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52 personnalités féminines du monde réclament un TPI en République Démocratique du Congo

16 août 2013

  • À M. François HOLLANDE, président de la République française
  • À M. Barack OBAMA, président des États-Unis d’Amérique
  • Au Conseil de sécurité des Nation unies (présidence en exercice)
  • À M. BAN-KI-MOON, secrétaire général des Nations Unies
  • À M. VAN RUMPOY, président de l’Union européenne
  • À Mme Nkosazana DLAMINI-ZUMA, présidente de la commission de l’Union africaine
  • À M. ABDOU DIOUF, secrétaire général de l’Organisation Internationale de la Francophonie
  • À Mme ROBINSON, envoyée spéciale des Nations Unies dans la région des Grands Lacs

    Mesdames, Messieurs,

    D’indescriptibles horreurs, répertoriées dans le rapport dit "mapping" des Nations Unies, se déroulent sans désemparer, à l’est de la République Démocratique du Congo depuis 1994.

    Marraines de cet appel, nous ne pouvons penser aux maux que souffrent les femmes à l’est de ce pays sans avoir le cœur pénétré de la plus vive douleur, en nous représentant nos semblables, unies à nous par le triple lien d’humanité, des droits et de la francophonie, être traitées plus durement que ne le sont les bêtes de somme ;

    Nous ne pouvons nous persuader qu’on puisse, sans se gêner, faire usage de ressources stratégiques de la République Démocratique du Congo, si l’on se faisait la réflexion qu’elles ont été arrosées du sang et de la dignité de nos semblables, traitées comme si elles étaient quelque "chose" qui ressemble à des humains ;

    Craignons avec raison que les générations futures, plus éclairées et plus philosophes, n’accusent les Français, les Européens et les Américains de ce siécle d’avoir été complices de barbarie, ce qui contraste avec les valeurs universelles sur lesquelles nous avons voulu fonder notre humanité.

    Notre conscience nous dicte par conséquent :

    De supplier toute conscience humaine, qui réprouve le traitement que subissent ces femmes du Congo, leurs familles et leur peuple, de signer cet appel en cliquant sur ce lien, pour que, de ces victimes soient restaurés les droits à la vie, à la dignité et à la justice, et que, de leurs bourreaux, soit mis fin à l’impunité et our qu’ils soient sanctionnés de la manière la plus exemplaire, mais aussi de la manière aussi juste qu’équitable.

    Au moment où le Conseil de sécurité ferme les portes du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) et celui d’ex-Yougoslavie (TPIY), qui ont considéré dans la jurisprudence Akayezu, ce type de viol, arme de guerre constituant un crime contre l’humanité ou un génocide,
    nous demandons :

    1) au Conseil de sécurité des Nations Unies, ainsi qu’au secrétaire général, M. Ban Ki-moon, de mettre en place, sans atermoiement, un Tribunal pénal international pour la ROC, chargé de poursuivre tous les crimes répertoriés dans le "rapport mapping" des Nations Unies, en succession du TPIR à Arusha en République unies de Tanzanie.

    2) à M. le président Obama, d’honorer son "prix Nobel" en adoptant dans la région une politique qui prend en compte la dignité et l’humanité de ces femmes,

    3) à M. le secrétaire général Abdou Diouf, d’activer les valeurs de la francophonie que nous avons en partage pour que dans toutes les instances, les francophones défendent en bloc ces victimes en soutenant le présent appel,

    4) à Mme la présidente Zuma, de puiser dans la sagesse et l’humanisme africains la force nécessaire pour condamner et faire condamner l’humiliation et la douleur infligée à ces femmes de l’est du Congo et d’appuyer fortement cette exigence de justice au Conseil de sécurité.

    5) à M. le président Van Rumpoy, de recentrer la diplomatie européenne sur les valeurs qui fondent l’Europe - convaincre les États membres de s’abstenir de tout soutien sous quelque forme que ce soit, visant à couvrir ou garantir l’impunité aux bourreaux - et d’inviter les États membres à soutenir le présent appel.

    6) à Mme Robinson et M. Ban Ki-moon, d’inscrire parmi les pistes prioritaires de recherche de solution de paix durable dans la région, la succession du TPIR / Arusha par le TPI pour la ROC.

    7) aux dirigeantes et dirigeants du monde, quels que soient leur pays et l’institution qu’ils servent, d’arrêter tout encouragement et de supprimer tous les avantages, privilèges et immunités consentis aux bourreaux.

    8) à M. le président Hollande ainsi qu’aux chefs des États membres du Conseil de sécurité des Nations Unies, d’instruire leurs ambassadeurs siégeant au Conseil de sécurité, de porter à l’ordre du jour et de rappeler, semaine après semaine, la question de l’instauration d’un Tribunal pénal international pour la ROC en succession du TPIR/Arusha.

    Ne pas le faire serait de la discrimination à l’égard de la femme congolaise, un déni de justice internationale ainsi qu’un encouragement à commettre le "gynocide" ou le "fémicide". Car en effet, après publication du "rapport mapping" et la multitude de rapports sur la situation de ces femmes, nul n’est plus fondé à prétendre n’avoir rien vu, rien su, ni rien entendu".

    Parmi les signataires : Françoise Héritier, professeure d’Anthropologie émérite au Collège de France, Mireille Delmas-Marty, professeure émérite de Droit au Collège de France, Monique Chemillier-Gendreau, professeure émérite de Droit à l’université Paris Diderot, Gisèle Halimi, avocate, Rama Yade, ancienne ministre, Roselyne Bachelot, ancienne ministre, Ingrid Betancourt, femme politique, Françoise Gaspard, femme politique, Geneviève Fraisse, philosophe, Susan Georges, présidente d’honneur d’Attac… la liste complète des signataires est à consulter ici, en bas de la page.

     Pour signer cet appel, cliquez ici.

     Source de ce texte : http://www.afrikarabia.com/

    Mis en ligne sur Sisyphe, le 14 août 2013




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