a mis à jour la loi de l’État concernant l’agression sexuelle afin d’y inclure davantage de sortes de violences sexuelles.

Mais les conservateurs pourraient tenter de faire dérailler l’ensemble de ce programme législatif en raison des termes utilisés pour faire valoir les droits génésiques des femmes. Une porte-parole du leader républicain du Sénat attaqué ce langage comme constituant « une manœuvre politique visant à s’attirer les faveurs des extrémistes qui veulent étendre la pratique de l’avortement tardif, et une porte ouverte pour permettre à des non-médecins de pratiquer des avortements. »

La Catholic League s’est indignée que « la concupiscence du Gouverneur envers le droit à l’avortement a effectivement tué ses chances de jamais devenir président des États-Unis ». Pourtant, malgré ce tollé de la droite, la proposition du gouverneur Cuomo va simplement amener l’État de New York en conformité avec le droit fédéral, sans aucunement élargir l’accès à l’avortement.

Source : Think Progress, 5 juin 2013.

Traduction : Martin Dufresne

Mis en ligne sur Sisyphe, le 6 juin 2013

Aviva Shen, Think Progress


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